A l'origine, le « you » en anglais n'était l'équivalent que du vous et était donc une forme de politesse, le tu était quant à lui désigné par « thou ». Peu à peu, l'usage de you s'imposa dans tous les contextes et fit donc disparaître les notions de vouvoiement et tutoiement.
Cette disparition s'explique par le fait que le vouvoiement en anglais n'était pas seulement une marque de respect, mais également une marque de distance. Le thou ne fut plus utilisé que dans le cadre familial, avant également de disparaître complètement au cours du XVIIe siècle.
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On ne fait plus redoubler les élèves, pour une raison simple : Un élève qui redouble réussit moins bien qu'un élève qui passe sur le long terme (statistiques PISA et études des pays de l'OCDE sur les 60 dernières années). Il existe plusieurs raisons à cela (lire Dolto, Bourdieu, etc.) mais il est globalement plus pertinent de proposer à un élève une formation adaptée à ses besoins/capacités/intérêts que de s'acharner à faire et refaire ce qu'il ne maîtrise pas (et ne maîtrisera pas en refaisant la MÊME chose - en redoublant). En effet, les apprentissages sont dit "en spirale". Cela veut dire qu'année après année, les élèves revoient les mêmes choses (c'est comme cela qu'on apprend et qu'on retient) en approfondissant un peu plus à chaque fois. Ainsi, on revoit le même point sous un angle différent. Et expliquer les mêmes choses de la même façon encore et encore ne change rien si l'on ne les comprend pas. En revanche, l'aborder différemment peut provoquer un déclic. C'est aussi pour cette raison qu'humilier un élève est contre-productif. on obtient toujours de meilleurs résultats en étant bienveillant et en les valorisant. Et pour peu qu'on joue vraiment le jeu, le résultat est flagrant.
Les exceptions au non-redoublement son toutefois multiples (élèves allophones: étrangers nouvellement arrivés pour renforcer le français, non-maîtrise des apprentissages de base au CP par exemple, etc.).
Pour des raisons similaires, on évite de faire sauter des classes aux élèves.
Il n'y a pas que les connaissances scolaires à travailler chez un élève, mais aussi les compétences sociales, le développement cognitif, etc.
Ensuite. Pour tordre le cou à une idée reçue. Nos élèves ne sont pas moins bons qu'avant. Pour être clair, d'après les études d'envergure, ils sont meilleurs qu'avant. Et les français, à âge égal ont la plus grande culture G des pays de l'OCDE. Alors pourquoi ce sentiment ?
Les médias jouent un peu, on aime bien tirer sur l'ambulance, mais... On a à coeur en 2016 de former TOUS les élèves. On essaie au maximum de les pousser à continuer des études jusqu'au bac (ou équivalent) au minimum.
Il faut donc comprendre que lorsqu'à l'époque de mes parents/grands-parents, lorsque l'on mesurait le niveau des élèves au même âge que maintenant, ne restait dans le système scolaire que l'élite des élèves. Par exemple, ma grand-mère a passé son bac scientifique et passé une licence d'ingénieur industriel. Comme moins de 1% des élèves femmes de son époque.
il y a 40 ans, la très vaste majorité des élèves n'allait même pas forcément jusqu'au bac. Aujourd'hui si. Même ceux qui sont moins bons.
Le bac est-il galvaudé ?
Non. (Essayez pour voir si vous le passeriez au pied levé...). Ce qui est vrai en revanche est que certains sont très limite question niveau. Mais nivèle-t-on par le bas ? Non plus.
Il ne faut pas se leurrer, les études les plus exigeantes ne se contentent pas du bac. Il faut un dossier, des entretiens, le bac n'est qu'une formalité.
En revanche, ne pas avoir le bac, c'est ne pas pouvoir être embauché pour faire des frites au Macdo en bas de chez moi. Alors on pousse les élèves au max.
Les élites reproduisent des élites. Et les élèves de haut niveau, je leur donne à manger en cours aussi. En revanche, je fais cours pour TOUS mes élèves, pas seulement les meilleurs qui limite pour certains, n'ont presque pas besoin de moi.
Vouloir enseigner à tous ses élèves et pas seulement aux meilleurs n'est PAS niveler par le bas. Et le croire dénote d'une idéologie qui a tendance à me glacer le sang.
Pour en revenir à cette histoire de pétition (au singulier, c'est un cas unique) il s'agit avant tout de réactions à 2 questions de l'épreuve d'anglais de l'année passée car les consignes de ces exercices étaient ambigües et les candidats n'en n'ont pas tous interprété la même chose. Or, un examen diplômant sanctionne un niveau et doit être clair et limpide sur ses consignes, quelque soit le niveau.
En revanche... Je vous rassure, on fait toujours des dictées et autre. On ne les fait pas pour les mêmes raisons : Avant, on les faisaient non pas pour enseigner la langue aux élèves mais pour noter de façon chiffrée leur maîtrise existante de la langue. Ce n'est en rien pédagogique. On apprend rien à personne. Ce que l'on fait c'est par exemple : faire une dictée, mettre les élèves en groupes hétérogènes de niveaux pour que les "mauvais" apprennent des "bons", les mauvais apprennent via plusieurs medias et les bons renforcent leurs compétences car ils doivent par exemple aboutir après débat à une production parfaite.
Et ça touche au noeud du problème. Quel est le plus important ? Avoir une bonne note ? Ou avoir appris ?
Personnellement, je note par compétences, et donne une valeur chiffrée "histoire de". Ce n'est absolument pas pertinent de noter avec des chiffres. Comment appliquer le même barème en classe d'anglais à un élève natif et un dyslexique ? Le premier a 20 (mais encore plein de choses à apprendre) le second 0 (et pour autant produit quelque chose). Non.
