Les essais nucléaires ont rendu compliquée la fabrication de détecteurs précis

Proposé par
le
dans

Les essais nucléaires atmosphériques ont produit une pollution inattendue. Avec l'émission de radioisotopes dans l'atmosphère, les aciers produits à compter de l'essai Trinity en 1945 se sont révélés impropres pour équiper les détecteurs de radiation les plus précis. La solution à ce problème a été longtemps de retrouver des épaves de navires coulés avant l'essai Trinity pour utiliser leur acier.

Ces "low-background steel" ont ainsi pu atteindre jusqu'à 12 fois la valeur d'un acier "contaminé" classique. Néanmoins, avec l'interdiction des essais nucléaires atmosphériques, le besoin en "low-background steel" diminue.


Commentaires préférés (3)

Ça tombait bien, des réserves avaient été faites durant quelques années précédentes...
(Commentaire sarcastique, je tiens à préciser :) )

a écrit : Comment et pourquoi les métaux sont altérés ? C'est vrai que c'était pas super clair pour moi non plus avant que je lise les sources. C'est la difficulté du format "anecdote" où on doit ramasser en quelques mots des sujets un peu touffus.

En fait, depuis que les hommes se sont mis à faire péter des bombes nucléaires à l'ai libre (soit pour vérifier si elles pétaient bien fort, soit pour vérifier si elles pouvaient tuer plein de Japonais en même temps), ils ont tout pollué, mais vraiment tout et partout.
Mais pas beaucoup en vérité, en tout cas bien assez pour perturber les éléments de fabrication des détecteurs de radiations. Les métaux étaient devenus plus radioactifs qu'avant, or on utilise des métaux pour fabriquer des détecteurs.

C'est comme si tu essayais des chercher de la cocaïne avec un chien anti-stups qui aurait déjà un peu de coke sur la truffe. Forcément le chien, il va détecter un petit truc, tout le temps, partout...

En 1963, une grande partie des pays du monde signe un traité à Moscou pour interdire les essais à l'air libre, dans l'espace et sous l'eau. En gros, on ne pouvait en faire péter qu'en sous-sol. Pour la petite histoire, la France ne le signera pas et décidera de refaire péter des bombes en 1995 (merci Chirac). En réalité, la France avait encore besoin de données réelles pour passer ses essais en simulation pure.

Pour en revenir aux métaux, aujourd'hui avec la quasi-disparition des essais (et des attaques nucléaires), on n'a plus besoin de ces métaux non contaminés qu'on allait souvent chercher sous l'eau, sur les épaves de bateaux. La radioactivité a bien baissée.

Aujourd'hui (traité de New-York, 1996), on est sur un traité qui interdit tout type d'essais, il n'est pas entré en vigueur mais presque tout le monde l'a signé et le respecte déjà.
Presque tout le monde... mais pas tout le monde. Le Pakistan et l'Inde, deux puissances nucléaires voisines qui ont des relations très compliquées, ne l'ont pas signé et n'en ont pas l'intention. Et la Corée du Nord bien entendu, on en attendez pas moins d'eux. Ce pays est d'ailleurs le seul à avoir encore fait des essais nucléaires au XXIe siècle. Officiellement en tout cas, car il paraît que la France en ferait encore en sous-sol...

Une histoire semblable : celle de la datation de l'âge de la Terre rendue difficile par la contamination des roches au plomb.
À la fin des années 40, Clair Patterson voulait mesurer la teneur en plomb dans les zircons pour évaluer l'âge de la Terre. En effet, à leur formation les zircons ne contiennent pas de plomb, mais de petites quantités d'uranium. Le plomb étant un produit de la dégradation radioactive de l'uranium, mesurer les quantités de plomb dans les zircons devait permettre d'estimer l'âge de formation des zircons (et donc de la Terre).
Malheureusement, il se rendit rapidement compte que les mesures ne marchaient pas, et ce à cause de la contamination (extérieure) au plomb de toutes les roches qu'il analysait. La cause : en quelques décennies le plomb s'était imposé comme un additif incontournable dans la composition de l'essence, grâce à un lobbying intensif et l'absence de recherches sur les impacts éventuels de cette utilisation massive. Résultat : le plomb s'est répandu absolument partout sur la planète, et nous en subissons encore les effets aujourd’hui, plusieurs décennies après son interdiction dans la plupart des pays. Clair Patterson a d’ailleurs passé une partie de sa vie à lutter pour l’interdiction du plomb dans l’essence suite à sa « découverte ».


Tous les commentaires (19)

Ça tombait bien, des réserves avaient été faites durant quelques années précédentes...
(Commentaire sarcastique, je tiens à préciser :) )

Comment et pourquoi les métaux sont altérés ?

a écrit : Comment et pourquoi les métaux sont altérés ? C'est vrai que c'était pas super clair pour moi non plus avant que je lise les sources. C'est la difficulté du format "anecdote" où on doit ramasser en quelques mots des sujets un peu touffus.

