En statistiques, le biais du survivant consiste à surévaluer les chances de succès d’un groupe en concentrant l’attention sur les sujets ayant survécu. Par exemple, on imagine souvent que les produits étaient mieux manufacturés auparavant, car on n’examine que ceux qui ont survécu.
Un autre exemple de ce biais a été démontré durant la Seconde Guerre mondiale. De façon contre-intuitive, il était préférable de renforcer le blindage des avions revenant du front sur les endroits non endommagés, car ceux abîmés à ces endroits n’étaient tout simplement pas revenus.
Commentaires préférés (3)
Je peux donner un exemple un peu inattendu : la littérature. On peut avoir l'impression qu'une grande partie de la littérature aujourd'hui ne vaut rien, alors qu'elle était bien mieux avant. En réalité, on ne lit plus aujourd'hui que les meilleurs livres d'antan, comme dans 200 ans on ne lira plus que les meilleurs livres d'aujourd'hui.
En fait, c'est pas si compliqué.
Ici, on nous explique le biais du survivant. En fait, les objets anciens que l'on peut voir, c'est uniquement ceux qui ont été conservés, parce que bon, la télé à Mémé qu'elle a jeté il y a 20 ans, on la reverra plus... Et du coup, comme on voit les objets qui ont survécu, on se dit :"Ouah, à l'époque, c'était du solide..." Alors qu'en vérité, c'est juste certains appareils qui ont survécu, toutes les télés du même modèle que celle qui a survécu n'étaient peut-être pas toutes aussi solide...
L'exemple avec les avions, c'est pareil... Si on voit un avion revenir avec un trou dans le fuselage, c'est que le trou ici n'est pas si dramatique que ça, alors que si on ne voit jamais d'avion revenir avec un trou dans l'aile, c'est que l'aile est trop faible, et que aucun avion avec un trou dans l'aile n'est capable de revenir... Il faut donc plutôt renforcer l'aile que le fuselage, vu que c'est en fait l'endroit le plus sensible... Mais à cause du biais du survivant, comme on voit que des avions avec un trou dans le fuselage, mais jamais dans l'aile, et bien on a tendance à renforcer le fuselage des nouveaux avions, vu que c'est ce qui semble le plus faible...
Voilà, j'espère avoir été plus clair que l'anecdote, mais en me relisant, c'est pas si sûr finalement... ;-)
Bonne journée
Edit : Finalement, les exemples donnés au-dessus (chanteur et littérature) sont sans doute plus clairs et beaucoup plus simples que mon explication...
Pendant la 1re Guerre Mondiale, quand le casque Adrian a été adopté par l'armée en 1915, les médecins ont noté une forte augmentation du nombre de blessures à la tête.
Le biais du survivant ici serait de dire "il y a plus de blessés, donc le casque est contre-productif", en oubliant simplement que sans casque, on n'était pas blessé, on était MORT. Or les médecins ne voyaient pas les morts.
Tous les commentaires (59)
Heureusement les sources sont là pour mieux comprendre... ;) ou bien alors je ne suis pas encore bien réveillé car j'ai survécu à la nuit que je viens de passer !
D'habitude les anecdotes de TybsX... sont très claires et faciles à comprendre. Mais celle-ci... Elle a peut-être été reformulée par la modération avant d'être postée ?
Ķékéçé ?
Je peux donner un exemple un peu inattendu : la littérature. On peut avoir l'impression qu'une grande partie de la littérature aujourd'hui ne vaut rien, alors qu'elle était bien mieux avant. En réalité, on ne lit plus aujourd'hui que les meilleurs livres d'antan, comme dans 200 ans on ne lira plus que les meilleurs livres d'aujourd'hui.
Je ne vois pas ce qu'il y a de difficile à comprendre..
J'en donne un exemple à ma sauce en espérant qu'il soit correct :
On pense que devenir chanteur c'est super, on est reconnu, on est célèbre, on gagne beaucoup d'argent, beaucoup de personnes vous aiment...mais c'est parce que, selon moi, on oublie les milliers de pseudo-chanteurs qui ont échoué...d'où le biais du survivant...enfin..selon ce que j'ai compris
En fait, c'est pas si compliqué.
Ici, on nous explique le biais du survivant. En fait, les objets anciens que l'on peut voir, c'est uniquement ceux qui ont été conservés, parce que bon, la télé à Mémé qu'elle a jeté il y a 20 ans, on la reverra plus... Et du coup, comme on voit les objets qui ont survécu, on se dit :"Ouah, à l'époque, c'était du solide..." Alors qu'en vérité, c'est juste certains appareils qui ont survécu, toutes les télés du même modèle que celle qui a survécu n'étaient peut-être pas toutes aussi solide...
