Le gaz moutarde est une arme chimique très toxique. Parmi ses effets sur l'organisme, il est notamment capable d'altérer l'ADN. Les moutardes azotées sont des dérivées du gaz moutarde (un atome de soufre est remplacé par un groupement azoté) et sont utilisées comme traitement contre le cancer.
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Un poison n'est souvent pas très loin d'un remède
L'ADN est une molécule assez "robuste", c'est d'ailleurs pour ça que l'évolution a privilégié l'ADN comme système de stockage de l'information génétique plutôt que l'ARN. En plus d'être assez costaud, le noyau d'une cellule possède de très nombreux systèmes de contrôle et de vérification, et en cas d'erreur, de systèmes de réparation. Il existe de nombreuses altérations possibles de l'ADN. L'une d'entre elles, notamment causée par les radiations, est la rupture de la liaison entre deux nucléotides (les fameuses "lettres" A, T, C et G qui composent l'ADN). Même si ça peut paraître assez grave, les nucléotides restent attachés au brin d'ADN complémentaire et la liaison phopshodiester peut facilement être réparée.
Dans le cas du gaz moutarde, la liaison entre deux nucléotides est rompue, mais également la liaison entre les deux nucléotides du brin complémentaires. On parle de cassure double-brin, et cela a pour conséquence la fragmentation du chromosome : le long double-brin d'ADN qui le compose est rompu en un ou plusieurs endroits et les fragments commencent à se séparer dans le noyau. Là aussi il existe des systèmes de réparation : la réparation homologue où des protéines vont repérer les "trous" dans les chromosomes, chercher des séquences similaires dans le génome et compléter les trous en "s'inspirant" des séquences similaires. Enfin en dernier recours, il existe la réparation non-homologue, où les trous seront combler avec le tout-venant.
- dans le cas d'une cassure double brin comme mentionné dans mon commentaire précédent, la cellule doit "combler un vide" et elle fait de son mieux en s'inspirant des séquences similaires qu'elle peut trouver dans le génome, donc il y a forcément une part de hasard.
- pour les délétions, soit un (ou plus rarement plusieurs) nucléotide qui disparait, la cellule ne peut pas vraiment faire grand chose. Une "lettre" a disparu, c'est assez invisible, et ça rend très souvent le gène défectueux.
- pour les autres mutations, càd les insertions (un ou plusieurs nucléotides qui s’insèrent dans la séquence) et les changements de base (un nucléotide qui se change en un autre), les protéines de la cellule vont ajouter les nucléotides complémentaires au nucléotide inséré ou changé, et ce n'est donc plus vraiment du hasard.
Dans tous les cas les mutations sont toujours liées au hasard (bon en vrai, le hasard n'existe pas vraiment et elles chaque mutation a une explication !). J'espère avoir répondu à ta question :).
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Un poison n'est souvent pas très loin d'un remède
L'ADN est une molécule assez "robuste", c'est d'ailleurs pour ça que l'évolution a privilégié l'ADN comme système de stockage de l'information génétique plutôt que l'ARN. En plus d'être assez costaud, le noyau d'une cellule possède de très nombreux systèmes de contrôle et de vérification, et en cas d'erreur, de systèmes de réparation. Il existe de nombreuses altérations possibles de l'ADN. L'une d'entre elles, notamment causée par les radiations, est la rupture de la liaison entre deux nucléotides (les fameuses "lettres" A, T, C et G qui composent l'ADN). Même si ça peut paraître assez grave, les nucléotides restent attachés au brin d'ADN complémentaire et la liaison phopshodiester peut facilement être réparée.
Dans le cas du gaz moutarde, la liaison entre deux nucléotides est rompue, mais également la liaison entre les deux nucléotides du brin complémentaires. On parle de cassure double-brin, et cela a pour conséquence la fragmentation du chromosome : le long double-brin d'ADN qui le compose est rompu en un ou plusieurs endroits et les fragments commencent à se séparer dans le noyau. Là aussi il existe des systèmes de réparation : la réparation homologue où des protéines vont repérer les "trous" dans les chromosomes, chercher des séquences similaires dans le génome et compléter les trous en "s'inspirant" des séquences similaires. Enfin en dernier recours, il existe la réparation non-homologue, où les trous seront combler avec le tout-venant.
- dans le cas d'une cassure double brin comme mentionné dans mon commentaire précédent, la cellule doit "combler un vide" et elle fait de son mieux en s'inspirant des séquences similaires qu'elle peut trouver dans le génome, donc il y a forcément une part de hasard.
- pour les délétions, soit un (ou plus rarement plusieurs) nucléotide qui disparait, la cellule ne peut pas vraiment faire grand chose. Une "lettre" a disparu, c'est assez invisible, et ça rend très souvent le gène défectueux.
- pour les autres mutations, càd les insertions (un ou plusieurs nucléotides qui s’insèrent dans la séquence) et les changements de base (un nucléotide qui se change en un autre), les protéines de la cellule vont ajouter les nucléotides complémentaires au nucléotide inséré ou changé, et ce n'est donc plus vraiment du hasard.
Dans tous les cas les mutations sont toujours liées au hasard (bon en vrai, le hasard n'existe pas vraiment et elles chaque mutation a une explication !). J'espère avoir répondu à ta question :).
Et c'est Francais messieurs dames ! (alors oui, on a connu mieux comme invention pour la postérité, néanmoins i' est à souligner qu'aujourd'hui encore peu ou prou d'armes chimiques lui arrivent à la cheville^^)