Le 24 août 1968 eut lieu le premier essai d’une bombe H par l’armée française, sous le nom de code « Canopus » dans l’atoll de Fangataufa. D’une puissance de 2,6 Mt de TNT, elle fit de la France la cinquième puissance thermonucléaire. Cet essai fut le plus puissant mené par la France.
Les bombes H sont bien plus puissantes que les bombes A. Dans les faits, il s’agit de bombes à plusieurs étages : un explosif conventionnel active une réaction de fission dans un noyau supérieur de la bombe, cette réaction produit une immense quantité de chaleur, de pression et de rayons X qui va compresser un noyau inférieur, déclenchant alors une réaction de fusion extrêmement puissante. Le mix de différents matériaux permet d’obtenir des réactions plus ou moins puissantes, et donc également de miniaturiser ces bombes et les rendre plus facilement utilisables dans le cadre d’un conflit armé. Les Américains furent les premiers à mener un essai (Ivy Mike, 1952), avec une puissance de 10,4 Mt. Ce sont cependant les russes qui, avec leur tsar bomba « bridée », créeront une explosion d’une puissance de 57 Mt (record absolu). En effet, la bombe était dotée d’un troisième étage qui n’a pas été activé (la première fusion en enclenche une seconde, 10 fois plus puissante). La capacité théorique de cette bombe était estimée à légèrement plus de 100 Mt. Lorsqu’il fut questionné à propos du choix de brider cette essai, Khrouchtchev expliqua qu'il s'agissait de ne pas « briser tous les miroirs de Moscou ».
Ces bombes peuvent être « propres » lorsque le noyau qui servira à la fission n’est pas enveloppé d’uranium, car la fusion ne crée pas de déchets nucléaires.
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Même si la réaction de fusion "pure" ne génère pas de déchets radioactives, la mise en place de la réaction peut en générer lors de l'utilisation de la centrale et lorsqu'on décidera de l'arrêter.
C'est le principe de cycle de vie de bout en bout qu'on commence à étudier aujourd'hui mais qu'il aurait fallu prendre en compte il y a 300 ans.
Comparé aux dechets de la fission ce n'est pas grand chose mais il y a quand même un peu de déchet radioactif avec la fusion.
Puisque tu parles des carburants possibles il faut aussi mentionner la réaction deutérium - hélium 3 qui a l'avantage d'émettre un proton au lieu d'un neutron (les protons sont beaucoup plus faciles à arrêter du fait de leur charge électrique). Évidemment dans le "mix" on ne peut pas totalement empêcher les réactions deutérium-deutérium qui peuvent produire un neutron, ou générer un noyau de tritium qui lui même finira par libérer un neutron en rencontrant un deutérium. Cela réduirait quand même le nombre neutrons libérés à environ 5% pour 95% de particules chargées.
Reste le problème de l'approvisionnement, certains endroits sont considérés comme très intéressants pour extraire de l'hélium 3... Sur la surface de la Lune.
Mais justement si on arrive un jour à maîtriser la fusion, l'hélium 3 deviendrait un carburant de choix pour la propulsion spatiale puisque les particules chargées qui sont libérées peuvent être redirigées à très haute vitesse dans une sorte de tunnel magnétique qui servirait de propulseur.
J’imagine même pas le nombre de poissons et autres animaux marins mort a cause de l’onde de choc ... un destastre a des centaines de kms à la ronde !!
Si on n'a toujours pas de réacteur a fusion fonctionnel, c'est parce que par nature la réaction de fusion est beaucoup plus instable que la fission car il faut des conditions de pression/température extrêmes pour maintenir une réaction en chaine, alors qu'avec la fission la réaction en chaine peut avoir lieu "en plein air", comme les bombes A.
Pour les bombes H, on créée ces conditions avec une mini mombe A.
Dans le soleil, ce qui créée ces conditions propices, c'est sa gravité propre: il y a un equilibre entre la pression "vers l'intérieur" de la gravité et la pression "vers l'extérieur" de la réaction.
Par ailleurs, les déchets "secondaires" de la fusion (les fameuses parois exposées du tokamak) ont une demi-vie de l'ordre de la 50aine d'années, contre quelques millions d'années pour les déchets "primaires" (volume bien plus grand) de la fission. En gros a l'echelle humaine on peut tout a fait gérer le stock de dechets de la fusion alors que ceux de la fission ne font que s'empiler.
