Durant l’hyperinflation qui frappa l’Allemagne entre juin 1921 et janvier 1924, les psychologues identifièrent un nouveau désordre mental, baptisé « zero stroke ». Il se manifestait chez des personnes « normales » et se caractérisait par un besoin d’écrire d’immenses lignes de zéro.
Les patients atteints avaient aussi tendance à appliquer l’hyperinflation à d’autres choses, comme leur âge (« dix milliards d’années ») ou le nombre d’enfants (« mille milliards d’enfants »). Ce désordre était vraisemblablement causé par le fait de devoir calculer en permanence — avec des nombres énormes — la valeur des choses, alors même qu’elle changeait à une vitesse fulgurante. Les ouvriers, payés à la journée, devaient ainsi dépenser leur paie dans la demi-heure, pour ne pas se retrouver avec un tas de billets sans valeur, et on dit que le prix d’une tasse de café doublait entre le moment où il était servi et celui où il était bu.
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www.lesechos.fr/2017/04/venezuela-les-causes-dun-naufrage-165852
J'avoue ne pas savoir réellement ce qu'ils ont pu vivre. J ai lu deux trois articles dont celui ci:Ça semble rejoindre ton analyse.
Après cusporry a pas totalement tort. Le gouvernement a fait beaucoup pour les "humains" la bas. Mais il a mal géré/anticipé malgré des tentatives pour sortir l'économie du pétrole. Mais au moins les gens ont eu une montée du niveau de vie qui n'est pas contestable vu les chiffres. La chute en est d'autant plus douloureuse je pense.
Perso je pense pas qu'un gouvernement plus a droite ou plus à gauche aurait changé la donne, mais des "bonnes personnes" quelque soit leur parti qui auraient lutté également contre la corruption et l oligarchie ça aurait changé les choses(ça plus recentrer son économie sur d'autres choses,ce qu ils ont essayé de faire apparament). Mais bon... Je critique pas: c est loin d'être le cas chez "nous" aussi, même en France quand on regarde bien. L'argent va à l'argent. Le pouvoir au pouvoir et quand on a le pouvoir on a l'argent en général...
Les avant/après des richesses de beaucoup de dirigeants passés ont fait de sacré bons quand on creuse ...(et je vise aussi bien des dirigeants de droite comme de gauche).
Le problème est à mon sens pas liés à une idéologie (libérale ou socialiste) mais lié à un passif de corruption ce que tous les pays ont toujours connu au minimum dans le passé et se débarrasser des oligarques semble bien difficile quelque soit le régime.
De plus, même si le sort des plus pauvres s'est améliorée sous Chavez, financer ces dépenses par les revenus pétroliers qui sont à la merci des variations du marché est irresponsable.
Le pognon, au fond, ce n'est qu'une idée.
D'ailleurs j'ai entendu dire que certains pays ne se gênaient pas pour manipuler la valeur internationale de leur monnaie pour ne pas où peu rembourser leur dette, devine à qui je pense? ;)
Mauvaise gestion? Certainement. Corruption? Evidement! La crise de 2008 a foutu tout le monde dans la merde et particulièrement les pays isolés, et quand on me parle de la Norvège qui a réussi à capitaliser son pétrole, oui, c'est vrai, ils s'en sont bien sortis, mais sans le marché Européen aux frontières, je ne donne pas cher de leurs avoirs. Et si les caisses se vident, plus personne ne leur fera confiance et la couronne Norvégienne... perso je capitaliserai pas dessus.
Le marché mondial du pétrole s'est effondré suite au Covid, mais en Europe, il est tellement taxé qu'au final ca n'a pas changé grand chose, 20 centimes de moins à la pompe... cool! mais pour les pays exportateurs, c'est une véritable catastrophe économique: ;(
Je reconnais volontier la mauvaise gestion de certains dirigeants et la corruption au Venezuela. Cependant, c'est quelque chose d'assez systémique en politique. Et pourtant cela ne dégrade pas toujours autant la situation économique.
Il faut reconnaitre qu'une autre idéologie, en l'occurrence socialiste, ne plaît pas à certains leaders qui y voient un frein au développement, à l'innovation, ou toute autre prétexte à la dérégulation et la privatisation des profits.
