La forme d'un avion furtif n'est pas toujours optimale

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L'avion furtif Lockheed F-117 Nighhawk est célèbre pour sa forme particulière, très géométrique avec des surfaces planes. Cette forme n'est pas due à une technologie révolutionnaire, au contraire : la puissance de calcul des ordinateurs à l'époque de sa conception dans les années 70 ne permettait pas de modéliser la signature radar de surfaces courbes.


Commentaires préférés (3)

On peut voir ça comme ça, ou alors dire que sa forme est due à une technologie révolutionnaire, qui permettait de modéliser par ordinateur la signature radar de surfaces planes. Le verre à moitié plein ...
Ceci étant dit, c'était vraiment révolutionaire: sa surface radar est équivalente à celle d’une petite balle de golf. Mais il est instable sur tous ses axes, ne pouvant voler qu’avec l’aide de l’électronique et d’un système fly-by-wire très avancé pour l’époque. Seuls 59 appareils furent produits.

Et je complete: Les témoignages des ingénieurs de l'époque sont marrants:
Lors des premiers essais de furtivité du prototype, les ingénieurs placèrent la maquette sur un poteau pour mesurer sa surface équivalente radar. Surprise : le radar ne recevait quasiment aucun écho, au point que l’opérateur crut que le modèle était tombé du poteau… alors qu’il était bien là, juste parfaitement invisible au radar. Un jour, le radar a tout de même détecté quelque chose: un oiseau s'était posé sur la maquette, produisant un plus fort retour radar que l’avion lui-même.
Au fil des tests, ils se rendirent compte que le poteau qui servait à tenir la maquette réfléchissait plus le radar que l’avion… Résultat, ils ont fini par construire un support en polystyrène quasiment invisible au radar, pour éviter toute interférence.

Même aujourd'hui, les éléments restent classifiés, et pas seulement l'électronique: avant de partir au musée, un F-117 se fait sabler pour retirer son revêtement radar-absorbant (toxique de toute manière) puis repeindre en noir standard. Certaines parties sont retirées et remplacées par des pièces factices.

L'appareil a la dénomination F(fighter) comme les chasseurs, mais n'a qu'un rôle de bombardier, il ne peut pas embarquer des missiles ou tirer au canon. Il aurait donc dû s'appeler B-117, mais cela permettait de tromper les espions...

a écrit : On peut voir ça comme ça, ou alors dire que sa forme est due à une technologie révolutionnaire, qui permettait de modéliser par ordinateur la signature radar de surfaces planes. Le verre à moitié plein ...
Ceci étant dit, c'était vraiment révolutionaire: sa surface radar est équivalente à celle d’une petite
balle de golf. Mais il est instable sur tous ses axes, ne pouvant voler qu’avec l’aide de l’électronique et d’un système fly-by-wire très avancé pour l’époque. Seuls 59 appareils furent produits. Afficher tout
En fait c'est surtout parce que les USA avait mis la main sur les équations de Piotr Ufimtsev développées dans les années 60.

Il a développé une méthode mathématique, la méthode des arêtes physiques, qui permettait de prédire comment les ondes radar sont réfléchis par des surfaces planes.

A l'époque on ne disposait pas de méthode de calculs pour les surfaces courbes complexes, et quand bien même on en aurait eu un on ne disposait pas de la puissance de calcul suffisante dans les années 70.


Tous les commentaires (14)

On peut voir ça comme ça, ou alors dire que sa forme est due à une technologie révolutionnaire, qui permettait de modéliser par ordinateur la signature radar de surfaces planes. Le verre à moitié plein ...
Ceci étant dit, c'était vraiment révolutionaire: sa surface radar est équivalente à celle d’une petite balle de golf. Mais il est instable sur tous ses axes, ne pouvant voler qu’avec l’aide de l’électronique et d’un système fly-by-wire très avancé pour l’époque. Seuls 59 appareils furent produits.

