On pense souvent que les croisades étaient dirigées uniquement contre les musulmans, mais la 4e croisade, en 1202, fut détournée par les Vénitiens sur l'Empire byzantin, pourtant chrétien. Elle se termina par la prise et la mise à sac de Constantinople en 1204 et l'excommunication de tous ses participants.
Les raisons de ce détournement étaient surtout économiques : ainsi, les Vénitiens prirent le contrôle de la côte dalmate et d'un grand nombre d'îles et postes commerciaux majeurs de l'espace byzantin et notamment Constantinople.
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Et rassurez-vous, je n'y voyais pas d'hostilité ;)
Je ne sais pas si s'envoyer des fleurs est tellement dans l'esprit SCMB, mais je vois en vous un des tout meilleurs commentateurs.
Au fait, Louis XI, vous avez des fillettes? ;D
Les Vénitiens n'ont pas été les seuls! Renault de Chaillot a de son temps rasé à lui tout seul l'île de Chypre, détruisant les vignes, rasant les villes et violant toute la population. L'empire Byzantin a marché de toute son armée sur ses terres et le triste sire s'en est vu emprisonné dans des cellules humides pour plusieurs décennies.
Concernant la prise de constantinople par les turcs, j ai lu que face à l obstinée résistance grecque (qui pourtant étaient au bout du rouleau, dans une ville qui n'était plus que l ombre de ce qu'elle avait été, abandonnée par nombre de commerçants étrangers) les ottomans allaient abandonner la partie. Le sultan réunit son conseil pour décider du départ ou de l ultime offensive. Ce fut la bonne. Le sultan fit couper la tête à son vizir, qui avait ardemment défendu la paix.
Quelqu'un (surtout louis xi) peut confirmer ?
Godefroy de Montmirail ne les a pas mentionne
Si vous cherchez de plus amples information sur la chute définitive de Constantinople et de l'empire Romain, je vous conseille la lecture de Jacques Heers, Chute et mort de Constantinople, ou encore les ouvrages plus généraux (mais qui bien sur traitent du siège de 1453) de George Ostrogorsky, Histoire de l'Etat byzantin, de Louis Bréhier, Vie et mort de Byzance, ou encore dans les études d'Alain Ducellier, Michel Kaplan, Gilbert Dagron, Jean-Claude Cheynet ou Elisabeth Malamut. Vous devriez y trouver votre bonheur ;)
Si vous préférez vous plonger dans les sources d'époque (mais il faut les trouver...), les chroniques de Georges Sphrantzès et Nicolo Barbaro relatent le siège côté chrétien. Je n'ai pas de souvenir d'une chronique ottomane, mais ça doit probablement exister.
Quant au commentaire de Mosebema, j'y ajouterai que la défense des mercenaires italiens s'est effondrée lorsque leur leader charismatique Giustiniani a été mortellement blessé. Les troupes ottomanes ont alors pu entrer en ville, et le dernier empereur romain de l'histoire, Constantin XI est probablement mort en se jetant dans la mêlée au milieu de ses troupes.
J'ai une autre question à laquelle quelqu'un ayant l'envie et les connaissances et le temps pourra répondre. Est il vrai qu'à l'époque médiévale les occidentaux considéraient les romains d orient comme lâches, efféminés, roublards et snobs ? Et que les romains considéraient les occidentaux comme des brutes sales, désordonnées et guidées par rien d autre que l appât du gain ?
Bien en apparté, je signale qu en Amérique latine, du moins le cône sud, un téléroman turc avec père de Mehmet Il (enfin il me semble que c'est lui) en protagoniste principal marche plutôt bien. Ça s'appelle "el sultan ".
Un des meilleurs spécialistes semble être Waldemar Januszczak, dont les textes très documentés mais accessibles aux non-spécialistes sont disponibles sur Internet.
Il démontre qu'ils avaient un niveau de civilisation très avancé, en particulier en orfèvrerie largement au-dessus de celui d'un bijoutier ordinaire actuel. Mais, nomades, ils n'ont pas laissé de monuments comme les Romains, etc..
La rivalité était en partie de nature religieuse, puisque certains points de dogme avaient évolué dans le catholicisme alors que l'orthodoxie était restée plus proche de l'Eglise antique (notamment sur la querelle du filioque ou encore sur la position du Pape), mais aussi tout simplement culturelle, en continuation logique de la rivalité grecs/latins de l'Antiquité qui nourrissaient exactement les sentiments que vous décrivez : les grecs voyaient les Romains comme des rustres, et les latins voyaient les grecs comme des lâches efféminés (Juvénal et Caton en tête...)
Au Moyen-Âge ces sentiments ont tout simplement continué d'exister, on en retrouve des traces chez nombre d'auteurs (Nicétas Choniatès, qui écrivit après le sac de Constantinople en 1204, est particulièrement virulent dans sa haine des Latins, et les sentiments hostiles aux Grecs sont fréquents chez les auteurs latins, et ce notamment chez l'ambassadeur Liutprand de Crémone, qui nous a laissé un récit de sa mission et dans laquelle il enchaîne les propos péjoratifs à l'égard des Grecs et de l'empereur Nicéphore II Phocas : je cite "faméliques, parjures, menteuses, fourbes, voleurs, cupides, avares et vaniteux". ça donne l'idée.)
D'ailleurs, cette haine était tellement forte que les Occidentaux ont fini par refuser aux Grecs le nom de "romains" (alors même que l'Empire Byzantin est bel est bien l'Empire Romain d'Orient, Basileia ton Rhomaiôn ou Romania en grec médiéval), désignant leur état comme "empire de Constantinople" ou "empire des Grecs", dans le contexte de rivalité entre l'empire romain germanique et l'empire romain d'Orient (et en sens inverse, les Romains refusaient aux Allemands le titre d'"Empire Romain", appelant leur état "Royaume des Germains").
Et par ailleurs, ces préjugés existent toujours aujourd'hui, deux millénaires et demi après leur élaboration : les Occidentaux continuent encore à l'heure actuelle à voir les Grecs comme des lâches efféminés ("Les Grecs, tous des..."). Cela serait d'ailleurs à mon sens intéressant de connaître les préjugés actuels des Grecs sur nous, pour voir si le même phénomène de continuation est présent chez eux.
En revanche, il me semblait que Giustiniani était Génois et non Vénitien ? La famille est peut être présente dans les deux cités, après tout.