Beethoven a fait 33 variations d'une valse

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En 1819, le musicien Anton Diabelli demanda à tous les compositeurs de l'Empire de composer une variation sur sa valse, pour une œuvre caritative. La plupart des musiciens écrivirent une seule variation, mais Beethoven en produisit 33. Ces "Variations Diabelli" sont aujourd'hui considérées comme l'une de ses œuvres majeures.


Commentaires préférés (2)

Apparemment il en a composé 33 pour montrer la futilité de l'exercice, et un peu entrer en conflit avec Diabelli.
C'est une belle démonstration de force.

Ahhh voilà un sujet qui m’a bien occupé durant mes jeunes années au piano. Ma prof était dingue de ces variations et pour être honnête, moi un peu moins. Du coup, j’ai refait quelques recherches pour vous livrer une petite synthèse. Au passage, je me suis dit que, quand certains historiens de la musique voient dans cet exercice un aspect philosophique, moi, je n’y ai jamais rien vu d’autre qu’un exercice de style, parfois un peu amusant tout au plus…

En 1819 Anton Diabelli, éditeur et compositeur viennois, lance un projet caritatif. Il écrit une valse simple et envoie la partition à de nombreux compositeurs autrichiens, leur demandant une seule variation, ll’objectif étant de publier un recueil de variations signées par les plus grands noms, puis vendre la partition au profit d’œuvres sociales.

Beethoven, au départ, trouva la petite valse de Diabelli plutôt banale, presque triviale. On pouvait s’en douter vue la taille de son ego: il n’avait pas une admiration sans bornes pour Diabelli. Mais au lieu de refuser, il s’en servit comme d’un prétexte pour déployer tout son génie (dis autrement, pour frimer un petit coup) : Beethoven ignore l’instruction “une seule variation” (tu m’étonnes!) et entre 1819 et 1823 va composer 33 variations d’une richesse extraordinaire. Alors, quand je dis frimer un petit coup, je n’en suis plus tout à fait sûr maintenant. Car il a quand même travaillé sur le sujet pendant quatre ans, et je pense que Beethoven a dû se prendre au jeu et ça a dû lui permettre de faire le tour de son art et de son génie, de tester ses propres limites.
L’œuvre finale, Opus 120, est bien plus qu’une série de variations : « c’est une véritable exploration philosophique de la transformation musicale, allant du burlesque au sublime ». (j’étais en plein bac de français à cette époque, tu penses bien que je n’ai jamais vu la philo dans l’œuvre de Beethoven…).


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Apparemment il en a composé 33 pour montrer la futilité de l'exercice, et un peu entrer en conflit avec Diabelli.
C'est une belle démonstration de force.

Ahhh voilà un sujet qui m’a bien occupé durant mes jeunes années au piano. Ma prof était dingue de ces variations et pour être honnête, moi un peu moins. Du coup, j’ai refait quelques recherches pour vous livrer une petite synthèse. Au passage, je me suis dit que, quand certains historiens de la musique voient dans cet exercice un aspect philosophique, moi, je n’y ai jamais rien vu d’autre qu’un exercice de style, parfois un peu amusant tout au plus…

En 1819 Anton Diabelli, éditeur et compositeur viennois, lance un projet caritatif. Il écrit une valse simple et envoie la partition à de nombreux compositeurs autrichiens, leur demandant une seule variation, ll’objectif étant de publier un recueil de variations signées par les plus grands noms, puis vendre la partition au profit d’œuvres sociales.

Beethoven, au départ, trouva la petite valse de Diabelli plutôt banale, presque triviale. On pouvait s’en douter vue la taille de son ego: il n’avait pas une admiration sans bornes pour Diabelli. Mais au lieu de refuser, il s’en servit comme d’un prétexte pour déployer tout son génie (dis autrement, pour frimer un petit coup) : Beethoven ignore l’instruction “une seule variation” (tu m’étonnes!) et entre 1819 et 1823 va composer 33 variations d’une richesse extraordinaire. Alors, quand je dis frimer un petit coup, je n’en suis plus tout à fait sûr maintenant. Car il a quand même travaillé sur le sujet pendant quatre ans, et je pense que Beethoven a dû se prendre au jeu et ça a dû lui permettre de faire le tour de son art et de son génie, de tester ses propres limites.
L’œuvre finale, Opus 120, est bien plus qu’une série de variations : « c’est une véritable exploration philosophique de la transformation musicale, allant du burlesque au sublime ». (j’étais en plein bac de français à cette époque, tu penses bien que je n’ai jamais vu la philo dans l’œuvre de Beethoven…).