La lame du katana (sabre traditionnel japonais) est forgée droite, comme une épée. Ce n'est que lors de sa trempe (on la met dans un liquide pour la refroidir) qu'elle prend sa forme courbe. Ceci étant dû à une trempe sélective : le forgeron joue avec les températures afin de donner des propriétés différentes au tranchant et au dos de la lame. Cette courbure permet d'ailleurs d'identifier les katanas traditionnels et dire quel forgeron l'a fait.
Tous les commentaires (71)
En ce qui regarde la résistance, il est vrai que les épées européennes bénéficiaient d'un meilleur acier de base (d'ailleurs aussi utilisé avec un système similaire quant à l'élimination des impuretés jusqu'à l'invention du haut-fourneau), mais c'est surtout que, après un certain point, les lames étaient traitées différemment après la forge:
le forgeron japonais effectue une trempe différentielle, qui durcit le tranchant plus que le dos. Ce dos plus mou va également servir à absorber les chocs, mais peut se plier (après, il suffit d'aller voir le forgeron pour qu'il le remette en place).
Le forgeron européen fait la trempe d'un coup, mais effectue ensuite un revenu en remettant la lame dans le feu. Cela "déstresse" le métal et le rend plus élastique. Une épée européenne va donc pouvoir se plier et se remettre en place, un peu comme un ressort.
Pour ce qui est du tranchant, celui d'un katana est effectivement plus dur (plus haute teneur en carbone), mais pour le reste... Tout dépend de celui qui a aiguisé la lame! L'obsession par rapport au tranchant des épées est relativement moderne. En bataille, une épée trop tranchante signifie surtout que son fil est plus fragile. Ni les Japonais, ni les Européens n'aiguisaient leurs épées plus que nécessaire à l'époque.
Enfin, pour ce qui est de tuer en un seul coup, c'est en fait le but de virtuellement toutes les épées! Simplement, le gars d'en face n'est habituellement pas trop d'accord, ce qui fait que l'on retrouve des systèmes traditionnels de combat très développés dans la plupart des cultures utilisant des épées.
Oui oui, c'est bien ce que je voulais dire: dans l'idéal, le style de combat cherche à tuer le plus rapidement possible, que ce soit au Japon ou en Europe. En revanche, les deux systèmes prévoient également la possibilité que l'adversaire se défende et riposte, ce qui explique le grand nombre de techniques enseignées par les maîtres des deux ethnies.
C'est facile à voir en regardant les katas: si un seul coup suffisait à chaque fois, il n'y aurait pas besoin de faire des enchaînements! Même chose en Europe: même si une grande partie de l'art a été perdu, les manuscrits d'escrime du 14e siècle et plus tard décrivent également des "pièces", des enchaînements montrant que faire face à quelle réaction de l'adversaire.
Une chose que ces deux arts martiaux ont en commun est cependant la volonté d'achever l'ennemi du premier coup: dans un de ces enchaînements, le premier coup est généralement fatal si l'adversaire ne se défend pas correctement. C'est seulement s'il sait réagir qu'il faut passer à la suite.
Sinon, c'est vrai que l'escrime japonaise a tendance à plutôt dévier les coups avec le dos (tiens, d'ailleurs on voit bien que cela va contre l'idée du combat terminé en un seul coup, puisqu'il y a des parades!) pour épargner le tranchant plus fin et dur, donc plus cassant. Le dos étant plus mou et surtout bien plus massif, il peut encaisser les coups beaucoup mieux! (Je ne qualifierais par contre pas vraiment le katana de "fragile", bien que certaines constructions de lames soient moins résistantes que d'autres - je pense par exemple aux katana "maru", qui n'utilisent qu'un acier pour toute la lame.)
L'escrime historique européenne a elle tendance à utiliser le plat de la lame à cet effet (ou aussi le dos sur des armes à un seul tranchant, comme le fauchon).
Sinon j'approuve fortement ton admiration pour les armes nippones
De plus, les katanas se brisaient souvent au combat car ils étaient peu résistant dû à un acier de mauvaise qualité.