Le rapport que nous avons aujourd'hui avec les lieux funéraires n'a pas toujours été le même dans notre histoire. De nos jours, les cimetières sont souvent installés en périphérie des villes, mais pendant une bonne partie du Moyen Âge (VII-XIII), les sépultures côtoyaient les habitations dans le centre et les cimetières étaient aussi des lieux de marchés et de foires.
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A noter aussi qu'au Moyen Âge, le respect du corps physique est très peu présent : les sépultures sont très fréquemment recoupées par d'autres ou "reduites" (on pousse les os dans un coin), pour laisser la place aux suivants.
Par contre il est impératif que les ossements soient conservé au sein du cimetière consacré pour que l'âme monte au parafis, et donc ils sont souvent aussi entassés dans des ossuaires.
www.google.fr/amp/s/www.japoninfos.com/la-momification-vivante-une-pratique-des-anciens-moines-bouddhistes-japonais-31012014.html/amp
Aujourd'hui ce rituel est interdit car assimilé à un suicide.
Aujourd'hui la mort est tourné en ridicule. Le mouvement gothique, l'essor de la fête de Halloween, les films de vampires... Tout cela fait que la mort est devenu "fun", on en joue, on s'en amuse. Ce n'est plus de la mort qu'il s'agit mais juste d'un "produit" et du coup le rapport à la mort véritable, la mienne, la vôtre, a disparu.
Le problème des cimetières de centre ville, surtout dans les grandes métropoles, fut avant tout hygiénique. Tous ces corps en putréfaction polluaient les alentours de leurs miasmes et rendaient l'eau impropre à la consommation. Ainsi, dans le centre de Paris, le cimetière des Innocents était devenu une telle source d'infection que dès le XVIIIème siècle, il fut évacué et tous les ossements furent stockés dans les anciennes carrières, transformées en catacombes. Les ossements des tombes les plus anciennes des autres cimetières de la ville y furent également ajoutés et agencés de façon à décorer les galeries.
A Paris, nous pouvons voir les morts et les condamnés à mort. Ça a même fait débat, par ailleurs je vous invite à vous renseigner dessus, vous en serez fort surpris.
Dans beaucoup de ces églises rurales, d'ailleurs, si on regarde bien le sol de l'allée centrale, on voit des dalles, mais très usées et on n'y lit plus rien. On "marche" sur les Seigneurs locaux d'antan ;)
On lit beaucoup dans les posts des explications, diverses, sur le pourquoi les "déménagements" des cimetières hors des villes, des églises, comme avant. Croyances, changements, etc... on lit tout... Pour ma part je suis un peu plus pragmatique ; je pense simplement que la place manquait dans les centres, et que les maires successifs sont allés chercher de la place ailleurs, à la périphérie des villages, là où il en avait. Je ne crois pas trop à des changements de culture, vis à vis de la mort, etc...
Je pense pas que ca soit parce que les gens sont plus athées comme certains le disent. Je pense que c’est parce qu’aujourd’hui les gens ont plus de recul vis à vis de la religion. Il y a encore bcp de croyants mais bien moins de pratiquants car la société n’est plus tournée vers la religion comme autrefois. Et puis les gens sont plus instruits et peuvent donc réfléchir sur les notions de vie et de mort, ce qui fait qu’il y a un tabou sur cela. Mais en effet les progrés en médecine peuvent jouer aussi sur cette vision des choses.
Je voulais parler de la culture occidentale, que j’ai par un mauvais abus de langage généralisé.
Tu fais bien aussi de rappeler que les cultures sont multiples et toujours des mélanges complexes de différentes choses. Et que des traditions peuvent très bien aussi éloigner les tombes sans que ce sois liée à la structure des foyers.
Le fait qui m’interrogeais ici, c’était surtout le changement dans notre culture, entre le moyen âge et aujourd’hui.
l’athéisme (et surtout notre pensée très rationnelle) est probablement un critère qui joue beaucoup sur nos angoisses.
