Une route en bois de 4500 ans

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La route de Nieuw-Dordrecht, aux Pays-Bas, est un des rares vestiges des routes en bois construites au Néolithique. Datée de 2 549 av. J.-C., elle est constituée de rondins de bois alignés sur plus de 800 mètres, mais semble inachevée. On ne sait pas si elle avait une fonction rituelle ou pratique.


Commentaires préférés (3)

Pas un spécialiste capable de dire si quelqu'un a roulé dessus? Que le bois soit usé j'en doute pas une seconde (étonnant même qu'il ne soit pas décomposé) maintenant entre une usure liée au temps et une usure par impacts/frottements il doit bien y avoir moyen de différencier les deux non?

a écrit : La demie vie du carbone 14 est d'environ 5500 ans donc il doit rester plus de la moitié de la quantité originale dans ce bois. Avec un échantillon de quelques grammes je n'ai aucun doute qu'on peut avoir une quantité de carbone 14 sondé suffisant pour avoir une précision de l'ordre de quelques années pour un tel âge. L'anecdote ne précise pas l'incertitude c'est vrai, mais elle n'est probablement pas énorme. Afficher tout Dans la source ils expliquent qu'elle a été daté par dendrochronologie.

Il faut peut-être préciser un peu plus le fonctionnement de cette méthode. L'étude des cernes des arbres nous donne l'âge lors de sa coupe, des informations climatiques, etc...
Avec un échantillon d'une région, on peut effectuer une chronologie (un peu comme l'hérédité) : un arbre en place qui date de l'an 1700 et présente des points communs sur le début de sa vie avec un arbre coupé (éventuellement désormais intégré à une charpente) qui a ses éléments dans la fin de sa vie, peut indiquer qu'il a vécu de 1530 à 1720. En recoupant (héhé) ses éléments, on peut avoir une chronologie par région. Cette méthode permet de préciser l'étude au carbone 14 mais nécessite forcément d'avoir suffisamment d'arbres conservés. Ils n'ont pas réussi à remonter à plus de 7000 ans, ce qui est déjà un bon exploit, considérant la méthode.

En complément sur cette route (Bon, ça a demandé un peu de boulot de recherche, plutôt du côté néerlandais et merci pour les révisions... Aucune source française trouvée et seulement celle mentionnée en anglais dans l'anecdote) :
Nous n'avons donc que la datation de la coupe, et non de la pose, qui remonte à l'hiver -2549 à -2548.
Découverte en 1910, elle est désormais menacée par la déshydratation de la tourbière (milieu hypoxique et acide qui l'a conservée jusque-là). Des mesures d'infiltration sont prévues afin d'inverser cette tendance.

Le lieu étant réputé inhabité à l'époque, son usage pouvait être simplement pour traverser les marais et rejoindre les zones sèches (sauf qu'elle semble inachevée), accéder à une exploitation de minerai de fer, ou faire des sacrifices aux dieux dans la tourbe.

Aparté sur la sémantique : "Veen" = tourbe ; "weg"=chemin


Tous les commentaires (11)

Pas un spécialiste capable de dire si quelqu'un a roulé dessus? Que le bois soit usé j'en doute pas une seconde (étonnant même qu'il ne soit pas décomposé) maintenant entre une usure liée au temps et une usure par impacts/frottements il doit bien y avoir moyen de différencier les deux non?

a écrit : Pas un spécialiste capable de dire si quelqu'un a roulé dessus? Que le bois soit usé j'en doute pas une seconde (étonnant même qu'il ne soit pas décomposé) maintenant entre une usure liée au temps et une usure par impacts/frottements il doit bien y avoir moyen de différencier les deux non? Si une route a été construite c'est pour être utilisée. Je ne vois pas ce qui te laisse penser qu'on pourrait trouver des traces différentes en fonction de sa destination.

Et pour info le bois ne pourrit pas en l'absence d'oxygène.

a écrit : Si une route a été construite c'est pour être utilisée. Je ne vois pas ce qui te laisse penser qu'on pourrait trouver des traces différentes en fonction de sa destination.

Et pour info le bois ne pourrit pas en l'absence d'oxygène.
"Fonction rituelle ou pratique"
Si c'est une route façon œuvre d'art du génie comme une statue ou un temple cela n'a pas nécessairement été usité.

Je sais que des indiens vénéraient des troncs d'arbres en totem (sculpté bien-sûr) mais je n'ai jamais entendu parler de vénération de rondins au sol (en symbolique la verticalité symbolise l'élévation contrairement à l'horizon qui lui est plus synonyme de notion d'infini/ de temps)
Après il faut voir quelle "civilisation" était susceptible de l'avoir bâti vu l'époque si lointaine...