C'est quand même marrant, les USA avaient déjà fait le coup au Chili en 73 et dans bien d'autres pays d'Amérique du sud. Ils l'ont fait encore plus récemment en Bolivie en foutant dehors Evo Morales de la manière la plus fourbe qu'il soit.
Pourquoi faire preuve d'autant de naïveté face aux intentions de chacun ?
Il a été assez clairement démontré qu'elles n'ont eu aucun impact (à la baisse) sur ces exportations, et que le principal destinataire (pour ne pas dire l'unique ! ) est la Chine, immense puissance économique qui non seulement s'en fout complètement des décrets présidentiels Américains, mais sait en plus comment maquiller toute opération commerciale, tant qu'il y a du fric à se faire.
2 points qui me paraissent étranges :
-si on suit ce principe, les salaires doivent augmenter à peu près au même rythme que les prix ; ainsi, aucun intérêt à acheter aujourd'hui spécialement, puisque demain, ces sera au "même prix"
-le principal argument anti-deflation "les gens arrêteront d'acheter, car ce sera moins cher demain" : peut être, mais c'est aujourd'hui que j'ai la dalle, aujourd'hui qu'est éditée la facture de mon artisan, aujourd'hui que je dois aller faire réparer mon auto dont j'ai besoin pour aller bosser...
Quelque chose cloche, non ?
L'anecdote est en soi super intéressante.
Concernant les sanctions américaines à l’égard du Venezuela, il faut quand même rappeler qu'elles ne sont pas arrivées par hasard.
C'est quand même un prix nobel de la paix qui déclarait en 2015 que le Venezuela représentait "une inhabituelle et extraordinaire menace pour la sécurité nationale et la politique extérieure des États-Unis", en la personne de ce grand penseur Barack Obama, préparant ainsi "l'urgence nationale pour faire face à cette menace".
Ils n'ont fait que se défendre. Faut dire qu'ils étaient menaçant, avec ces énormes réserves de pétrole, à la proximité provocante. Et en tant que principal importateur, il était donc normal pour se protéger de couper ce lien, et de laisser le Venezuela montrer son vrai visage en vendant son pétrole à des pays ne respectant pas les interdits assujettis de menaces.
Je ne me prononce pas sur la gestion économique du chavisme, et du fait de faire dépendre 90% de son économie d'une denrée très versatile. Par contre je trouve important de nuancer les propos qui sont tenus sur l'intervention américaine.
Par intervention américaine je ne parle pas du déploiement d'une flotte de guerre au large, ni des manœuvres militaires avec la Colombie à la frontière, ni des mercenaires américains présents au sol, non tout ça ce n'est que de la self défense. Faut avouer qu'un pays qui se casse la gueule ça peut faire des dégats.
D'ailleurs on sent l'inquiétude à travers les propos de John Bolton, conseiller à la sécurité nationale : "cela changerait bien des choses pour les États-Unis sur le plan économique si les sociétés américaines pouvaient exploiter les ressources du pays". Dans le concept stratégique on est pas loin de la ligne Maginot quand même.
On peut en rire oui, tout comme en pleurer et jouer sur le pathos, et il y a de quoi en effet.
"Le Centre de recherche économique et politique (CEPR), think thank basé à Washington, évalue à 40 000 le nombre de morts provoqués par les sanctions entre 2017 et 2018, en raison de leur impact sur la distribution de médicaments, de matériel médical et de nourriture".
Les véritables sanctions ou plutôt le coup de grâce, s'est joué sur la dette. Vu que tous les pays financent la dette par la dette. En 2017 la dette est de l'ordre de 150 milliard de dollars, Standard & Poor’s place le pays en défaut de paiement, prenant "acte de l’incapacité du pays à honorer le remboursement de deux obligations de quelque 200 millions de dollars, à l’issue d’une période de grâce de trente jours."
"Nous avons attaqué la monnaie vénézuélienne et par le biais du système bancaire international nous lui avons enlevé sa valeur pour dire : "Regardez comme ce gouvernement est mauvais, sa monnaie ne vaut rien" Richard H. Black -sénateur républicain.