En fait, depuis que les hommes se sont mis à faire péter des bombes nucléaires à l'ai libre (soit pour vérifier si elles pétaient bien fort, soit pour vérifier si elles pouvaient tuer plein de Japonais en même temps), ils ont tout pollué, mais vraiment tout et partout.
Mais pas beaucoup en vérité, en tout cas bien assez pour perturber les éléments de fabrication des détecteurs de radiations. Les métaux étaient devenus plus radioactifs qu'avant, or on utilise des métaux pour fabriquer des détecteurs.

C'est comme si tu essayais des chercher de la cocaïne avec un chien anti-stups qui aurait déjà un peu de coke sur la truffe. Forcément le chien, il va détecter un petit truc, tout le temps, partout...

En 1963, une grande partie des pays du monde signe un traité à Moscou pour interdire les essais à l'air libre, dans l'espace et sous l'eau. En gros, on ne pouvait en faire péter qu'en sous-sol. Pour la petite histoire, la France ne le signera pas et décidera de refaire péter des bombes en 1995 (merci Chirac). En réalité, la France avait encore besoin de données réelles pour passer ses essais en simulation pure.

Pour en revenir aux métaux, aujourd'hui avec la quasi-disparition des essais (et des attaques nucléaires), on n'a plus besoin de ces métaux non contaminés qu'on allait souvent chercher sous l'eau, sur les épaves de bateaux. La radioactivité a bien baissée.

Aujourd'hui (traité de New-York, 1996), on est sur un traité qui interdit tout type d'essais, il n'est pas entré en vigueur mais presque tout le monde l'a signé et le respecte déjà.
Presque tout le monde... mais pas tout le monde. Le Pakistan et l'Inde, deux puissances nucléaires voisines qui ont des relations très compliquées, ne l'ont pas signé et n'en ont pas l'intention. Et la Corée du Nord bien entendu, on en attendez pas moins d'eux. Ce pays est d'ailleurs le seul à avoir encore fait des essais nucléaires au XXIe siècle. Officiellement en tout cas, car il paraît que la France en ferait encore en sous-sol...

a écrit : Ça tombait bien, des réserves avaient été faites durant quelques années précédentes...
(Commentaire sarcastique, je tiens à préciser :) )
Doit on signifier le sarcasme pour être sarcastique ?

a écrit : Doit on signifier le sarcasme pour être sarcastique ? A l’écrit c’est toujours mieux. Comme l’ironie ou le regard narquois ! ;)

Une histoire semblable : celle de la datation de l'âge de la Terre rendue difficile par la contamination des roches au plomb.
À la fin des années 40, Clair Patterson voulait mesurer la teneur en plomb dans les zircons pour évaluer l'âge de la Terre. En effet, à leur formation les zircons ne contiennent pas de plomb, mais de petites quantités d'uranium. Le plomb étant un produit de la dégradation radioactive de l'uranium, mesurer les quantités de plomb dans les zircons devait permettre d'estimer l'âge de formation des zircons (et donc de la Terre).
Malheureusement, il se rendit rapidement compte que les mesures ne marchaient pas, et ce à cause de la contamination (extérieure) au plomb de toutes les roches qu'il analysait. La cause : en quelques décennies le plomb s'était imposé comme un additif incontournable dans la composition de l'essence, grâce à un lobbying intensif et l'absence de recherches sur les impacts éventuels de cette utilisation massive. Résultat : le plomb s'est répandu absolument partout sur la planète, et nous en subissons encore les effets aujourd’hui, plusieurs décennies après son interdiction dans la plupart des pays. Clair Patterson a d’ailleurs passé une partie de sa vie à lutter pour l’interdiction du plomb dans l’essence suite à sa « découverte ».

a écrit : Une histoire semblable : celle de la datation de l'âge de la Terre rendue difficile par la contamination des roches au plomb.
À la fin des années 40, Clair Patterson voulait mesurer la teneur en plomb dans les zircons pour évaluer l'âge de la Terre. En effet, à leur formation les zircons ne contiennent
pas de plomb, mais de petites quantités d'uranium. Le plomb étant un produit de la dégradation radioactive de l'uranium, mesurer les quantités de plomb dans les zircons devait permettre d'estimer l'âge de formation des zircons (et donc de la Terre).
Malheureusement, il se rendit rapidement compte que les mesures ne marchaient pas, et ce à cause de la contamination (extérieure) au plomb de toutes les roches qu'il analysait. La cause : en quelques décennies le plomb s'était imposé comme un additif incontournable dans la composition de l'essence, grâce à un lobbying intensif et l'absence de recherches sur les impacts éventuels de cette utilisation massive. Résultat : le plomb s'est répandu absolument partout sur la planète, et nous en subissons encore les effets aujourd’hui, plusieurs décennies après son interdiction dans la plupart des pays. Clair Patterson a d’ailleurs passé une partie de sa vie à lutter pour l’interdiction du plomb dans l’essence suite à sa « découverte ».
Afficher tout
Un impact aussi sur la datation par désintégration du carbone 14 dont la teneur est influencée par l'avènement de l'aire industriel et les essais nucléaire.

