Grâce à une mutation, certaines personnes sont naturellement immunisées contre une infection au VIH. La plupart des formes de VIH doivent en effet se lier à un corécepteur CCR5 pour pouvoir entrer dans les cellules hôtes, et une mutation spécifique affectant ce corécepteur empêche le virus d'entrer.
Les porteurs homozygotes (possédant deux copies mutées du gène, une héritée de chaque parent) de cette mutation, connue sous le nom de CCR5-Δ32, sont donc protégés de l'infection. On note aussi une progression plus lente de la maladie chez les porteurs hétérozygotes.
Commentaires préférés (1)
d'ailleurs le premier cas de guérison du VIH était lors d'une greffe de moelle osseuse d'un patient immunisé vers un patient VIH (la greffe a été faites dans le cadre d'une maladie hématologique)
Tous les commentaires (5)
d'ailleurs le premier cas de guérison du VIH était lors d'une greffe de moelle osseuse d'un patient immunisé vers un patient VIH (la greffe a été faites dans le cadre d'une maladie hématologique)
- la mutation Δ32 était déjà connue comme donnant une résistance au VIH mais les connaissances étaient bien trop incomplètes pour l'envisager comme une réelle thérapie.
- dans les années 2000, un patient déjà touché par le VIH se choppe une leucémie (quand ça veut pas, ça veut pas)
- La chimiothérapie (pour la leucémie) se passe mal car interfère avec sa trithérapie (pour le sida)
- donc seul recours : un greffe de moëlle osseuse. C'est à ce moment là que le chirurgien pense à utiliser un donneur naturellement doté de la mutation Δ32.
Cette "solution" reste assez marginale car selon mes maigres sources, seules 4 personnes ont bénéficié à ce jour de ce type de greffe. Il fait dire que la mutation n'est présente que dans 0.3% de la population.
La mutation est cependant mieux connue aujourd'hui pour envisager de l'exploiter même si cela reste encore éxpérimental.
En 2018, un chercheur chinois a implanté le gène dans 2 bébés avec succès... mais a quand même fini 3 ans en prison pour raison éthique... mais recommence depuis ses recherches...
À Nairobi, au Kenya, des prostituées ont une capacité surprenante. Bien qu'étant au contact du virus du SIDA par le biais de rapports non protégés, elles restent séronégatives. Cependant, si elles arrêtent de s'exposer au virus (arrêt de la prostitution par exemple), elles perdent cette immunité.
Donc la greffe de moelle ne présente pas un bénéfice/risque favorable.
Par ailleurs j'en profite pour insister : aujourd'hui le VIH traité n'est plus un problème. Les personnes porteuses sont encore souvent victimes de discrimination, liées à la peur qu'a généré (à juste titre) l'épidémie à la fin du 20eme siècle. Cette peur n'est plus justifiée, mais par contre ça ne veut pas dire pour autant qu'il faut faire n'importe quoi : il faut garder les habitudes de rapports protégés quand il convient ! (D'ailleurs le VIH n'est pas la seule ist, loin de là !)