Le grand arc des samouraïs est exceptionnellement long. La taille standard du daïkyu est de 2,21 m, mais elle peut varier en fonction de celle de l'archer. Il se distingue aussi par une forme asymétrique.
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Le grand arc des samouraïs est exceptionnellement long. La taille standard du daïkyu est de 2,21 m, mais elle peut varier en fonction de celle de l'archer. Il se distingue aussi par une forme asymétrique.
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L'asymétrie permettait aux samouraïs de le manier l'arc à cheval, en évitant que le bas de l’arc ne touche le sol ou le cheval lors du tir.
Sa grande taille offrait une portée accrue et une puissance de tir élevée, avantageuses en combat à distance, tout en permettant un bon équilibre et une meilleure stabilité.
Cette anecdote présente plusieurs simplifications abusives. Pour commencer, tous les arcs traditionnels japonais, les yumis, ne présentent pas cette caractéristique. On distingue deux types yumis : les daikyu (le grand arc dont parle l'anecdote), et les hankyu, de forme similaire mais plus petits. Les deux sont en revanche bel et bien asymétriques comme le dit l'anecdote, la poignée étant placée plus proche de l'extrémité inférieure de l'arc que de l'extrémité supérieure.
Ensuite, ces arcs étaient loin d'être utilisés exclusivement par les samouraïs. Déjà par ce que leur invention précède l'apparition de la caste des samouraïs au Japon, mais également par ce qu'ils étaient fréquemment utilisés par des troupes d'ashigarus (un peu l'équivalent de nos levées paysannes), pas du tout des soldats d'élite donc.
En revanche, il est vrai que l'arc, et plus particulièrement le tir à l'arc à cheval, fut longtemps l'apanage de la noblesse et des élites militaires japonaises, y compris sur le champ de bataille, loin de l'imaginaire du fantassin armé d'un sabre qu'on associe habituellement aux samouraïs.
Je comprends qu'il est difficile de faire preuve de nuance et d'exactitude du fait de la limite de caractères, mais je trouve tout de même dommage de retrouver sur une application dédiée à la culture générale des clichés et lieux communs évitables, comme le fait de par exemple systématiquement mentionner le mot samouraï dès qu'on parle du Japon médiéval, quand bien même cela rendrait l'anecdote inexacte. Écrire "Certains arcs traditionnels japonais sont exceptionnellement longs." n'aurait à mon sens pas été moins intéressant tout en évitant toute ambiguïté ou simplification abusive.
Désolé pour ce long pinaillage, pour la peine une anecdote complémentaire en lien avec le Japon médiéval :
On parle (presque) systématiquement de katanas dès lors qu'on évoque le Japon médiéval et les samouraïs, alors que ce sabre emblématique n'est au final que peut présent dans l'histoire japonaise, que ce soit de par la durée de son emploi ou par la quantité de katanas utilisés comparativement à d'autres types de sabres.
Parmi les sabres japonais considérés comme étant "trésors nationaux", 80% sont des tachis, les 20% restant étant des katanas, tantos et autres types de sabres. Les katanas, formes plus courtes et à la courbure plus prononcée des tachis, n'apparaissent pas au Japon avant le XIVème siècle, avant de se généraliser progressivement, certains d'entre eux étant fabriqués à partir de tachis modifiés. C'est paradoxalement durant les périodes de paix que le katana viendra remplacer l'arc, le tachi et la lance comme arme emblématique des samouraïs, étant plus adapté aux duels et aux combats dans des espaces restreints que les armes plus longues. Une grande partie de l'image associée aux samouraïs étant héritée de ces périodes de paix, notamment la période Edo, ceci explique sûrement pourquoi le katana a autant imprégné l'imaginaire collectif, malgré son importance modérée au sein de l'histoire militaire japonaise.
Et si vous vous demandez comment différencier un tachi d'un katana sans être expert : les tachis se portent le fourreau suspendu à la ceinture, la courbure de la lame tournée vers le bas, comme un sabre européen, là où le katana se porte le fourreau glissé directement dans la ceinture, la courbure de la lame tournée vers le haut.