Dommage de ne pas parler du secret qui se cache derrière la bombe H française où se mêlent espionnage, bombe atomique et candidature britannique au Marché commun. Car contrairement au Royaume-Uni et à la Chine, qui passèrent du stade nucléaire au stade thermonucléaire en cinq et trois ans respectivement, la France mis plus de huit ans (1960-1968) pour faire de même.
Après le succès du premier tir expérimental de la bombe A en février 1960, de Gaulle fait pression sur les équipes du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et celles de la Direction des Applications Militaires (DAM) pour qu’elles mettent rapidement au point leur bombe "à hydrogène". Un développement d’autant plus prioritaire que la Chine, à l'époque considéré comme un pays sous-développé, avait dépassé les Français en faisant exploser la leur en 1967. L’idée d’une bombe thermonucléaire française n’allait pourtant pas de soi pour les responsables du CEA qui considéraient que la bombe A était suffisante. Opinion que ne partageait pas le Général pour qui posséder une force de frappe nucléaire puissante était la condition sine qua none du rayonnement international de la France. Les physiciens du CEA butaient cependant sur d’importantes difficultés techniques. Ils ne parvenaient pas à mettre au point le déclenchement de la fusion nucléaire. Si bien qu'en 1966, six ans plus tard, les chercheurs français n'avaient toujours pas progressé. Devant cette lenteur, le général de Gaulle s'agace, il apostrophe Alain Peyrefitte, tout frais nommé ministre de la recherche et des questions atomiques et spatiales :
"Cherchez donc pourquoi le CEA n'arrive pas à fabriquer la bombe H. C'est interminable ! (...) avant de partir je veux que la première expérience ait eu lieu ! Vous m'entendez ? C'est capital ! Allons-nous être, des cinq puissances nucléaires, la seule qui n'accédera pas au niveau thermonucléaire ? Allons-nous laisser les Chinois nous dépasser ? - Quel délai me donnez-vous lui demande Peyrefitte - 1968 au plus tard... Débrouillez-vous !"
Et c'est ainsi que la DAM va subir en 1966 et 1967 une pression énorme pour enfin aboutir à un résultat. Le ministre Alain Peyrefitte décide même de changer la direction des équipes de recherche. Mieux, il se charge personnellement de trouver l'individu "adéquat". Il jette son dévolu sur un jeune physicien de Saclay, Robert Dautray, qu'il chercha à imposer au CEA pour diriger effectivement les recherches thermonucléaires. L'histoire officielle voudra que ce soit lui qui ai permis à la recherche française d'avancer rapidement et de parvenir enfin, en moins d'un an et après 20 essais infructueux pendant huit années, à la mise au point de la première bombe H française.
Mais la réalité est un peu différente. En effet, au cours de l'été 1967, un espion français rapporte à la DAM être entré en contact avec un scientifique anglais, Sir William Cook, ancien haut-responsable des recherches H au centre britannique d'applications atomiques militaires d'Aldermaston. Celui-ci lui aurait demandé au cours d'une discussion informelle où en était les expérimentations françaises sur la bombe H, lâchant qu'il fallait simplifier au maximum le processus pour aboutir. Deux semaines plus tard, Robert Dautray, le chef du projet français soumet au scientifique britannique une série de huit questions sur la démarche à suivre. Celui-ci valide alors la méthode produite par un jeune physicien français, Michel Carayol, un an plus tôt mais qui avait été abandonnée par les équipes du CEA. La trouvaille de Carayol consistait à obtenir "le bon rendement thermonucléaire en agissant sur le combustible léger en deux étapes successives bien distinctes, d'abord par une forte compression sans échauffement, ensuite par une montée en température". Il réalisa pour cela la première simulation d'étage H proche de l'objectif et publia au début d'avril 1967 une brève note où il exposait, et justifiait mathématiquement, son idée architecturale, décrivant un dispositif explosif thermonucléaire efficace, compatible avec les données courantes sur les armes H américaines. Mais les réorganisations diverses imposées à la DAM et au CEA avaient retardé l'avancement des recherches et mis de côté certains projets jugés trop fantaisistes.
