La sonde BepiColombo qui va être envoyée pour observer Mercure est loin de s'y rendre directement : pendant 7 ans, elle va faire plus de 15 fois le tour du Soleil et croiser une fois la Terre et deux fois Vénus avant d'arriver à la bonne vitesse pour se mettre en orbite autour de Mercure.
La trajectoire conçue par le mathématicien italien Giuseppe Colombo commence même par s'éloigner du Soleil et profite ensuite de ses passages à proximité des planètes pour dévier et ralentir : la Terre une fois, Vénus deux fois, et Mercure plusieurs fois jusqu'à la dernière fois où elle arrivera à une vitesse relative suffisamment proche pour être définitivement capturée en orbite par l'attraction de Mercure. Cette trajectoire permet d'utiliser peu de carburant après le lancement initial, hormis pour quelques petites corrections mineures. Des trajectoires plus directes mais qui nécessiteraient de plus fortes accélérations ou décélérations sont impossibles car le calcul de la masse de carburant nécessaire au cours du voyage indiquerait une masse supérieure à la masse lancée au début du voyage !
Commentaires préférés (3)
Le dernier taxi que j’ai pris a du s’en inspirer...
Donc en fait, plus de carburant rien que pour compenser le poids du carburant. Donc impossible.
Il y a une vidéo de Dirty Biology qui explique ce problème plus clairement (je crois que c'est celle où il parle de comment on pourrait quitter la Terre)
Du coup si tu veux quand même faire le trajet, tu as besoin d'alourdir la sonde. Mais du coup ça demande encore un peu plus de carburant. Donc tu alourdis encore la sonde. Et ainsi de suite.
C'est pour ça qu'en général on calcule la quantité de carburant nécessaire pour faire parvenir une masse donnée à destination, puis on construit l'engin en se limitant à cette masse.
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Le dernier taxi que j’ai pris a du s’en inspirer...
Qqun peut il expliquer la dernière phrase svp ? :/
Donc en fait, plus de carburant rien que pour compenser le poids du carburant. Donc impossible.
Il y a une vidéo de Dirty Biology qui explique ce problème plus clairement (je crois que c'est celle où il parle de comment on pourrait quitter la Terre)
Du coup si tu veux quand même faire le trajet, tu as besoin d'alourdir la sonde. Mais du coup ça demande encore un peu plus de carburant. Donc tu alourdis encore la sonde. Et ainsi de suite.
C'est pour ça qu'en général on calcule la quantité de carburant nécessaire pour faire parvenir une masse donnée à destination, puis on construit l'engin en se limitant à cette masse.
C'est là que tu te dit que t'es un pt'it joueur sur KSP :p
Ça me fascinera toujours de voir à quel point ont est capable de prévoir une trajectoire au bout de 7 ans ...
Ce type de trajectoire est dite par assistance gravitationnelle et est utilisé depuis au moins les années 70 avec les sondes Pionneer par exemple.
L'assistance gravitationnelle est souvent plus importante quand la sonde doit se rendre vers des objets entre le soleil et la terre qu'au delà de celle-ci.
Je crois que c’est le même procédé utilisé dans le film Seul sur mars.
Le trajet de la sonde est egalement décris sur la chaine Youtube Hugo Lisoir pour ceux que ça interresse.
youtu.be/jDDLUU6PVJM
D'ailleurs le contenu de cette chaine axé sur l'actualité spatiale est juste oufissime, très bien illustré grâce au logiciel space engine dont sont tirés les séquences dans l'espace et accessible a tout les publics qui s'intéressent un minimum a ce domaine.
C'est tout a fait le genre d'emission qui meriterai sa place sur le petit ecran au lieu de leurs bouzes de téléréalité et de fanzouzes décérébrés ;-)
C'est le même principe. Si je ne me trompe pas, dans le film, ils utilisent la Terre comme fronde spatiale avec une poussée supplémentaire juste après puis ils recommencent avec Mars.
Tout ça grâce à des lois de Newton, découvertes il y a environ 400 ans.
Ensuite on prend le logarithme naturel de cette fraction qu'on multiplie par l'efficacité du moteur (concrètement à quelle vitesse il éjecte le fuel vers l'arrière, la même masse projetée à plus grande vitesse vous poussera plus vite, c'est logique) et ça nous donne les performances de la fusée, c'est à dire de combien elle est capable d'accélérer/freiner.
C'est ce côté logarithme qui est cruel : quand on augmente la fraction de fuel, les performances augmentent aussi mais de moins en moins vite. Sans compter que ça devient de plus en plus dur d'alléger la partie non-fuel quand on en a déjà retiré un maximum...
Si on y réfléchit, il est logique de donner les performances d'un vaisseau spatial en m/s d'accélération totale et non en kilomètres d'autonomie comme pour les voitures, car dans l'espace en l'absence de frottements, une fois lancé un objet peut continuer d'avancer jusqu'à la fin des temps. Cette capacité à changer de vitesse s'appelle ∆v (delta-v) et s'exprime en mètres par seconde.
Ce qui me fascine le plus, c’est le calcul ultra précis que les mathématiciens réalisent. Je me demande même si ils tiennent compte des obstacles que la sonde peut rencontrer sur son chemin. Des petits astéroïdes, des poussières etc...
Vu la distance parcouru, je pense que la poussière peut avoir un impact sur le temps du trajet.
L'annecdote aurait pu être corrigée, car à la date de parution (23 octobre 2018), cela fait déjà trois jours que la sonde est partie, du coup l'utilisation du futur dans la première phrase n'est pas judicieux...
Pour ceux qui se posaient la question, la sonde pèse plus de 4 tonnes, donc la moitié de la capacité d'emport max d'une Ariane 5 en configuration ECA, du coup, compliqué de mettre plusieurs fois cette masse de carburant en plus pour choisir un trajet plus direct.
Au lieu de ça elle va utiliser au maximum ses moteurs ioniques, ne nécessitant qu'un peu de gaz et de grand panneaux solaires pour fonctionner (bien meilleur rendement), et le peu de carburant liquide qu'elle embarque sera utilisé pour la mise en orbite