Sauf que Soljenitsyne a expliqué qu'il avait déjà à peu près dit tout ce qu'il avait à dire sur l'URSS, et qu'en quatre ans il venait de se faire une opinion sur l'Occident. Ce livre est un classique.
Sa thèse est qu'au Moyen-Âge la spiritualité écrasait l'individu à travers la religion, le monde matériel d'alors ne servait qu'à préparer l'au-delà. Avec les Lumières, c'est maintenant le matérialisme qui écrase l'individu. Il n'y a pas d'au-delà et seule compte la vie matérielle. Nous vivons tous encore dans ce monde là. Et pour Soljenitsyne il est temps de dépasser ce stade et de tirer le meilleur des deux visions. Bien vivre sa vie matérielle en préparant l'au-delà. Ce qui veut dire que tout n'est pas permis, mais que le reste n'est pas interdit. Mais pour arriver à ça, cela devrait nécessiter sans doute autant d'énergie qu'un siècle entier de philosophes et quelques révolutions.
"L'assurance du salut" , cette expression propre aux chrétiens évangéliques, qui me fascine.
Quand on est croyant, sincère et fervent, cela donne un sentiment de paix, et de sérénité qui va même au delà de ce qu'on peut imaginer.
Entre une personne comme toi qui pense qu'il n'y a rien au delà et une personne qui a l'assurance de la vie éternelle (je parle toujours des chrétiens évangéliques, dans d'autres religions, cette assurance n'est pas systématique), je crois que cette autre personne est beaucoup, beaucoup moins angoissée par la mort que toi.
Si Soljenitsyne parle de ça à Harvard c'est parce que pour lui les USA et l'URSS ne sont que les deux faces d'une même médaille, celle du matérialisme. Comment obtenir le mieux pour tous sur Terre ? Soit par la liberté soit par l'égalité. La guerre froide peut se résumer à ça : matérialisme contre matérialisme, liberté contre égalité. Mais pour lui peu importe lequel l'emporte puisqu'en définitive c'est le matérialisme qui gagne. D'où son idée de le dépasser en le réconciliant avec la spiritualité. Après, Soljenitsyne est un orthodoxe fervent, il a toujours tendance à terminer ses raisonnements par Dieu, il faut le reconnaître. Le discours complet est trouvable sur internet je crois, il est assez court.
Historiquement ce qui a réellement bouleversé le rapport à la mort c'est la Peste.
C'est à ce moment qu'on a arrêté de voir la mort comme une suite de la vie à laquelle on pouvait se préparer mais comme une catastrophe qui vous tombe dessus sans même pouvoir être pleuré, qu'on a commencé à vouloir garder les corps des morts aussi loin que possible de nous etc
Bonnes balades.
Fallait raquer pour être enterré dans l'église, les ploucs, c'est DEHORS, pas de va-pieds-nus éternels dans la maison du seigneur, c'est le règlement. T'as pas les basket, tu rentre pas.
Moaaah? Cynique? rhoooo... i'm schoking! Oh my god! ^^
Perso j'en ai rien à cirer, vu que je pense qu'après, y'a que dalle, donc je peux picoler et faire ce que je veux tant que j'emmerde pas le monde, en tout cas ce qui est sur, c'est que je dors sur mes deux oreilles et que la dernière fois que j'ai foutu les pieds dans une église, c'était pour un enterrement et je m'y suis fait chier comme un rat mort. (désolé si je choque, mais c'est la vérité, mille milards de mille excuses, j'y peux rien, c'est ainsi et je suis honnête)
L'assurance du salut... libre à chacun de croire que l'au delà (auquel je crois) est juste dans le sens Justice, mais de penser que c''est le bordel partout et que la justice est une idée humaine totalement arbitraire me parait plus sensée, au même titre que l'écologie où la psychiatrie, après chacun son truc, ne pas juger est le premier précepte de ma religion personnelle.
Amicalement; signé Cats Eyes, un agnostique lambda. :)