Les "baby carottes", ces "mini-carottes" prêtes à consommer, sont en réalité des carottes normales retaillées. En 1986, l'agriculteur californien Mike Yurosek, lassé de perdre des tonnes de carottes jugées trop inesthétiques pour les étalages, eut l'idée de les tailler.
Son idée fut un succès colossal et ses "baby carottes" se vendent encore aujourd'hui comme de petits pains. Aux Etats-Unis, elles ont même supplanté les vraies carottes en termes de volumes de vente. Si elles permettent de réduire le gaspillage, elles sont aussi critiquées pour leurs emballages et leur prix, qui dépasse souvent le prix des carottes normales.

Commentaires préférés (3)
Ou comment une bonne idée peut se révéler une catastrophe...
Quand le but est de ramener dans le circuit de la consommation une partie des produits qui n'y avaient pas accès, c'est vertueux.
Quand on en arrive à retailler des carottes "normales" pour répondre à ce marché censé être secondaire, c'est que le système vrille.
Après bien sûr, l'idéal serait qu'on mette fin au diktat du produit lissé, normé et homogène, mais là, c'est loin d'être gagné. Pour exemple, je suis tombé il y a 2 semaines dans un Carrefour belge sur une barquette de plastique pour vendre des œufs durs écalés.
Quand on en est à préférer acheter 3 à 5 fois PLUS CHER un œuf écalé ou une carotte retaillée pour gagner 10 minutes, ca serait simpliste de dire que le marketing ou la Grande Distribution sont seuls responsables. Il serait bon qu'un certain nombre de consommateurs arrêtent de pleurer sur le pouvoir d'achat pour se poser les bonnes questions...
Pour vous rassurer, en France, la baby-carotte reste minoritaire par rapport à la carotte normale. Mais c'est effectivement un marché en plein progression, on n'est pas à l'abri d'arriver à la situation des USA un jour.
Il y a une dizaine d'années une chaîne de supermarchés avait tenté de lancer une gamme de 'légumes moches' vendus 30% moins cher que les légumes bien lisses et calibrés. Ce fut un échec commercial
J’ai longtemps trouvé ces produits stupides comme les fruits déjà coupés ou épluchés en barquette alors que la peau du fruit le protège déjà.
Puis je me suis rendu compte qu’il existe des personnes qui peuvent avoir des difficultés motrices à écailler les œufs ou éplucher les fruits. On peut éventuellement se moquer de ceux qui achètent pour gagner du temps mais pas des autres.
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Ou comment une bonne idée peut se révéler une catastrophe...
Quand le but est de ramener dans le circuit de la consommation une partie des produits qui n'y avaient pas accès, c'est vertueux.
Quand on en arrive à retailler des carottes "normales" pour répondre à ce marché censé être secondaire, c'est que le système vrille.
Après bien sûr, l'idéal serait qu'on mette fin au diktat du produit lissé, normé et homogène, mais là, c'est loin d'être gagné. Pour exemple, je suis tombé il y a 2 semaines dans un Carrefour belge sur une barquette de plastique pour vendre des œufs durs écalés.
Quand on en est à préférer acheter 3 à 5 fois PLUS CHER un œuf écalé ou une carotte retaillée pour gagner 10 minutes, ca serait simpliste de dire que le marketing ou la Grande Distribution sont seuls responsables. Il serait bon qu'un certain nombre de consommateurs arrêtent de pleurer sur le pouvoir d'achat pour se poser les bonnes questions...
Pour vous rassurer, en France, la baby-carotte reste minoritaire par rapport à la carotte normale. Mais c'est effectivement un marché en plein progression, on n'est pas à l'abri d'arriver à la situation des USA un jour.
Il y a une dizaine d'années une chaîne de supermarchés avait tenté de lancer une gamme de 'légumes moches' vendus 30% moins cher que les légumes bien lisses et calibrés. Ce fut un échec commercial
J’ai longtemps trouvé ces produits stupides comme les fruits déjà coupés ou épluchés en barquette alors que la peau du fruit le protège déjà.
Puis je me suis rendu compte qu’il existe des personnes qui peuvent avoir des difficultés motrices à écailler les œufs ou éplucher les fruits. On peut éventuellement se moquer de ceux qui achètent pour gagner du temps mais pas des autres.
Ce n' est qu'à moitié vrai (en France en tout cas) : on trouve souvent des mini-carottes qui sont des vraies carottes. Elles ont une peau et des fanes.
Il m'arrive d'en acheter, au marché ou chez Grand frais pour ne pas le citer, assez rarement mais c'est pratique pour faire des petits légumes glacés lorsque je fais des plats un peu gastronomiques.
Ex. : www.princedebretagne.com/nos-legumes/mini-carottes-de-couleurs
Question naïve et peut être stupide : c'est plus facile d'ouvrir l'emballage que la coquille d'un œuf dur ou la peau d'une clémentine ?
@Tybs : Certes mais ces quelques cas particuliers ne peuvent expliquer à eux-seuls le succès de ces produits.