a écrit : Un impact aussi sur la datation par désintégration du carbone 14 dont la teneur est influencée par l'avènement de l'aire industriel et les essais nucléaire. eeeeh, nan, la demi vie du carbone quatorze étant de 5730 ans, sa datation n'est pas influencée par les explosions atomiques humaines, qui n'ont que 70 ans.

Désolé d'être chiant, mais c'est comme ça. Tu as le droit de me détester parce que j'ai raison, je ne t'en voudrai pas. :)

Ça n'a pas vraiment de lien, mais ça me fait penser aux expériences de détection de matière noire.
Au Laboratoire Souterrain de Modane ils utilisent du plomb archéologique pour le blindage des expériences.
Le plomb moderne à une faible radioactivité residuelle, ils ont utilisé des lingots de plomb trouvés dans une épave romaine du 4ème siècle après JC.
La demi-vie du plomb 210 étant de 20 ans, ça permet d'avoir un blindage qui ne polluera pas l'expérience.

a écrit : Ça n'a pas vraiment de lien, mais ça me fait penser aux expériences de détection de matière noire.
Au Laboratoire Souterrain de Modane ils utilisent du plomb archéologique pour le blindage des expériences.
Le plomb moderne à une faible radioactivité residuelle, ils ont utilisé des lingots de plomb trou
vés dans une épave romaine du 4ème siècle après JC.
La demi-vie du plomb 210 étant de 20 ans, ça permet d'avoir un blindage qui ne polluera pas l'expérience.
Afficher tout
Purée j'y ai pensé a ça mais j'ai pas osé en parler parce que mes connaissances sont très limitées et que j'avais peur de passer pour un débile,

ce métal trouvé dans une épave datant de mathusalem a été utilisé pour fabriquer un télescope, où un radiotélescope, c'est ça?

a écrit : C'est vrai que c'était pas super clair pour moi non plus avant que je lise les sources. C'est la difficulté du format "anecdote" où on doit ramasser en quelques mots des sujets un peu touffus.

En fait, depuis que les hommes se sont mis à faire péter des bombes nucléaires à l'a
i libre (soit pour vérifier si elles pétaient bien fort, soit pour vérifier si elles pouvaient tuer plein de Japonais en même temps), ils ont tout pollué, mais vraiment tout et partout.
Mais pas beaucoup en vérité, en tout cas bien assez pour perturber les éléments de fabrication des détecteurs de radiations. Les métaux étaient devenus plus radioactifs qu'avant, or on utilise des métaux pour fabriquer des détecteurs.

C'est comme si tu essayais des chercher de la cocaïne avec un chien anti-stups qui aurait déjà un peu de coke sur la truffe. Forcément le chien, il va détecter un petit truc, tout le temps, partout...

En 1963, une grande partie des pays du monde signe un traité à Moscou pour interdire les essais à l'air libre, dans l'espace et sous l'eau. En gros, on ne pouvait en faire péter qu'en sous-sol. Pour la petite histoire, la France ne le signera pas et décidera de refaire péter des bombes en 1995 (merci Chirac). En réalité, la France avait encore besoin de données réelles pour passer ses essais en simulation pure.

Pour en revenir aux métaux, aujourd'hui avec la quasi-disparition des essais (et des attaques nucléaires), on n'a plus besoin de ces métaux non contaminés qu'on allait souvent chercher sous l'eau, sur les épaves de bateaux. La radioactivité a bien baissée.

Aujourd'hui (traité de New-York, 1996), on est sur un traité qui interdit tout type d'essais, il n'est pas entré en vigueur mais presque tout le monde l'a signé et le respecte déjà.
Presque tout le monde... mais pas tout le monde. Le Pakistan et l'Inde, deux puissances nucléaires voisines qui ont des relations très compliquées, ne l'ont pas signé et n'en ont pas l'intention. Et la Corée du Nord bien entendu, on en attendez pas moins d'eux. Ce pays est d'ailleurs le seul à avoir encore fait des essais nucléaires au XXIe siècle. Officiellement en tout cas, car il paraît que la France en ferait encore en sous-sol...
Afficher tout
Comment ça, il paraît que France ferait encore des essais nucléaires en sous-sol ? Ça m’a tout l’air d’être une affirmation gratuite, même au conditionnel. Ça me paraît impossible de cacher un truc pareil, entre tous les gens qu’il faudrait impliquer pour réaliser de tels essais, et les satellites espions qui scrutent la Terre en permanence, sans oublier les populations locales.

