Située place des Pyramides à Paris, la statue équestre de Jeanne d’Arc n’est pas l’originale. Érigée en 1874 par Emmanuel Frémiet, elle fut très critiquée pour ses proportions. Vexé par les critiques, l'artiste la remplaça secrètement des années plus tard à l'occasion de travaux sur la place qui la firent retourner dans son atelier.
Commentaires préférés (3)
On reprochait aussi à Jeanne d'être vêtu d'attributs guerriers masculins : armures, armes... A l'époque, on l'imaginait avec des atouts féminins de pureté.
Sauf que, au 19e siècle, l'histoire c'était surtout fait avec une bonne grosse dose d'appriori et donc souvent faux (le "Petit Lavisse" ne peut que témoigner de cela). On imaginait le Moyen Age comme une époque de bourrin en armure de 500kg avec des gros chevaux de trait pour porter ça. Frémiet avait donc fait chevaucher Jeanne sur un Percheron. Cheval de trait ô combien magnifique, mais pas du tout présent à l'époque Médiévale.
Le Percheron, comme nous le connaissons apparait au 19e s. Au Moyen Age, au combat, on utilise le destrier. Ce cheval mesurait jusqu'à 1,60 m au garrot et devait être agile et rapide. On est loin du gros cheval !
Du coup, involontairement, les critiques avaient raison (mais que sur le cheval). La réplique du cheval est plus réaliste et colle plus avec ce que Jeanne chevauchait (si tu as rigolé, tu sors) lors de ses campagnes.
Comme le formule Raspa dans sa contribution, Jeanne d'Arc chevauche un destrier, c'est à dire un cheval destiné a être monté sur un champ de bataille. Le mot terme même de destrier mais référence à "dextre" (côté droit) : les combattants à cheval qui se rendaient au front montaient, pour économiser les forces de la monture qu'ils allaient employer sur le champ de bataille, ne le montait qu'une fois rendus sur place; pour faire le voyage, ils montaient un cheval uniquement destiné à l'acheminement du cavalier, tandis que le cheval de bataille était emmené, sans chargement aucun pour ne pas le fatiguer, au bout d'une longe, sur la droite du cavalier (d'où le nom de destrier).
Peut-être certaines races de chevaux étaient-elle plus destinées que d'autres à servir comme destriers, des chevaux de grande taille, ce qui pourrait expliquer l'impression de disproportion qu'évoquent certaines critiques de cette statue équestre ? Disproportion qui, je trouve, n'est guère frappante. ...
Tous les commentaires (34)
De ce que je lis sur wikipédia, c'est le cheval qui aurait été trop "imposant"... Bien que plus réaliste.
Jeanne d'Arc, une dure-à-cuire avec un joli regard de braise, morte pucelle, mais finira en sainte tout de même ;)
On reprochait aussi à Jeanne d'être vêtu d'attributs guerriers masculins : armures, armes... A l'époque, on l'imaginait avec des atouts féminins de pureté.
Sauf que, au 19e siècle, l'histoire c'était surtout fait avec une bonne grosse dose d'appriori et donc souvent faux (le "Petit Lavisse" ne peut que témoigner de cela). On imaginait le Moyen Age comme une époque de bourrin en armure de 500kg avec des gros chevaux de trait pour porter ça. Frémiet avait donc fait chevaucher Jeanne sur un Percheron. Cheval de trait ô combien magnifique, mais pas du tout présent à l'époque Médiévale.
Le Percheron, comme nous le connaissons apparait au 19e s. Au Moyen Age, au combat, on utilise le destrier. Ce cheval mesurait jusqu'à 1,60 m au garrot et devait être agile et rapide. On est loin du gros cheval !
Du coup, involontairement, les critiques avaient raison (mais que sur le cheval). La réplique du cheval est plus réaliste et colle plus avec ce que Jeanne chevauchait (si tu as rigolé, tu sors) lors de ses campagnes.
Jeanne d’Arc à la Free, elle a tout compris
Comme le formule Raspa dans sa contribution, Jeanne d'Arc chevauche un destrier, c'est à dire un cheval destiné a être monté sur un champ de bataille. Le mot terme même de destrier mais référence à "dextre" (côté droit) : les combattants à cheval qui se rendaient au front montaient, pour économiser les forces de la monture qu'ils allaient employer sur le champ de bataille, ne le montait qu'une fois rendus sur place; pour faire le voyage, ils montaient un cheval uniquement destiné à l'acheminement du cavalier, tandis que le cheval de bataille était emmené, sans chargement aucun pour ne pas le fatiguer, au bout d'une longe, sur la droite du cavalier (d'où le nom de destrier).
Peut-être certaines races de chevaux étaient-elle plus destinées que d'autres à servir comme destriers, des chevaux de grande taille, ce qui pourrait expliquer l'impression de disproportion qu'évoquent certaines critiques de cette statue équestre ? Disproportion qui, je trouve, n'est guère frappante. ...
Désolé pour les nombreuses fautes de frappe dans mon commentaire de 14h28. La prochaine fois, je me relirai avant de poster !
Une statue qui prouve une nouvelle fois que la position du cheval ne révèle en rien les conditions de la mort de celui qui est représenté dessus et qu'il s'agit d'une légende urbaine et non une règle de sculpture équestre.
Un destrier, suite à divers fouilles archéologiques, mesuraient entre 1,50m et 1,60m.
La statue équestre de Pierre 1er à Saint Pétersbourg est un cheval cabré alors que Pierre 1er est mort de maladie dans son lit.
Ce qui est certain aussi, c'est qu'à partir de quelques contre-exemples, on peut s'assurer que cette règle ne permet pas à coup sur de connaitre la réalité des faits (ici les circonstances de la mort). La règle qui dit que la position du cheval permet à chaque fois de connaître les circonstances de la mort du cavalier reste fausse.
@pibernes: cette expression est surtout mal comprise et mal employée. Ce n'est pas l'exception qui "permet" d'avoir une règle ou qui confirme sa validité. L'exception à une règle atteste forcément que cette règle existe (sinon ce ne serait pas une exception car la règle n'existerait pas). Et c'est d'ailleurs comme cela que cette formule est utilisée en droit : "l'exception doit être traitée comme le prévoit la règle, sauf si elle appartient à la liste des exceptions explicitement mentionnées".