@PetitFou : les mini-carottes que tu mentionnes sont des carottes normales cultivées à forte densité, ce qui favorise l'élongation et réduit le diamètre. Il y a également de la création variétale qui se développe au fur et à mesure que le marché se développe aussi.
Dans tous les cas, ce n'est pas elles qui servent à la "fabrication" des baby-carottes car justement, elles ne sont pas assez grosses ni assez solides pour les retravailler facilement en station.
Idem pour les pommes de terre !
Rien à voir. Deux produits totalement différents
Bah oui, c'est bien mon propos. L'anecdote laisse entendre que toutes les mini-carottes vendues sont des carottes taillées, alors qu'il existe deux types de mini-carottes : les taillées et les vraies.
C'est normal, pour la plupart des gens, j'en fais partie et je suis obligé de "passer par dessus mon instinct", l'aspect est proportionnel à la qualité ressentie
Certaines personnes nettoient les œufs avant de les mettre au frigo, alors que justement ce nettoyage facilite la contamination de ces œufs, mais les coquilles sont (apparemment) bien propres
On est bien dans l’esthétique, mais, heureusement, pas dans le gaspillage
les reliquats de ces "travaux de transformation" sont précieusement conservés, et se retrouvent dans les plats cuisinés ou dans certains sirops, où leur bon goût sucré et leur couleur vive est "indispensable"
Maintenant je crois que c'est au client final de choisir le niveau de transformation des aliments qu'il achète (sous réserve d'une information loyale, ce qui n'est pas majoritairement le cas) : entre la vache sur pieds et le steak haché précuit, il y a suffisamment de nuances, autant qu'entre le filet de patates et l'accompagnement dudit steak
Je ne pense pas que qui que ce soit puisse être habilité à imposer ses choix aux autres personnes
www.lacuisinedoceane.com/produit/steak-hache-puree-a-lemmental/
De nombreux travailleurs sont bien contents d'avoir des produits déjà cuits, epluchés, ecallés pour leur pause déjeuner. Ça permet de manger des produits somme toute peu transformés et plutôt sains. Ces produits sont parfois un peu moins goutu je l accorde.
En Belgique, dans les supermarchés Delhaize, on peut acheter des drôles de pommes et des drôles de poires. Ces fruits ne sont pas calibrés et un peu bizarres
Grosse carotte dans le prix.
Lorsque j'ai lu l'anecdote. J'ai tout de suite pensé aux carottes taillées dans les boîtes de conserves de petits pois-carotte.
Il n'en est donc rien?
Ne serions nous pas dans un modèle classique d'offre et de demande ?
Lancer un produit sans demande me parait risqué. Je crois qu'il est impossible de ne pas être dans ce modèle.
Ben moi je ne vois pas en quoi cest une catastrophe... désolé...
J'ai pourtant assez disserté pour l'expliquer. Mais je vais essayer d'être plus explicite.
C'est (à mon sens) une catastrophe car dans le modèle américain, on est arrivé (si l'anecdote est vraie) à ce qu'un produit qui de base était vendu brut (la carotte) soit maintenant en priorité vendu sous forme de produit industriel (la baby-carotte retaillée sous plastique).
C'est pour moi un non-sens pour plusieurs raisons :
- Ecologiquement : ce procédé demande d'une part plus de ressources énergétiques puisque transformé, et d'autre part consomme du plastique pour son emballage, ce qui n'est pas le cas de la carotte 'de base'.
- Economiquement : le fait que le produit soit transformé revient à acheter le kg de carotte 3 à 5 fois plus cher.
- Sanitairement : on sait que l'industrialisation pâtit quasi systématiquement aux qualités nutritionnelles des fruits et légumes (sauf surgélation). Quand en plus, le process comprend un traitement au chlore, ça n'améliore pas les choses.
- Gustativement : pas besoin d'expliquer. Si vous aimez bien le gout de la carotte, goutez simplement et comparez, la conclusion vous viendra naturellement. Si vous n'aimez pas le goût de la carotte... ben mangez des navets :)
- Ethiquement : J'ai conscience que pour une certaine tranche de la population, consommer ce type de produit est un vrai avantage voire est nécessaire. Mais quand on en vient à ce que la majorité des carottes vendues soient de ce type, c'est que la gamme des acheteurs s'est très largement élargie au-delà du nécessaire pour arriver à celle du confort accessoire. De surcroit, un confort accessoire (c'est marrant, j'ai la flemme, ca ferait mieux dans mon bol d'apéro...) non occasionnel sinon on serait sur un marché de niche ou de dégagement. Là non, on est bien sur le marché principal, et donc un choix de consommation pérenne et systématique du : je priorise mon confort à tous les autres paramètres qui pourraient dicter mon choix.
Après, c'est mon avis perso, chacun est libre d'en avoir un différent.
Tu pourrais installer une jardinière sur ton balcon et y faire pousser des carottes (et des radis, ça marche aussi)
Dans ce cas, tu serais vraiment dans l'éthique...