Et je complete: Les témoignages des ingénieurs de l'époque sont marrants:
Lors des premiers essais de furtivité du prototype, les ingénieurs placèrent la maquette sur un poteau pour mesurer sa surface équivalente radar. Surprise : le radar ne recevait quasiment aucun écho, au point que l’opérateur crut que le modèle était tombé du poteau… alors qu’il était bien là, juste parfaitement invisible au radar. Un jour, le radar a tout de même détecté quelque chose: un oiseau s'était posé sur la maquette, produisant un plus fort retour radar que l’avion lui-même.
Au fil des tests, ils se rendirent compte que le poteau qui servait à tenir la maquette réfléchissait plus le radar que l’avion… Résultat, ils ont fini par construire un support en polystyrène quasiment invisible au radar, pour éviter toute interférence.

Même aujourd'hui, les éléments restent classifiés, et pas seulement l'électronique: avant de partir au musée, un F-117 se fait sabler pour retirer son revêtement radar-absorbant (toxique de toute manière) puis repeindre en noir standard. Certaines parties sont retirées et remplacées par des pièces factices.

L'appareil a la dénomination F(fighter) comme les chasseurs, mais n'a qu'un rôle de bombardier, il ne peut pas embarquer des missiles ou tirer au canon. Il aurait donc dû s'appeler B-117, mais cela permettait de tromper les espions...

a écrit : On peut voir ça comme ça, ou alors dire que sa forme est due à une technologie révolutionnaire, qui permettait de modéliser par ordinateur la signature radar de surfaces planes. Le verre à moitié plein ...
Ceci étant dit, c'était vraiment révolutionaire: sa surface radar est équivalente à celle d’une petite
balle de golf. Mais il est instable sur tous ses axes, ne pouvant voler qu’avec l’aide de l’électronique et d’un système fly-by-wire très avancé pour l’époque. Seuls 59 appareils furent produits. Afficher tout
En fait c'est surtout parce que les USA avait mis la main sur les équations de Piotr Ufimtsev développées dans les années 60.

Il a développé une méthode mathématique, la méthode des arêtes physiques, qui permettait de prédire comment les ondes radar sont réfléchis par des surfaces planes.

A l'époque on ne disposait pas de méthode de calculs pour les surfaces courbes complexes, et quand bien même on en aurait eu un on ne disposait pas de la puissance de calcul suffisante dans les années 70.

On dirait une Ktm... commentaire inutile j'avoue... mais on dirait quand même ^^

Ce n'est pas le U2 des années 80 ? Il lui ressemble mais peut-être que c'est encore un autre modèle. Les américains en ont fait tellement depuis les années 50 !

L'anecdote est tournée avec trop de négations, je n'arrive pas à comprendre son sens...

a écrit : Ce n'est pas le U2 des années 80 ? Il lui ressemble mais peut-être que c'est encore un autre modèle. Les américains en ont fait tellement depuis les années 50 ! Non le Lockheed U2 ressemble à un avion plus traditionnel et a été mis en service en 1957. Le F117 a bien été mis en service en 1983

a écrit : Ce n'est pas le U2 des années 80 ? Il lui ressemble mais peut-être que c'est encore un autre modèle. Les américains en ont fait tellement depuis les années 50 ! Non. Rien à voir, le Lockheed U2 était une avion de reconnaissance à très haute altitude non armé.
fr.m.wikipedia.org/wiki/Lockheed_U-2

Les radars ne modélisaient pas la signature des surfaces courbes, donc il n’en a pas ?
L’anecdote a un léger souci de logique dans sa structure, me semble-t-il.

a écrit : L'anecdote est tournée avec trop de négations, je n'arrive pas à comprendre son sens... Donc ton max est d'une négation ? ^^

a écrit : Et je complete: Les témoignages des ingénieurs de l'époque sont marrants:
Lors des premiers essais de furtivité du prototype, les ingénieurs placèrent la maquette sur un poteau pour mesurer sa surface équivalente radar. Surprise : le radar ne recevait quasiment aucun écho, au point que l’opérateur crut que
le modèle était tombé du poteau… alors qu’il était bien là, juste parfaitement invisible au radar. Un jour, le radar a tout de même détecté quelque chose: un oiseau s'était posé sur la maquette, produisant un plus fort retour radar que l’avion lui-même.
Au fil des tests, ils se rendirent compte que le poteau qui servait à tenir la maquette réfléchissait plus le radar que l’avion… Résultat, ils ont fini par construire un support en polystyrène quasiment invisible au radar, pour éviter toute interférence.

