La Gaule telle que nous l'appelons aujourd'hui est une invention purement romaine. Il s'agissait en fait de différentes tribus dénommées ainsi par César, soucieux de rendre son invasion populaire, en faisant croire aux Romains que cette province était d'une unique culture, et donc facilement "romanisable". La réalité était toute autre, avec des tribus, pour la plupart Celtes, mais de langues et de coutumes parfois très différentes.
On nommera par exemple les Namnetes (Nantes), les Parisiis (Paris), les Ambiens (Amiens) puis bien sûr les Arvernes (Auvergne) dont le chef, un certain Vercingetorix, organisa la résistance face à l'envahisseur Romain, non sans mal d'ailleurs, car ces nombreux peuples étaient souvent très belliqueux entre eux.
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Merci à hugotise de la passionnante vidéo, qui mérite vraiment l'heure et demie qu'elle dure; il faut regarder au moins les 10 dernières minutes de conclusion.
Je regrette néanmoins l'omission d'inventions gauloises: cervoise, tonneau, moissonneuse (oui!), pantalon, cotte de mailles... Et aussi des échanges nécessaires pour se procurer de l'étain, indispensable pour faire du bronze.
Le documentaire est daté de 2013, et je suis surpris de l'archaïsme des méthodes de fouille utilisées en Europe. Le LIDAR (sorte de radar à fréquences plus élevées) est pourtant un outil miraculeux: en une heure d'avion et de traitement informatique, on fait le travail d'une décennie sur place. Le site d'Angkor a été ainsi exploré, la jungle étant virtuellement ôtée, en un temps record.
L’existence de frontières naturelles ne signifie pas forcément qu'il s'agissait des frontières d'époque sur lesquels les Romains, Celtes et Germains s'étaient mis d'accord. Les Alpes, par exemple, ne marquaient pas les limites de la Gaule, qui, pour les Romains, continuait de s'étendre à tout le nord de l'Italie (car diverses tribus gauloises ont longtemps occupé la région). Les Romains parlaient notamment de Gaule "cisalpine" et "transalpine".
Cet argument ne tient pas lorsqu'on regarde le nom de l'oeuvre en latin : "De Bello Gallico" ou "Commentarii de Bello Gallico". Grammaticalement, il s'agit d'un singulier. La traduction française de "guerre des Gaules" au pluriel tient surtout de la licence artistique.
Pareil pour le contenu de l’œuvre : dès les premiers mots César parle de la Gaule au singulier, mais en considérant qu'elle est divisée en trois parties.
Les Alpes sont un obstacle sérieux, comme l'ont vu Hannibal, François 1er et Napoléon. Napoléon III tenait à Nice et à la Savoie pour que les Italiens n'aient pas pied des deux côtés.
Le Rhin en est un autre; malgré leur habileté à construire des ponts, les Romains ont eu plus de peine à se maintenir en Germanie qu'en Angleterre actuelle.
La frontière naturelle au nord de la France est bien le Rhin (sans entrer dans des "points de détail", Belgique, Pays-Bas, Luxembourg); une fois la Rhénanie occupée par qui vous savez (j'échappe à la loi de Godwin), c'était fini.
Pour comprendre l'histoire, il faut avoir un atlas sous la main.
Voici le texte de César:
"Gallia est omnis divisa in partes tres, quarum unam incolunt Belgae, aliam Aquitani, tertiam qui ipsorum lingua Celtae, nostra Galli appellantur. Hi omnes lingua, institutis, legibus inter se differunt. Gallos ab Aquitanis Garumna flumen, a Belgis Matrona et Sequana dividit."
Il y a une traduction juxta-linéaire dans Wikipedia italien, mais je suppose que c'est très compréhensible.
"divisa", "partes tres", "nostra Galli appellantur", "differunt", "dividit" en quelques lignes: César déclare on ne peut plus clairement qu'il y a des Gaules, et que désigner en bloc les Gaulois par Galli est une façon de parler.
Ou alors c'est à en perdre son latin! ;)
Au fait, si ça vous amuse, "quamquam" signifie "toutefois".
Si, il faut avoir vu ce qu'ont fait des équipes américano-britanniques à Angkor: après traitement d'images, la jungle est comme rasée (pas opaque? eh bien, la machette y est plus utile que la crème solaire!), et l'on voit, après traitement d'images, des fondations à quelques mètres de profondeur.
Il n'y a qu'à lire les textes, c'est on ne peut plus clair: ils construisaient des ponts provoires, même sur le Rhin, pour faire passer des légions.
Pas d'explication précise du fonctionnement néanmoins...
Mais en effet cette technologie semble vraiment efficace pour de l'archéologie à grande échelle, malgré son coût pour l'instant exorbitant (pour l'opération à Angkor, les chiffres donnés tournent autour de 250000$ pour 20 heures de vol...). On peut en tout cas espérer de nouvelles découvertes du genre dans les années à venir !
Merci d'avoir partagé cette information.
en.wikipedia.org/wiki/Lidar
Au fait, j'ai oublié en disant "américano-britanniques" les chercheurs de Sydney.
Mince ! Si la tribu d'Astérix n'est pas gauloise... Elle est donc ... ?? :O
Voir également la très bonne vidéo de Nota Bene sur Youtubr qui traite de ce sujet avec pertinence ! :)
Deuxième points, c'est que le Rhin n'est pas une frontière avant la conquête. On a des celtes en Gaule comme en germanie, et des passages. Les romains en font une frontières car c'est facile à défendre avant daller plus loin (ou pas) mais c'est tout. La culture archéologique celtes pré-conquète, c'est le Hallstatt... culture issues d'un site autrichien à la base, donc les "gaulois", on en trouve jusque là bas.
Milles excuses, c'est pas Hallstatt mais La Téne, en Suisse.... Je fatigue je crois. Mais ça n'en reste pas moins pertinent