L'effet de la dotation, aussi nommé l'aversion à la dépossession, est un biais cognitif, qui conduit les individus à attribuer à un bien qu'ils possèdent plus de valeur que s'ils ne le possédaient pas. Ce biais est omniprésent dans la vie quotidienne, par exemple dans l'immobilier : un vendeur aura tendance à surévaluer le prix de sa maison, et ne serait pas prêt à mettre ce prix dans celle identique de son voisin.
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Biais mal acquis ne profite jamais
On ne possède jamais une maison. On l'occupe. Au mieux, on l'habite. En de très rares occasions, on parvient à se faire adopter par elle. Cela demande beaucoup de temps, d'attention et de patience. Une forme d'amour muet. Il faut apprendre, comprendre comment marchent les choses, connaître les forces de l'édifice, ses points faibles, réparer ce qui doit l'être sans trop bouleverser l'écosystème que le temps a mis en place. Et jour après jour, année après année, la confiance, lentement, s'établit, une sorte de couple indicible et invisible se forme. Alors, confusément, vous savez, vous sentez que cette maison, que jamais vous ne posséderez, vous protège loyalement pour le temps de votre courte vie.
Jean-Paul Dubois – « Vous plaisantez, monsieur Tanner. »
Edition de l’olivier – 2006.
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Biais mal acquis ne profite jamais
Sinon, pour l'anecdote, c'est tout à fait logique, les biens matériels n'ont pas qu'une valeur pécunière. Je sors mon exemple:
Je l'aime bien, ma fidèle bagnole qui tombe jamais en panne même si elle a 27 ans, et ca m'énerve quand on me demande pourquoi j'en achète pas une mieux! On m'en proposerai 1500 balles que je la vendrai pas, alors qu'elle vaut même plus le poids de la ferraille! ^^
C'est un peu de ce biais qu'on retrouve dans le syndrome de diogène. On tombe amoureux des objets qu'on possède
Mon voisin conservait dans un pot toutes les attaches qui permettent de fermer un sachet alimentaire, type brioche ou pain de mie, par exemple...
Je viens de terminer le livre de Vincent Berthet « L'erreur est humaine. Aux frontières de la rationalité » qui traite justement de ce sujet, de notre façon parfois irrationnelle et contre intuitive de penser.
Très bon livre pour en savoir plus.
Je viens de terminer un livre sur ce sujet et on en parle dans SCMB, coïncidence ? Non je ne crois pas ;)
Cela me semble logique de vouloir vendre son bien immobilier plus chère que le prix du marché. Après tout nous vendons avec une partie de notre vie d'où la plus-value. Nos souvenirs nous semblent beaucoup plus importantes à nos yeux que celles du voisin. Nous accordons une valeur aux objets qui sont entrés dans notre vie bien que ce soit totalement subjectif.
On ne possède jamais une maison. On l'occupe. Au mieux, on l'habite. En de très rares occasions, on parvient à se faire adopter par elle. Cela demande beaucoup de temps, d'attention et de patience. Une forme d'amour muet. Il faut apprendre, comprendre comment marchent les choses, connaître les forces de l'édifice, ses points faibles, réparer ce qui doit l'être sans trop bouleverser l'écosystème que le temps a mis en place. Et jour après jour, année après année, la confiance, lentement, s'établit, une sorte de couple indicible et invisible se forme. Alors, confusément, vous savez, vous sentez que cette maison, que jamais vous ne posséderez, vous protège loyalement pour le temps de votre courte vie.
Jean-Paul Dubois – « Vous plaisantez, monsieur Tanner. »
Edition de l’olivier – 2006.
Il y a peut-être ce biais cognitif mais, dans le cas de l'immobilier, on ne peut pas dire que c'est le seul paramètre : on ne peut pas échanger sa maison comme on troquerait un kilo de pêches contre un kilo d'abricots. Si on vend sa maison c'est pour en acheter une autre, et comme il faudra payer la commission de l'agence immobilière, les droits de mutation (couramment appelés 'frais de notaire"), le nettoyage et les travaux indispensables pour la mettre à notre goût, et le déménagement, le vendeur de l'exemple de l'anecdote ne pourra pas acheter et emménager dans la maison identique de son voisin avec le produit de la vente de sa maison, s'il la vend au même prix ! En matière d'immobilier il faut surévaluer si on veut espérer pouvoir ensuite racheter au moins aussi bien !
Oui je suis détestable…
J'ai ça avec les vinyles, je sais que les miens sont mieux côtés que les rares ventes qui paraissent des autres car ils sont dans un état clinique
"On vend pour vendre. Pas pour acheter autre chose"
Si les biais cognitifs vous intéressent, voici un site :
www.shortcogs.com/
Mehdi Moussaid.
Il a aussi une chaîne YouTube sur la fouloscopie: youtube.com/@Fouloscopie
Un peu casse-pieds, mais pas plus. ^^
Sinon pour les baraques, ce biais s'applique d'autant plus, j'en conviens, à condition que ce soit la nôtre, parce que dans le locatif, c'est pas la même chose.
J'ai bien dégueulassé celle que j'ai loué pendant 10 ans, mon proprio a envie de me mettre des pains dans la gueule malgré ma promesse de rembourser la casse dès que je le pourrai, mais je le comprends, c'est la maison que son papa a construit... mais pour moi, c'est qu'une baraque comme une autre. Ca a jamais été la mienne.
C'est, je pense, pour cela que les français veulent être propriétaires, beaucoup plus que dans d'autres pays, pour faire ce qu'on veut, chez soi! :)
Le biais, quoi!