Notre vision du monde est-elle influencée par notre langue ?

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L'hypothèse de Sapir-Whorf est une théorie linguistique voulant que le langage d'une civilisation n'est pas seulement un outil servant à décrire la réalité : il conditionnerait également notre vision du monde et notre manière de penser, donc notre façon de nous comporter. Les défenseurs de cette théorie prennent l'exemple de certaines pathologies du langage, qui sont plus ou moins graves selon la langue du locuteur.


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a écrit : Même des mots à priori simples restent intraduisibles entre certaines langues.

Un exemple que j'aime bien : les deux verbes "savoir" ou "connaître" en français ou dans les autres langues latines (saber et conocer en espagnol, sapere et conoscere en italien...) qui en anglais se tra
duisent dans les deux cas par "to know". Ça a l'air de rien, mais pourtant il y a bien une légère distinction dans les langues romanes entre ces deux termes (notamment en philosophie) alors que l'anglais ne fait aucune distinction.

- I don't know him (Je ne le CONNAIS pas)
- I don't know where he lives (Je ne SAIS pas où il vit)

Essayez de traduire la phrase suivante en anglais : La connaissance est un ensemble de savoirs. Bon courage !

En anglais et en allemand il n'existe également aucun temps grammatical pour le futur, qui passe par l'utilisation d'un modal ou d'un présent. Dans la phrase "I will eat chocolate", le modal will exprime une action future, quand bien même la phrase est grammaticalement... au présent ! Les langues latines ont quant à elles un futur qui restent un temps grammatical à part entière, même s'il tend à être de moins en moins utilisé, en étant notamment remplacé par un présent de l'indicatif (ex: Demain, je pars en vacances.)

Autre exemple spécifique au Français que j'adore et qui n'est absoluement pas fréquent dans les autres langues indo-européennes, sur les mots ayant les mêmes sons, et notamment les prénoms. Mes amis étrangers se marrent souvent quand je leur dis que mon prénom en français (Emmanuel) se prononce exactement de la même façon pour les garçons que pour les filles. Du coup ils ont tendance à me dire que j'ai le même nom qu'une fille, je leur répond que pourtant l'orthographe est différente et que dans la têtes des francophones le mot est donc différent (pour nos cousins italiens qui prononcent exactement ce qu'ils écrivent, c'est souvent dur à avaler ahahah).

En français on doit donc plus souvent avoir une représentation mentale des mots et de l'orthographe du fait des nombreux homonymes, en particulier lorsque l'on écoute quelqu'un. Sur le plan "cognitif" il y a donc une grande différence entre le français et certaines langues, où les sons sont suffisants à la compréhension. Exemples en français :

- Ils nagent dans des (zoos/os/eaux) profondes.
- Avec l'age, elle a mal aux (zoos/os/eaux).
- Greenpeace est contre les (zoos/os/eaux).

Et que dire du chinois qui n'écrit pas des sons mais des représentations des mots !

Je parle français, anglais, italien et espagnol et suis en train d'apprendre l'allemand. Je pourrais vous écrire pendant des heures toutes les différences qui existent entre ces langues pourtant relativement proches (y compris les langues latines et germaniques entre elles).

Ces petites différences n'ont l'air de rien, mais toutes accumulées entre elles, n'importe quel polyglotte amoureux des langues vous dira que lorsqu'il s'exprime dans une autre langue étrangère, il a l'impression d'être "différent".

Pour ceux qui n'ont pas vu le film Premier Contact (Arrival en anglais) je vous le conseille vivement, c'est un chef-d'œuvre.
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waouh quellle agréable leçon que tu nous donne ici. merci a toi de transmettre ta passion des langues.

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a écrit : Il existe une multitude de mot étrangers qui sont intraduisible en français:

- "tartle" : verbe écossais désignant l'hésitation devant quelqu'un dont on a oublié le nom.
-"Voorpret" : désigne en hollandais le moment juste avant qu'une situation devienne cool, exci
tante..
"Schadenfreude" : en allemand c'est le fait d'être heureux de voir quelqu'un qu'on n'aime pas être malheureux.
"Gattara" : en italien c'est une vieille femme solitaire qui s'occupe des chats.
"Prezvonat" : en langue tchèque et slovaque, désigne le fait d'appeler sans laisser le temps à l'autre de répondre, afin que celui-ci rappelle et que le premier n'ait pas à dépenser de l'argent.
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Pour le denier exemple, je traduirai par "bipper" en Français, tout ceux qui ont connu les forfait limités se souviennent sans doute de ce "verbe".

a écrit : Un exemple indiqué dans les sources est celui de la neige. Les esquimaux ont une multitude de termes différents désignant tous la neige. Il est peu pertinent pour nous de différencier plus que ça la neige tandis que c'est vital pour eux ! Pardon de débarquer aussi tard.

Mais justement, d'après mes souvenirs, il ne faut pas parler de ce peuple en disant esquimaux qui serait un terme péjoratif signifiant "mangeur de poisson" et il faudrait les appeler inuit, terme signifiant "humain".

Merci de me prévenir si je me trompe.
Bisous, et merci.

Je suis plutot d’accord avec l’anecdote. Nous sommes influencés par les mots que nous utilisons tout comme nous influencons notre langue par ce que nous sommes.
L’exemple qui me vient cest celui des pays asiatiques par exemple ou la famille est tres importante et ou on se nomme par notre nom de famille avant notre prenom. Dans la société occidental ou nous sommes plus individualiste on s’identifie par le prenom avant le nom de famille.
Et je dirai meme quand dans un meme langage en fonction de qui nous sommes nous n’utiliserons pas les memes termes pour designer quelque chose, quelqu’un ou une action. Par exemple nous utilisons tous des termes techniques dans nos metiers respectifs que nous devrons « traduire » pour des personnes qui ne sont pas du metier.
L’evolution de la langue se fait par notre evolution a nous autant que nous evoluons grace a la langue que nous utilisons…