Jusqu'en 1975, le meurtre par un homme de son épouse surprise en flagrant délit d'adultère dans le lit conjugal, ou de son amant, était considéré comme "excusable" par l'article 324 du Code pénal. Cet article fut définitivement abrogé en 1975. Une femme tuant son époux dans ces conditions n'était, elle, pas excusée.

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Plus qu’un résumé, je dirais même que c’est un peu fort de café.
Bien que le code donne un statut juridique à la femme, celui-ci n’est pas satisfaisant pour autant et n’arrangeait en rien ses affaires, clairement. Devenir un ventre plutôt qu’un mobilier n’a rien de très transcendant, on n’est pas sur une quelconque avancée, on est sur un rôle aliénant remplacé par... un rôle aliénant. Elle restait toujours dépendante du mari, et considérée comme une propriété de celui-ci, vu qu’elle n’avait pas le droit de tromper, mais que le mari de son côté en avait le droit, ou du moins: était bcp moins puni. Au delà de la protection de la lignée, il y a autre chose. Quand on en vient a dire que tuer par « passion » est une circonstance atténuante, c’est quand même très révélateur de la mentalité passée.
La vraie avancée pour le droit des femmes ici, c’est grâce aux deux guerres mondiales. :)
La loi était clairement misogyne, mais en effet, il faut recontextualiser, et heureusement, ça a évolué !
Moi je trouve que le divorce pour cause d’adultère qui n’existe plus n’est pas normal non plus (homme ou femme d’ailleurs).
Ben, désolée mais ça me paraît logique et normal pour cette époque là. Pas de test de paternité possible...et les droits du sang étaient très importants. Un homme ne voudra pas éduquer, nourrir et donner son héritage à un bâtard !
Il faut regarder ça avec les yeux de l'époque.
À l'époque, quand on était une femme on était quasiment rien. Ce Code a donné un statut à la femme. Qui passe de "meuble" (un meuble on peut en faire n'importe quoi) à un "ventre" tel un pommier (on entretient un pommier pour qu'il donne de bonnes pommes) est déjà une super avancée....pour l'époque !
Ce n’est pas tant le fait que ce soit un bâtard qui pose problème, c’est le fait que ce soit un bâtard qui ne vient pas de lui. Parce qu’en allant voir ailleurs, ils faisaient souvent des bâtards aussi, au statut plus qu’ingrat...
C’est le côté « ce n’est pas mon sang et mon nom qui sont perpétués mais celui de la femme seulement qui n’a aucune légitimité pour le faire ».
Oui, pardon, ça me semblait tellement évident que je n'ai pas été suffisamment précise.
Mais ça reste normal...le gars, à l'époque, donnait tout à ses enfants : nom, étiquette, terres. Si la femme se permettait de faire des gosses qui ne sont pas les siens, c'était scandaleux.
Même maintenant...je me vois mal faire un gamin avec un autre homme et demander à mon mari de le traiter comme si c'était son fils.
Cela existe encore, l'adultère peut justifier ce qu'on appelle aujourd’hui un divorce "pour faute aux torts exclusifs" (en gros tu perds tout, même la Citroën AX et la Senseo). À condition, bien entendu, que l'époux ou l'épouse qui évoque la faute n'ait pas également commis de faute de son côté.
Je croyais justement que l’adultère ne changeait rien aujourd’hui aux conditions du divorce. Je retire ce que j’ai dit du coup mais je comprend pas ce qui a changé du coup ?
Cette attitude des hommes est toujours bien ancrée dans les esprits de certains. Le réceptionniste d'un hôtel racontait cette anecdote au cours d'une interview dans un journal (ça se passe aux Antilles dans un hôtel connu pour louer des chambres dans la journée pour faire des "siestes") : un couple descend des étages par un escalier au même moment où un autre couple descend des étages par un autre escalier et là, l'homme de l'un des couples, en voyant l'autre couple, se met à insulter la femme de cet autre couple. C'était sa femme ! Et bien sûr, il lui reprochait d'être là avec un autre homme, et le fait que sa situation à lui était exactement identique, et qu'il était, lui aussi pris sur le fait, lui avait complètement échappé !
Mon côté névrosé vient peut-être du fait que j'ai 7 (SEPT) sœurs, 4 tantes, une mère, (et un père) une épouse, deux filles, je ne sais plus combien de nièces (et UN neveu, faut pas l'oublier), deux petites-filles... donc pas trop de modèles masculins.
Et ne le répétez à personne, j'adore mettre mes mains dans l'eau trop chaude pour faire la vaisselle.
Hobbys, comme lire l'ensemble d'une encyclopédie je suppose ? Je crois que tu es le plus prolifique d'entre nous !