Cette histoire ne fut révélée que plus de 25 ans plus tard en 1993, après un article du Figaro un peu trop dithyrambique à l'égard de Robert Dautray qui y était présenté comme "le père français de la bombe H". Beaucoup s'interroge sur les raisons de l'aide apportée par le scientifique anglais aux équipes françaises. En effet, à aux moins deux reprises (en 1963 et 1967), les Britanniques avaient proposé aux Français une coopération en matière nucléaire et de reformer l'OTAN en échange d'un accès au marché commun européen, ce que de Gaulle refusa.
Maintenant tu peux poster une VDM, je te l'ai rédigée si tu veux : "Aujourd'hui, au lieu de réviser pour mon oral d'Allemand, j'ai décidé de rédiger une anecdote sur SCMB. Mon anecdote a été publiée...mais j'ai eu 5 à mon oral, VDM"
Je viens d'apprendre qu'une bombe h n'est pas forcément radioactive jmcmb
Blague à part, quand je disais que je crois en la fusion, je parlais bien évidement dans le sens avenir, j'y crois vraiment et sincèrement à cette technologie, mais ce que je vous reproche, c'est d'être persuadé qu'elle est viable alors que...
je vais le dire en grosse lettres pour que vous le compreniez bien
ELLE N'EXISTE PAS ENCORE. Elle est expérimentale. Il n'y a pas encore de centrales électriques à fusion sur terre, donc vous vous basez sur la théorie pour me dire que je dis n'importequoi, tout comme moi.
En théorie, la centrale à fusion nucléaire peut... patati et patata, et moi de mon coté j'attends LA centrale, des preuves, des machines, du concret. Je suis persuadé que ça va marcher, mais pour le moment on tâtonne!
Je veux, j'exige, des faits, je veux des preuves, des chiffres et des camemberts qui me montreront que la fusion nucléaire peut être confinée et être rentable et moins dangereuse que la fission et pour le moment j'ai que du blabla et des fuites radioactives sur Superphénix. Ca fait 40 ans que j'attends. Ca commence à faire long, au mieux on est en 2080 pour la première centrale F rentable alors qu'elle devrait déjà exister aujourd'hui avec le blabla des pseudoscientifiques alors que d'un autre coté les ingénieurs le disaient déjà en 1985 que ça serait très difficile et que ça prendrait un siècle voire deux pour mettre au point cette machine et en plus qu'on ne connait pas les conséquences de cette technologie... vu qu'elle n'EXISTE PAS ENCORE!!!
désolé pour le coup de gueule, je ne vous attaque pas personnellement mais j'en ai raz la casquette d'entendre toujours le même discourt depuis 40 ans.
Sérieux renseigne toi un minimum avant, on a juste l'impression que t'as aucune base en physique. Aussi il n'a pas dit qu'il n'y a pas de déchets radioactifs, il dit qu'il y en a moins et avec des demi-vies plus faibles !!!
Après comment on le sait ? Tu sais ce qui forme ton tokamak, tu sais avec quoi tu le bombardes et tu sais aussi avec quelle énergie. Je pense que pour des physiciens d'un niveau honorable ça doit pas être trop compliqué de savoir ce que tu peux avoir derrière ....
C'est encore plus triste quand quelqu'un essaie de m'expliquer que la fusion est l'avenir alors qu'il n'est pas foutu de comprendre que ce qu'est une radiation. (je ne dis pas ça pour vous, tybs, mais pour tous les abrrutis qui sont persuadés d'avoir tout compris aux réactions nucléaires alors que le premier clampin venu qui fait une recherche sur le nucléaire sur internet, et qui a un minimum de cervelle verra qu'au fond, c'est un truc qui nous dépasse complètement.
C'est surtout triste que des gens peuvent encore croire à ces conneries de politicards 20 ans après...
C'est le seul moyen qu'on a de confiner un plasma chauffé à 100 millions de degrés pour espérer déclencher une fusion nucléaire sans que ça nous pète à la gueule.
Les expériences sont concluantes, le tokamak fonctionne, mais... la machine n'est pas encore assez solide. On y travaille, et j'y crois. Un jour, ça marchera ;)
C’est beau de rêver ;)
Et dans le Sahara que faisions-nous comme essais ? La France avait même négocié de rester dans le désert après l’indépendance...