Même aujourd'hui, les éléments restent classifiés, et pas seulement l'électronique: avant de partir au musée, un F-117 se fait sabler pour retirer son revêtement radar-absorbant (toxique de toute manière) puis repeindre en noir standard. Certaines parties sont retirées et remplacées par des pièces factices.

L'appareil a la dénomination F(fighter) comme les chasseurs, mais n'a qu'un rôle de bombardier, il ne peut pas embarquer des missiles ou tirer au canon. Il aurait donc dû s'appeler B-117, mais cela permettait de tromper les espions...
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Il aurait pu s'appeler A-117 ou plutôt A-19. Il était trop limité pour être considéré comme un bombardier et bien plus proche d'un avion d'attaque.

a écrit : Il aurait pu s'appeler A-117 ou plutôt A-19. Il était trop limité pour être considéré comme un bombardier et bien plus proche d'un avion d'attaque. Oui ça aurait pu être ça aussi.

a écrit : Les radars ne modélisaient pas la signature des surfaces courbes, donc il n’en a pas ?
L’anecdote a un léger souci de logique dans sa structure, me semble-t-il.
C'est pas "les radars" le sujet mais "les ordinateurs".

Un radar ne modelise pas, il émet des signaux, qui rebondissent sur des surfaces, qui renvoient des échos audit radar. Si le radar reçoit un écho il voit l'objet. S'il ne reçoit pas d'écho il considère qu'il n'y a pas d'objet.

Si on n'a pas de formule mathématique permettant de prédire comment les signaux rebondissent sur des surfaces courbes, on n'est pas capable de prédire ce que le radar recevra comme signal, donc on ne peut pas concevoir d'avion avec des formes minimisant sa signature radar.

Et a supposé qu'on ait des formules mathématiques permettant de prédire un résultat, si on n'est pas capable d'effectuer les calculs par manque de puissance ordinateurs on n'est pas plus avancé.

Donc puisqu'ils étaient capables de prédire la signature radar d'un avion fait de surfaces planes, ils ont conçu un avion fait de surface planes quasi invisible au radar. L'idée étant que l'écho radar n'est pas renvoyé en direction du radar lorsqu'il tape une des surfaces planes de l'avion.

a écrit : C'est pas "les radars" le sujet mais "les ordinateurs".

Un radar ne modelise pas, il émet des signaux, qui rebondissent sur des surfaces, qui renvoient des échos audit radar. Si le radar reçoit un écho il voit l'objet. S'il ne reçoit pas d'écho il considère qu'i
l n'y a pas d'objet.

Si on n'a pas de formule mathématique permettant de prédire comment les signaux rebondissent sur des surfaces courbes, on n'est pas capable de prédire ce que le radar recevra comme signal, donc on ne peut pas concevoir d'avion avec des formes minimisant sa signature radar.

Et a supposé qu'on ait des formules mathématiques permettant de prédire un résultat, si on n'est pas capable d'effectuer les calculs par manque de puissance ordinateurs on n'est pas plus avancé.

Donc puisqu'ils étaient capables de prédire la signature radar d'un avion fait de surfaces planes, ils ont conçu un avion fait de surface planes quasi invisible au radar. L'idée étant que l'écho radar n'est pas renvoyé en direction du radar lorsqu'il tape une des surfaces planes de l'avion.
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Exactement. Les surfaces devaient renvoyer au maximum les ondes radars dans une direction autre que celle du radar émetteur, et absorber le plus possible celles qui ne pouvaient pas être redirigées.
Cependant cette technique des années 70 reste peu efficace face à l’emploi de radars passifs, qui se contentent d’écouter comment sont réfléchis des signaux « naturels»: Tv, radio, et aujourd’hui gsm voir wifi, etc.
On pense d’ailleurs que c’est ainsi qu’a été ciblé le seul F-117 à avoir été abattu. Des débris sont observables à un musée de Belgrade.