Je finirais par un mémorandum adressé par le Sous-Secrétaire d'État adjoint aux affaires interaméricaines au Sous-Secrétaire d'État aux affaires interaméricaines, on peut lire que la stratégie de déstabilisation politique passe par le renversement de ses soutiens en rendant la vie économique intenable.
Il y est écrit: «Le seul moyen prévisible d'aliéner le soutien interne est le désenchantement et la désaffection basés sur l'insatisfaction et les difficultés économiques. [...] tous les moyens possibles devraient être entrepris rapidement pour affaiblir la vie économique. Si une telle politique est adoptée, elle devrait être le résultat d'une décision positive qui déclencherait une ligne d'action qui, tout en étant aussi adroite et discrète que possible, empêchera l'argent et les approvisionnements des salaires réels, pour provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement.
Document déclassifié, mais c'est en 1960, et ça concerne Cuba. Aucun lien donc.
history.state.gov/historicaldocuments/frus1958-60v06/d499
Le système actuel pousse justement à la dépense, à vivre au dessus de ses moyens car comme dit plus haut, le fric, si on ne l'utilise pas, il finit par disparaitre.
Comment, sinon, expliquer qu'à chaque fois qu'il y a une crise, le cours de l'or s'envole dans la stratosphère?
À ceci se rajoutent:
-la monétisation du déficit fiscal (financé par le même BCV).
- la croissance exagérée de la dette extérieure.
- la réduction drastique d'importation de matières premières destinées au secteur productif (décision du gouvernement)
-augmentation des importations de produits manufacturés, d'aliments de base (céréales, lait, viandes, etc...) et élaborés, destinés à être distribués aux travers des programmes d'aides sociales. Ceci a non seulement réduit la demande intérieure, mais fragilisé son secteur agricole national.
-le manque d'investissement et d'entretien des infrastructures pétrolières nationales de PDVSA.
-le contrôle des changes qui a généré un manque de devises convertibles, et conduit à un marché noir monétaire parallèle, bien au dessus de taux de changes officiels.
Tout ceci a conduit à une fragilisation extrême de l'appareil productif du pays, et à une demande accrue d'importations.
Or, quand les revenus de l'État Vénézuélien (répondant en très large majorité sur les ventes de pétrole), ont grandement diminué à la paire du prix du baril, celui-ci ne possédait pas de fonds ni d'alternative pour continuer son train de vie.
Les Chavistes avaient, pour 2017, créée de par eux-mêmes, la "tempête parfaite" pour que l'inflation parte en flèche, jusqu'à des sommets stratosphériques.
Oui, on vit dans ce monde là.
On est pas cons, on sait compter. ;)
Après pour les produits de première nécessité, je suis d'accord avec toi. On ne peut pas attendre, mais c'est là qu'est le truc, les produits de première nécessité, si jamais ca bouge trop, ca se termine en révolte. Pourquoi tu crois que l'agriculture est fortement subventionnée dans les pays riches? On peut se passer de smarphone, mais pas de pain.
La tentative de diversification de l'Economie Vénézuélienne, est antérieure à l'arrivée de Hugo Chavez au Pouvoir.
Durant les premières années du Chavisme, l'Etat a pu se permettre la mise en place de vastes programmes sociaux. Ceci est (à première vue) un geste noble de la part d'un gouvernement. Cependant, de quoi sert-il d'enseigner et de former des jeunes... Si ceci ne conduit pas à un "retour sur investissement" des bénéficiaires.
Je ne parle que de ce que je connais et vis... Donc excusez d'avance l'exemple précis..
Étant donné que le point d'indice des fonctionnaires est gelé et que les salaires des insyits n'augmentent pas avec l'inflation, dois-je en déduire que d'après tes dires et ton analyse les instits ne sont pas utiles et que leur métier est voué à disparaître ? Et que c'est voulu et calculé ??
Très intéressant toutes cette discussion sur la valeur de l'argent... On se sent tout de même un peu manipulés après réflexion non ?