C'était le bon temps pour l'homme et pas pour la femme. Du coup quand la femme n'est pas bien traitée l'homme s'en ressent et ne peux être heureux. Aujourd'hui on peut facilement dire que c'est différent. Mais à beaucoup d'égards ce n'est pas mieux. Et à d'autres si.
Même en se mettant dans le contexte de l’époque, je le répète: ce n’est pas une avancée du tout. Ce n’était pas la femme qui était « protégée », mais la progéniture qu’elle portait en elle. Ça a certes changé la façon dont elle était vue, mais ça n’a pas été une avancée dans le sens positif du terme.
D’ailleurs, la femme n’avait aucun pouvoir sur ses enfants le plus souvent, aucune prise de décision, le rôle de patriarche du père lui donnait tous les droits, elle devait juste endosser le rôle de couveuse, de « nourrice ».
Le code civil de 1804 ne donne pas uniquement un statut de couveuse à la femme. Il protège, certes le foyer en priorité, mais permet tout de même de poser par écrit des notions fondamentales juridiques (notions de protection, de fidélité, de besoins).
Par exemple les articles 212 à 214 :
212. Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours, assistance.
213. Le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari.
214. La femme est obligée d’habiter avec le mari, et de le suivre partout où il juge à propos de résider : le mari est obligé de la recevoir, et de lui fournir tout ce qui est nécessaire pour les besoins de la vie, selon ses facultés et son état.
De la même manière, ce code permet de protéger les enfants en imposant des devoirs aux pères, des limites aux corrections possibles et en obligeant le père à obtenir une décision judiciaire pour faire détenir son enfant. Cela nous parait étrange aujourd'hui mais cela reste un progrès pour l'époque où rien n'était défini auparavant.
L'article 376 et 378 par exemple :
376. Si l'enfant est âgé de moins de seize ans commencés, là père pourra le faire détenir pendant un temps qui ne pourra excéder un mois; et, à cet effet, le président du tribunal d'arrondissement devra, sur sa demande, délivrer l'ordre d'arrestation
378. Il n'y aura, dans l'un et l'autre cas, aucune écriture ni formalité judiciaire, si ce n'est l'ordre même d'arrestation, dans lequel les motifs n'en seront pas énoncés. Le père sera seulement tenu de souscrire une soumission de payer tous les frais, et de fournir les alimens convenables.
Le Code civil de 1804, c'est avant tout une manière de protéger les personnes après la révolution. C'est le premier garant des libertés individuelles et le premier qui donne un statut à tout le monde (père, mère, enfants). Alors certes ce n'est pas parfait mais cela reste la première marche vers l'égalité des statuts dans la société.
Donc si, d'une certaine manière, la femme était plus "protégée" par ce code civil qu'elle ne l'était avant.
Je ne peux pas mieux répondre que Tybs...
Il n'empêche qu'entre une loi qui ignore les femmes, et un code qui donne un statut à celles-ci (bien qu'améliorable), c'est une très grosse avancée !
Tu dis te remettre dans le contexte de l'époque mais tu ne le fais pas.
On parle d'un époque où le statut de la femme n'était pas clairement établi. Et sa condition variait d'un milieu social ou d'un foyer à l'autre.
Dans ce cas là, ce n'est pas Byzance c'est sur, mais c'est déja un premier pas vers les droits des femmes car au moins, elles en ont quelques uns. Contrairement justement à avant ce code. Ce que tu sembles oublier.
Dire que ce n'est pas suffisant ou qu'il n'y a rien de positif c'est occulté leurs conditions avant ça. Un peu comme les gens qui ne se réjouissent pas de petites avancées comme les femmes au volant ou leur droit de vote dans certains pays du globe aujourdhui.
Les femmes de ces pays réveraient pour seulement la moitié des articles cités par Tyb...
L'influence du code napoléon, est aussi importante que l'a été la deuxieme guerre mondiale ou le mouvement d'émancipation des années 70.
Tu parles de la 1ere GM alors qu'il n'en est rien, la mentalité était aussi très machos : les femmes ont vu leur statut reculer et stagner à celui de parure et de bijoux. La naissance de la femme objet qui devait être belle.
Beaucoup de femmes pour peu d'hommes revenant de la guerre, seules les plus jolies (et autre) trouvaient mari.
Je ne vois pas le soucis !
Les titre accrocheur ne me dérangent pas et d’ailleurs certains sont sympas, mis ici je suis plutôt pas d’accord. Les homme n’avait pas une certaine « autorisation » de tuer sa femme infidèle, juste que (dans certains cas) la peine pouvais être diminuée.
La jurisprudence du flagrant délit exigeait que la couche soit "encore chaude"