Daté de 2549 av Jc? Y’a que moi qui trouve improbable qu’on puisse dater à l’année près des morceaux de bois qui aurait 4500 ans?
C’est le genre de détail qui me fait douter de la véracité de l’anecdote ( outre le fait qu’il n’y ai qu’e seul source…)

a écrit : Daté de 2549 av Jc? Y’a que moi qui trouve improbable qu’on puisse dater à l’année près des morceaux de bois qui aurait 4500 ans?
C’est le genre de détail qui me fait douter de la véracité de l’anecdote ( outre le fait qu’il n’y ai qu’e seul source…)
La demie vie du carbone 14 est d'environ 5500 ans donc il doit rester plus de la moitié de la quantité originale dans ce bois. Avec un échantillon de quelques grammes je n'ai aucun doute qu'on peut avoir une quantité de carbone 14 sondé suffisant pour avoir une précision de l'ordre de quelques années pour un tel âge. L'anecdote ne précise pas l'incertitude c'est vrai, mais elle n'est probablement pas énorme.

a écrit : La demie vie du carbone 14 est d'environ 5500 ans donc il doit rester plus de la moitié de la quantité originale dans ce bois. Avec un échantillon de quelques grammes je n'ai aucun doute qu'on peut avoir une quantité de carbone 14 sondé suffisant pour avoir une précision de l'ordre de quelques années pour un tel âge. L'anecdote ne précise pas l'incertitude c'est vrai, mais elle n'est probablement pas énorme. Afficher tout Dans la source ils expliquent qu'elle a été daté par dendrochronologie.

a écrit : "Fonction rituelle ou pratique"
Si c'est une route façon œuvre d'art du génie comme une statue ou un temple cela n'a pas nécessairement été usité.

Je sais que des indiens vénéraient des troncs d'arbres en totem (sculpté bien-sûr) mais je n'ai jamais entendu parler d
e vénération de rondins au sol (en symbolique la verticalité symbolise l'élévation contrairement à l'horizon qui lui est plus synonyme de notion d'infini/ de temps)
Après il faut voir quelle "civilisation" était susceptible de l'avoir bâti vu l'époque si lointaine...
Afficher tout
Il est question d'une hypothétique route d'accès à un lieu sacré. Pas de vénération d'un bout de route.

a écrit : Il est question d'une hypothétique route d'accès à un lieu sacré. Pas de vénération d'un bout de route. La où ils vont il n'y a pas besoin de route ;)

Ou bien n'était-ce là que des rondins de bois stockés en attendant d'être utilisés :p

Il faut peut-être préciser un peu plus le fonctionnement de cette méthode. L'étude des cernes des arbres nous donne l'âge lors de sa coupe, des informations climatiques, etc...
Avec un échantillon d'une région, on peut effectuer une chronologie (un peu comme l'hérédité) : un arbre en place qui date de l'an 1700 et présente des points communs sur le début de sa vie avec un arbre coupé (éventuellement désormais intégré à une charpente) qui a ses éléments dans la fin de sa vie, peut indiquer qu'il a vécu de 1530 à 1720. En recoupant (héhé) ses éléments, on peut avoir une chronologie par région. Cette méthode permet de préciser l'étude au carbone 14 mais nécessite forcément d'avoir suffisamment d'arbres conservés. Ils n'ont pas réussi à remonter à plus de 7000 ans, ce qui est déjà un bon exploit, considérant la méthode.

En complément sur cette route (Bon, ça a demandé un peu de boulot de recherche, plutôt du côté néerlandais et merci pour les révisions... Aucune source française trouvée et seulement celle mentionnée en anglais dans l'anecdote) :
Nous n'avons donc que la datation de la coupe, et non de la pose, qui remonte à l'hiver -2549 à -2548.
Découverte en 1910, elle est désormais menacée par la déshydratation de la tourbière (milieu hypoxique et acide qui l'a conservée jusque-là). Des mesures d'infiltration sont prévues afin d'inverser cette tendance.

Le lieu étant réputé inhabité à l'époque, son usage pouvait être simplement pour traverser les marais et rejoindre les zones sèches (sauf qu'elle semble inachevée), accéder à une exploitation de minerai de fer, ou faire des sacrifices aux dieux dans la tourbe.

Aparté sur la sémantique : "Veen" = tourbe ; "weg"=chemin