Les notes confortent les excellents dans une position de supériorité face à d'autres qui ne jouent pas dans la même cour et les moins bons sont renvoyés à leur position d'éléments faibles. J'ai déjà eu des élèves qui pleurent parce qu'ils ont eu la moyenne !
L'évaluation doit pousser les élèves à se défoncer, se surpasser, aller au-delà de ce qu'ils pensent pouvoir faire. la note chiffrée empêche TOUS les élèves, qu'ils soient bons ou mauvais de le faire car ils ne se battent pas contre eux-même, mais contre un système.
A noter quand même, que si l'on s'offusque d'erreurs énormes chez les jeunes, moi ce qui me choque aussi c'est de constater au fil de la correspondance avec les parents à quel point une minorité des adultes actifs maîtrise réellement la langue. Il s'agit d'un problème de société plus que de l'école. Ceci dit, nous luttons le plus farouchement possible contre ce fléau.
Et pour finir, oui il existe un problème avec l'orientation. Il est quasiment impossible de faire comprendre à des parents de classe moyenne ou supérieure que leur enfant n'a pas les capacités pour aller au lycée général. Nous profs, expliquons, mais n'avons pas de pouvoir décisionnel, le choix leur appartient. Même s'ils optent pour une orientation donnée par fierté sociale plus que pour le bien-être de leur enfant. De plus, il est quand même aberrant de constater la suprématie de la filière S comme sésame dans les études supérieures.
Evidemment, concernant la variété du style shakespearien (et surtout à cause de la longueur de mes commentaires) j'ai essayé de faire concis.
On pourrait simplifier en disant que la norme chez lui est le pentamètre iambique et qu'il convient de s'interroger sur l'impact qu'a sa non-utilisation par moments.
Exemple : love's Labour Lost :
Les femmes le maîtrisent, pas les hommes. Ce la produit une inversion des genres (les hommes de lettres sont moins érudits que les femmes dans la pièce) et abouti à un effet comique. Qui passera à la trappe pour le lecteur moderne.
Mais... Il faut (non pas se targuer d'être, mais....) s'exposer en tant que prof, ne serait-ce uniquement pour expliquer ce que l'on fait avec les élèves. Déjà, que pas mal de parents ne s'y intéressent pas...
Ensuite, pour la maîtrise de la langue anglaise... Y a du taff. Mais on progresse. Plus on se détachera de ce modèle pourri de CM pour faire parler les élèves, les mettre en situation, mieux ce sera ! Et on y va lentement mais surement. (Pus vite avec certains, dont moi...).
En revanche, l'AF n'a pas "le pouvoir de l'épée" et n'impose rien. Ils suggère et c'est bien l'usage qui entérine ou non ces recommandations.
Ainsi, il n'est pas faux de considérer qu'une RO (réfléchie par ses membres donc) peut leur être attribuée.
Comme vous le dîtes :
"L’Académie a réaffirmé qu’il n’appartient ni au pouvoir politique ni à l’administration de légiférer ou de réglementer en matière de langage, l’usage, législateur suprême, rendant seul compte des évolutions naturelles de la langue, qui attestent sa vitalité propre."
Mais il leur appartient de statuer sur ce qui semble est correct et fautif sans prétendre à l'imposer.
A noter quand même que dans le milieu intellectuel/universitaire, la RO est appliquée depuis 1990. Mais l'usage de ces recommandations est comme tout fait de langue empreint de connotations et de dénotations et l'on choisira quand même avec soin la pertinence des choix qu'on applique...
Ce qui me fait bien rigoler avec "thou", c'est que c'est une forme pas mal utilisée sur des forums de fantasy ou des endroits genre "Renaissance Faire"... Et la moitié au moins des gens qui l'utilisent [citation nécessaire, hein...] sont persuadés que c'est une marque de politesse! XD
Et les agrégés français d'anglais [dont certains confondent d'ailleurs "quelque" et "quel que", et écrivent "ambigüe" au lieu de "ambiguë", il est vrai absurdement admis par la réforme] devraient aussi corriger tous les livres anglais qui orthographient non "love's Labour Lost ", mais "Love's Labour's Lost".
À éviter aussi le mot "taff", insultant pour les habitants de Cardiff et plus généralement les Gallois.
J'attends avec impatience le recueil promis, le "paquet d'absurdités", commises aujourd'hui; je vais en apprendre de belles, sur mon compte! Il ne faut pas "faire concis", compendieusement, mais comme d'habitude exhaustivement.
Je me permettais simplement de vous dire que l'académie française n'était pas d'accord avec la ro. Après, à vous de juger si l'académie française doit être un guide ou simplement un conseiller...
J'aimerai que ça soit aussi le cas avec le français, cela permet de mettre tout le monde au même niveau plus particulièrement dans le monde du travail où la communication serait, je pense, plus facile, surtout avec la hiérarchie.
J ai toujours cru qu en anglais il n y avait pas de vouvoiement alors qu en fait c est le tutoiement qui n existe pas...
En cette fin de jour (heure de Paris), après avoir relu tous les commentaires, je fais deux bilans bien tristes:
- le français, cette langue magnifique qui a été un modèle, au point de remplacer le latin comme moyen de communication universel en Occident, a perdu tout organe de contrôle, et ses locuteurs natifs ne la maîtrisent même plus;
- les Anglais et les Japonais sont souvent, en Europe continentale, considérés comme insincères; ils ne sont ni plus ni moins perfides que les autres, mais leurs langues ont des complications et des subtilités extrêmes, et leurs expressions franches, parfaitement claires pour eux-mêmes, restent incomprises d'autrui.
Couchons-nous donc moins bêtes!