Faux_administrateur a écrit : L’IRM est une technologie qui frôle la science-fiction, permettant de « voir » l’intérieur du corps humain grâce à des aimants supraconducteurs refroidis à des températures proches du zéro absolu par de l’hélium liquide. Le dégagement d’hélium gazeux peut se faire brusquement et donc un système spécifique doit être en place pour ne pas qu’il remplace tout l’oxygène de la pièce, ça cela sera évidemment fatal. Afficher tout On appelle cela “quenching” et oui en effet c’est très dangereux si l’Hélium n’est pas rejeté efficacement à l’extérieur de la cage de Faraday. Il y a toujours un gros bouton rouge pour le quenching d’urgence. Il est souvent accompagné avec une note expliquant les coûts et délais de remise en marche; environ 100 K USD et 2-3 semaines de travail de calibration.

Pour moi l’IRM est une des technologies les plus complexes et elle repose sur une découverte faite par Joseph Larmor à la 19 ième siècle. Un IRM c’est l’aboutissement de plusieurs découvertes en physique quantique, électronique de puissance, logiciel, mécanique, génération et lecture complexes de signaux RF, etc.

Il y a environ autant d'appareils IRM en France qu'il y en a sur tout le continent africain.

Faux_administrateur a écrit : JMCMB je ne savais pas que les IRM utilisaient encore de l’azote liquide…

Petit complément, l’IRM s’appelait au début IRMN (N pour nucléaire) car elle utilise les propriétés quantiques des noyaux atomiques, mais comme le mot nucléaire faisait peur aux patients qui pensait automatiquement aux radiations (alors qu’il n’y en a justement aucune, contrairement à une radio), alors on l’a supprimé. Afficher tout La RMN c'est sûr à 100%. Je connais moins bien les IRM, mais ça m'étonnerait pas que ce soit le cas, il sert de tampon pour l'évaporation de l'hélium. Et sans, ça se vide très vite.

À titre d'information, sur les spectromètres que j'utilise, c'est remplissage d'azote toutes les semaines (environ 30-35% de la capacité d'évaporée, soit de 70L à 120L selon l'aimant). Ça permet grandement de limiter le remplissage d'hélium (je n'ai plus le temps entre les remplissage en tête).

Pour expliquer grossièrement le principe de résonance magnétique nucléaire, on va venir questionner des noyaux sur leur environnement.

De manière plus "technique" (mais simplifiée), les noyaux se comportent comme un aimant, et sous un champ magnétique permanent il vont s'orienter suivant ce champ. On va ensuite les perturber, et la manière dont ils reviennent à l'équilibre dépendra de leur voisins et on peut ainsi connaître la structure qu'on observe.

De manière plus imagée, c'est comme si il y avait un bâtiment donc je souhaitais savoir précisément le type de population dedans (classe d'âge et sexe). Je vais donc appeler toutes les femmes de 25 à 40 ans, et elles pourront me dire quel autres types de population il y a dans le même appartement et dans ceux juste à côté. Je peux le faire pour d'autres, et ainsi je peux connaître comment est occupé le bâtiment.

nemophis a écrit : Bjr... une personne ayant une prothèse en titane peut elle faire une IRM du coup? Je suis celui qui vous fait passer des IRM.
le titane n’est pas un métal ferro magnétique ( fer, cobalt, nickel,..) mais para magnétique. il n’est que faiblement attiré par un champ magnétique. La prothèse dans votre corps étant bien scellée et en place, vous ne vous retrouverez pas la jambe collée à la machine. Ceci étant dit, l’imagerie est très sensible au moindre artefact métallique et certaines séquences sont très parasitées par la proximité du métal (implant dentaire, pour l’imagerie ORL, voire cérébrale, prothèses de hanche pour l’imagerie du rectum, de la prostate, etc. )

Petite anecdote. Ne faites pas comme cette personne avec un jouet intime qui pensait que 100% silicone, c’était vraiment 100% silicone… il y avait un noyau en acier inoxydable. Je vous laisse imaginer les dégâts.

Lors des installations d’IRM, il est nécessaire de mettre en place un tube de Quench avec une sortie en hauteur et une zone de sécurité de 3m tout autour pour éviter qu’une personne y soit présente pendant le dégazage. Lorsque le champ magnétique tombe, l’hélium est expulsé dans ce tube instantanément et ne génère aucun risque pour les personnes présentes dans la salle d’examen. Les objets métalliques qui sont attirés vers l’aimant peuvent par contre provoquer des blessures plus ou moins importantes. Certains ouvriers rentrent en salle d’examen avec un petit couteau suisse dans la poche et lorsqu’ils sentent le couteau bouger, cela les préviens qu’ils sont trop près de l’aimant. Il existe maintenant des IRM avec très peu d’hélium (4 à 7 L) limitant ainsi les risques et facilitant l’installation.