La communauté SCMB est justement là pour échanger sur les anecdotes, qu'il ne faut pas prendre pour juste parce qu'elle est affichée sur ton écran. C'est là tout l'intérêt de cette application. Et de tomber sur quelqu'un comme toi qui peut nous partager son expertise dans un domaine finalement peu connu chez nous est un vrai délice.
Quand une anecdote passe les votes, la modération prend le relais. Mais je doute qu'elle soit compétente dans tous les domaines pour se permettre de remettre en question les propos d'une anecdote. Même si son auteur est dans l'erreur.
La communauté est là pour la rattraper ;)
Tous les commentaires (12)
Très discret et pratique pour faire un trek dans la forêt
L'asymétrie permettait aux samouraïs de le manier l'arc à cheval, en évitant que le bas de l’arc ne touche le sol ou le cheval lors du tir.
Sa grande taille offrait une portée accrue et une puissance de tir élevée, avantageuses en combat à distance, tout en permettant un bon équilibre et une meilleure stabilité.
Ça doit pas être évident à bander un truc pareil !
Cette anecdote présente plusieurs simplifications abusives. Pour commencer, tous les arcs traditionnels japonais, les yumis, ne présentent pas cette caractéristique. On distingue deux types yumis : les daikyu (le grand arc dont parle l'anecdote), et les hankyu, de forme similaire mais plus petits. Les deux sont en revanche bel et bien asymétriques comme le dit l'anecdote, la poignée étant placée plus proche de l'extrémité inférieure de l'arc que de l'extrémité supérieure.
Ensuite, ces arcs étaient loin d'être utilisés exclusivement par les samouraïs. Déjà par ce que leur invention précède l'apparition de la caste des samouraïs au Japon, mais également par ce qu'ils étaient fréquemment utilisés par des troupes d'ashigarus (un peu l'équivalent de nos levées paysannes), pas du tout des soldats d'élite donc.
En revanche, il est vrai que l'arc, et plus particulièrement le tir à l'arc à cheval, fut longtemps l'apanage de la noblesse et des élites militaires japonaises, y compris sur le champ de bataille, loin de l'imaginaire du fantassin armé d'un sabre qu'on associe habituellement aux samouraïs.
Je comprends qu'il est difficile de faire preuve de nuance et d'exactitude du fait de la limite de caractères, mais je trouve tout de même dommage de retrouver sur une application dédiée à la culture générale des clichés et lieux communs évitables, comme le fait de par exemple systématiquement mentionner le mot samouraï dès qu'on parle du Japon médiéval, quand bien même cela rendrait l'anecdote inexacte. Écrire "Certains arcs traditionnels japonais sont exceptionnellement longs." n'aurait à mon sens pas été moins intéressant tout en évitant toute ambiguïté ou simplification abusive.
Désolé pour ce long pinaillage, pour la peine une anecdote complémentaire en lien avec le Japon médiéval :
On parle (presque) systématiquement de katanas dès lors qu'on évoque le Japon médiéval et les samouraïs, alors que ce sabre emblématique n'est au final que peut présent dans l'histoire japonaise, que ce soit de par la durée de son emploi ou par la quantité de katanas utilisés comparativement à d'autres types de sabres.
Parmi les sabres japonais considérés comme étant "trésors nationaux", 80% sont des tachis, les 20% restant étant des katanas, tantos et autres types de sabres. Les katanas, formes plus courtes et à la courbure plus prononcée des tachis, n'apparaissent pas au Japon avant le XIVème siècle, avant de se généraliser progressivement, certains d'entre eux étant fabriqués à partir de tachis modifiés. C'est paradoxalement durant les périodes de paix que le katana viendra remplacer l'arc, le tachi et la lance comme arme emblématique des samouraïs, étant plus adapté aux duels et aux combats dans des espaces restreints que les armes plus longues. Une grande partie de l'image associée aux samouraïs étant héritée de ces périodes de paix, notamment la période Edo, ceci explique sûrement pourquoi le katana a autant imprégné l'imaginaire collectif, malgré son importance modérée au sein de l'histoire militaire japonaise.