Ma première anecdote sur le site. C'était assez coton à résumer en essayant d'être clair. Ça amène des info sur d'autres sujets en tout cas.

a écrit : eeeeh, nan, la demi vie du carbone quatorze étant de 5730 ans, sa datation n'est pas influencée par les explosions atomiques humaines, qui n'ont que 70 ans.

Désolé d'être chiant, mais c'est comme ça. Tu as le droit de me détester parce que j'ai raison, je ne t'en voudrai pas. :)
A mon avis il parlait des datations future. Dans 200 ans et plus il sera cotton de dater au C14 des objets organique façonnés après l'ère nucléaire.
Donc déso pas déso mais il a raison aussi.

a écrit : Ma première anecdote sur le site. C'était assez coton à résumer en essayant d'être clair. Ça amène des info sur d'autres sujets en tout cas. Bienvenue au club, Sharn !!! :)

a écrit : Ça n'a pas vraiment de lien, mais ça me fait penser aux expériences de détection de matière noire.
Au Laboratoire Souterrain de Modane ils utilisent du plomb archéologique pour le blindage des expériences.
Le plomb moderne à une faible radioactivité residuelle, ils ont utilisé des lingots de plomb trou
vés dans une épave romaine du 4ème siècle après JC.
La demi-vie du plomb 210 étant de 20 ans, ça permet d'avoir un blindage qui ne polluera pas l'expérience.
Afficher tout
Dommage, tu aurais pu en écrire une anecdote ;)

a écrit : eeeeh, nan, la demi vie du carbone quatorze étant de 5730 ans, sa datation n'est pas influencée par les explosions atomiques humaines, qui n'ont que 70 ans.

Désolé d'être chiant, mais c'est comme ça. Tu as le droit de me détester parce que j'ai raison, je ne t'en voudrai pas. :)
Eeeh non ! Désolé de te contredire mais ça n'a rien à voir avec sa demi vie.
Sa concentration est influencée par la teneur en carbone de l'atmosphère... Qui est d'ailleurs prise en compte dans toute datation au carbone 14 d'ailleurs.

www.nationalgeographic.fr/sciences/2019/07/la-datation-au-carbone-est-un-outil-utile-mais-imparfait/amp

a écrit : Eeeh non ! Désolé de te contredire mais ça n'a rien à voir avec sa demi vie.
Sa concentration est influencée par la teneur en carbone de l'atmosphère... Qui est d'ailleurs prise en compte dans toute datation au carbone 14 d'ailleurs.

www.nationalgeographic.fr/sciences/201
9/07/la-datation-au-carbone-est-un-outil-utile-mais-imparfait/amp Afficher tout
Personne n'est parfait j'en conviens, mais le carbone 14 est un atome, qu'il soit irradié où pas n'entre pas en ligne de compte dans sa demi-vie. Il a une chance sur deux de se désintégrer en 5730 ans. C'est un fait.

Après, quand on fait des datations pouvant remonter à 40 000 années, on est pas à un jour près! ^^

a écrit : Personne n'est parfait j'en conviens, mais le carbone 14 est un atome, qu'il soit irradié où pas n'entre pas en ligne de compte dans sa demi-vie. Il a une chance sur deux de se désintégrer en 5730 ans. C'est un fait.

Après, quand on fait des datations pouvant remonter à 40 000 années, on est pas à un jour près! ^^
L'article ne parle pas d'irradiation d'un atome mais d'apport d'atomes de carbone 14, qui peut fausser les datations. Car c'est le comptage des C14 par rapport aux C12 qui permet de dater un tissu organique mort. Et bien que des outils aient été créés pour compenser ces apports naturels et industriels, la datation au C14 n'est plus possible au-delà de 60000 ans.

a écrit : Ça n'a pas vraiment de lien, mais ça me fait penser aux expériences de détection de matière noire.
Au Laboratoire Souterrain de Modane ils utilisent du plomb archéologique pour le blindage des expériences.
Le plomb moderne à une faible radioactivité residuelle, ils ont utilisé des lingots de plomb trou
vés dans une épave romaine du 4ème siècle après JC.
La demi-vie du plomb 210 étant de 20 ans, ça permet d'avoir un blindage qui ne polluera pas l'expérience.
Afficher tout
C'est marrant, j'allais l'écrire.
Je suis physicien de particules, et j'ai installé un blindage en plomb pour mon expérience de détection de radioactivité.
Le seul de radioactivité visé étant très bas, on a récupéré du plomb du château de Versailles. Avec près de 400 ans d'ancienneté, on était bien.