L'exemple avec les avions, c'est pareil... Si on voit un avion revenir avec un trou dans le fuselage, c'est que le trou ici n'est pas si dramatique que ça, alors que si on ne voit jamais d'avion revenir avec un trou dans l'aile, c'est que l'aile est trop faible, et que aucun avion avec un trou dans l'aile n'est capable de revenir... Il faut donc plutôt renforcer l'aile que le fuselage, vu que c'est en fait l'endroit le plus sensible... Mais à cause du biais du survivant, comme on voit que des avions avec un trou dans le fuselage, mais jamais dans l'aile, et bien on a tendance à renforcer le fuselage des nouveaux avions, vu que c'est ce qui semble le plus faible...
Voilà, j'espère avoir été plus clair que l'anecdote, mais en me relisant, c'est pas si sûr finalement... ;-)
Bonne journée
Edit : Finalement, les exemples donnés au-dessus (chanteur et littérature) sont sans doute plus clairs et beaucoup plus simples que mon explication...
Cette anecdote m'a occasionné un dérèglement cognitif sévère en première lecture.
Je crois avoir bien compris ce "biais" et j'avoue que je ne l'appliquerais pas (si on me le demandait :) et je dirais que je trouve ça assez con finalement :)
En effet, sur l'exemple des avions. Les avions qui ont des trous dans le fuselage reviennent, et comme on en voit pas revenir avec des trous dans les ailes, un génie a trouvé l'idée qu'il fallait alors renforcer les fuselages, contrairement à ce que l'on aurait imaginé en premier... C'est bien ça l'idée.
Alors moi, qui suis sûrement un imbécile, je me dis que puisque les avions avec trous dans la carlingue reviennent et pas ceux avec trous dans les ailes, je vais renforcer les ailes bien sûr ! Pour essayer d'en sauver plus ; puisque les autres reviennent le plus généralement. Non ?
Regardons les sondes "picto" qui ont été responsables d'accidents... Y a t-il un con quelque part qui s'est dit "il faut renforcer l'empenage" ? Non bien sûr ; on a modifié les sondes :)
Pendant la 1re Guerre Mondiale, quand le casque Adrian a été adopté par l'armée en 1915, les médecins ont noté une forte augmentation du nombre de blessures à la tête.
Le biais du survivant ici serait de dire "il y a plus de blessés, donc le casque est contre-productif", en oubliant simplement que sans casque, on n'était pas blessé, on était MORT. Or les médecins ne voyaient pas les morts.
À l'inverse, il est probable qu'une partie des avions touches sur les parties moins sensibles résistent, et d'autres non, suivant l'importance de l'impact, la distance pour atterrir... Donc mieux vaut renforcer ces parties pour augmenter la proportion des avions survivants.
Dans les avions de ligne par exemple, j'ai travaillé sur leurs sièges, un des buts est que les blessés graves ou morts n'empêchent pas les autres de sortir. On a plus travaillé sur le nombre de personnes "sauvables" que sur essayer de "récupérer" les personnes en situation déjà critique.
Un survivant, ça trompe énormément!
Et comment colle ce biais avec l'obsolescence programmée?
Le biais le plus populaire est surtout celui de voir des biais partout.
Idem pour les sophismes. Le plus grotesque est celui de la pente glissante car il est opposé à toutes les stratégies commerciales et guerrières.
Désolé , je n'avale pas tout cru un "biais" parce que bien emballé...
Mouais enfin pour les objets manufacturés, je ne suis qu’à moitié convaincu. On sait très bien qu’il y a l’obsolescence programmée, qui n’existait pas avant. De manière générale ils duraient plus longtemps avant
Toutes mes excuses à ceux qui trouvent l’anecdote mal écrite ou mal expliquée, je pensais à tort que le message bien que concis (le 1er paragraphe du moins) permettait de comprendre ce biais statistique.
Un autre exemple peut être plus parlant : on pourrait croire que les bâtiments antiques ou anciens tels que les pyramides, les cathédrales ou les châteaux forts attestent de techniques de construction très efficaces et durables dans le temps. Finalement, notre échantillon d’analyse ne compte que les bâtiments ne s’étant pas effondrés.
De la même façon, le rêve américain est un peu basé sur ce biais. On connaît les exemples de Steve jobs, Elon Musk, bill gates, mark zuckerberg qui parti de peu ont fondé des empires. On ne compte pas la très grande majorité des entreprises ayant fait faillites et le nombre de personnes étant ruinées.
Ce n’est certainement pas nouveau ni inventé par les firmes de matériel informatique.
Il n’est pas question ici de voir des biais partout. Ces biais existent tout simplement et c’est à chacun d’y faire attention dans ces analyses. L’exemple des avions montrent bien que ce biais ne concerne pas uniquement l’obsolescence programmée.