Et si vous vous demandez comment différencier un tachi d'un katana sans être expert : les tachis se portent le fourreau suspendu à la ceinture, la courbure de la lame tournée vers le bas, comme un sabre européen, là où le katana se porte le fourreau glissé directement dans la ceinture, la courbure de la lame tournée vers le haut.
Pour ce qui est du lien entre taille de l'arc est puissance ce n'est pas aussi simple. La puissance du tir et la portée effective dépendent surtout de l'allonge (à quel point on peut tirer loin la corde avant que l'arc ne cède) et de la souplesse de l'arc (grossièrement plus il est rigide plus il emmagasinera de puissance en étant bandé). De fait, ont trouvé des arcs composites asiatiques de petite taille tout aussi puissants que les grands arcs longs anglais, du fait des propriétés mécaniques avantageuses de leurs matériaux. Je n'ai jamais eu l'occasion encore de tirer avec un yumi, mais de ce que j'en sais c'est comme pour tous les autres types d'arcs : on en trouve de toutes les puissances selon l'essence utilisée et la qualité/quantité des matériaux.
La communauté SCMB est justement là pour échanger sur les anecdotes, qu'il ne faut pas prendre pour juste parce qu'elle est affichée sur ton écran. C'est là tout l'intérêt de cette application. Et de tomber sur quelqu'un comme toi qui peut nous partager son expertise dans un domaine finalement peu connu chez nous est un vrai délice.
Quand une anecdote passe les votes, la modération prend le relais. Mais je doute qu'elle soit compétente dans tous les domaines pour se permettre de remettre en question les propos d'une anecdote. Même si son auteur est dans l'erreur.
La communauté est là pour la rattraper ;)
J’ai pratiqué le Kyudo (la voie de l’arc) durant 2 ans et j’ai dû arrêter pour des raisons de santé.
Mon yumi est un Yonsum-Nobi en fibre de verre et mesure 2,34 m avec une force de 10 kg, ce qui est faible les forces allant jusqu’à 20 kg et plus.
C’est une pratique assez confidentielle en France car il faut un équipement assez important : cibles à 23 m avec des filets pour les flèches qui s’égarent et surtout un équipement personnel assez onéreux (Arc, flèches, costume, gant particulier…) même si, au début, les clubs prêtent le matériel.
L’esprit n’est pas dans la compétition mais dans la perfection de l’exécution qui est une véritable chorégraphie à la japonaise et peu importe le nombre de flèches dans la cible (c’est quand même mieux quand elles y vont…).
Pour comprendre les arts martiaux japonais, il faut savoir que sous l’ère d’Edo (1603 - 1868), le Japon est en paix et isolé du monde occidental. Faute de se battre, l’élite, constituée principalement des samouraïs, cultive la perfection dans les arts traditionnels : l’Iaido (sabre), le kyudo (arc), le Shodō (calligraphie), la cérémonie du thé, l’ikebana…
Pour en savoir plus sur le Kyudo, je vous invite à consulter :
archersdepietramal.chez-alice.fr/Articles/Kuydo/Article.htm
Tout ça en patins à roulettes vintage... Impressionnant!
Ce que je peux affirmer en revanche, c'est que porter un katana vers le bas ne va pas empêcher de le dégainer. Que la lame soit orientée vers le haut ou vers le bas, la main gauche peut faire pivoter le fourreau afin de réaliser un coup horizontal en sortie du fourreau. La seule différence véritable c'est qu'on pourra difficilement porter un coup de bas en haut en sortie du fourreau si le tranchant est orienté vers le haut, et vice versa s'il est orienté vers le bas.
Il s'agissait d'une arme pas forcément chère à produire mais qui était quand même utilisée par des soldats de haut niveau, généralement entraînés depuis l'adolescence