Selon une étude de l'Union européenne, un miel sur trois vendu en Europe est frauduleux. Cela concerne majoritairement les miels importés, qui sont bien moins chers. Il existe plusieurs types de fraudes : la plus courante est l'adultération (ajout de sirop de sucre ou nourrissement des abeilles). Certains produits sont même entièrement fabriqués en usine.
Commentaires préférés (3)
Le coupable principal de ce "fléau" est la Chine (sans volonté de stigmatiser ce pays particulièrement mais sur ce sujet, c'est un fait). Sa production de miel explose alors que la mortalité de ces abeilles explose aussi.
Il est donc possible de trouver du miel en supermarché qui n'a jamais côtoyé de près ou de loin la moindre abeille. Le miel "chinois" a d'ailleurs été interdit en UE pendant 2 ans avant d'être de nouveau autorisé. Au goût, il est presque impossible de faire la différence et le seul moyen de prouver la contrefaçon est de procéder à une analyse microscopique du miel en question.
Témoignage d'un commercial français qui explique avoir acheté du faux miel pour le marché français : www.youtube.com/watch?v=BsX828j-BAI
Il évoque un prix imbattable de moins d'1€ le kilo pour du "faux miel".
Il a écrit un livre sur le sujet de l'agroalimentaire : "Vous êtes fous d'avaler ça!" (Christophe Brusset).
Le nourrissement des abeilles est malheureusement une pratique extrêmement répandue en France également, favorisé par la démocratisation de l'activité d'apiculture depuis une vingtaine d'années.
Faire du miel a longtemps été une activité + basée sur la passion que la rentabilité. Faire du pognon avec le miel, ce n'est pas le meilleur business plan. Je me souviens de mon grand père qui remerciait les abeilles de partager leur miel... un autre temps.
Empêcher les abeilles de bénéficier des bienfaits du miel a tout autant d'impact que celui des pesticides, de la pollution ou du varoa. Mais bon, pour ça, faut se remettre en question...
Il faut vraiment durcir les sanctions sur les fraudes alimentaires.
Dès qu'une fraude est constaté, les personnes physiques ayant agit en connaissance de cause : interdiction d'exercer dans ce secteur, prison, amende, interdiction de territoire si étranger.
Si personne morale : dissolution, amende, interdiction d'exercer dans le secteur, remboursement total de l'argent généré grâce à la fraude, name & shame, et surtout tout ça se propage systématiquement par la responsabilité des actionnaires, même en cas de lien de société mère-fille.
Et puis l'extraterritorialité du droit c'est bien, soumettons les entreprises étrangères à notre droit, faisons de nos exigences normatives le model mondial, comme avec le RGPD.
Tous les commentaires (58)
Si seulement il n'y avait que le miel..
www.courrierinternational.com/article/arnaque-des-tomates-pas-si-italiennes-que-ca
Lu ce matin avant de voir l anecdote :(
Et oui, difficile pour un apiculteur de faire tous les marchés de sa région dans des zones touristiques notamment donc tous les jours et "en même temps" produire des quantités industrielles de miel. Faut être conscient quand on achète ce genre de produit à faible production si on veut un produit réellement artisanal.
Le coupable principal de ce "fléau" est la Chine (sans volonté de stigmatiser ce pays particulièrement mais sur ce sujet, c'est un fait). Sa production de miel explose alors que la mortalité de ces abeilles explose aussi.
Il est donc possible de trouver du miel en supermarché qui n'a jamais côtoyé de près ou de loin la moindre abeille. Le miel "chinois" a d'ailleurs été interdit en UE pendant 2 ans avant d'être de nouveau autorisé. Au goût, il est presque impossible de faire la différence et le seul moyen de prouver la contrefaçon est de procéder à une analyse microscopique du miel en question.
Témoignage d'un commercial français qui explique avoir acheté du faux miel pour le marché français : www.youtube.com/watch?v=BsX828j-BAI
Il évoque un prix imbattable de moins d'1€ le kilo pour du "faux miel".
Il a écrit un livre sur le sujet de l'agroalimentaire : "Vous êtes fous d'avaler ça!" (Christophe Brusset).
Le nourrissement des abeilles est malheureusement une pratique extrêmement répandue en France également, favorisé par la démocratisation de l'activité d'apiculture depuis une vingtaine d'années.
Faire du miel a longtemps été une activité + basée sur la passion que la rentabilité. Faire du pognon avec le miel, ce n'est pas le meilleur business plan. Je me souviens de mon grand père qui remerciait les abeilles de partager leur miel... un autre temps.
Empêcher les abeilles de bénéficier des bienfaits du miel a tout autant d'impact que celui des pesticides, de la pollution ou du varoa. Mais bon, pour ça, faut se remettre en question...
D'ailleurs Tybs, je croyais que l'adultération ne concernait que l'ajout de sucre au miel, mais pas le nourrissage des abeilles avec du sucre artificiel. ca englobe les 2 pratiques ?
youtu.be/lXXp-PVQ0HQ
On trouve une interview de lui sur la chaîne YouTube de thinkerview. Pour ceux qu'ils veulent mieux comprendre le fonctionnement de l'aggroalimentaire.youtu.be/lXXp-PVQ0HQ?t=4349
Voici un autre extrait (environ 3 min, à partir de 1h12 environ), où il explique l'évolution des méthodes de fraudes pour tenter de berner les contrôles :Toute son intervention est d'ailleurs très intéressante (mais il faut avoir un peu de temps devant soi ^^).
- Celui de donner du sucre pendant la miellée, qui donc peut avoir un impact sur la qualité du miel, et qui semble donc constituer une fraude
- celui de retirer tout le miel en fin de miellée pour le commercialiser et ne laisser aux abeilles que du sucre synthétique à l'automne. Cela ne semble pas constituer une fraude (car peu d'impact sur le miel de la saison n+1) mais une pratique que je ne considère pas vertueuse (avis perso)
N'étant pas un expert, je lirai avec plaisir tout complément ou correction ^^
Explications en détails dans cette video, ça fait peur mais ça explique assez bien ce qu’on obtient quand on veut des prix toujours plus bas youtube.com/watch?v=BzWQQ5Z2ysA&feature=share
Il faut vraiment durcir les sanctions sur les fraudes alimentaires.
Dès qu'une fraude est constaté, les personnes physiques ayant agit en connaissance de cause : interdiction d'exercer dans ce secteur, prison, amende, interdiction de territoire si étranger.
Si personne morale : dissolution, amende, interdiction d'exercer dans le secteur, remboursement total de l'argent généré grâce à la fraude, name & shame, et surtout tout ça se propage systématiquement par la responsabilité des actionnaires, même en cas de lien de société mère-fille.
Et puis l'extraterritorialité du droit c'est bien, soumettons les entreprises étrangères à notre droit, faisons de nos exigences normatives le model mondial, comme avec le RGPD.
Je serais plutôt partisan d'un protectionnisme fiscal d'envergure. Je n'ai pas spécialement d'opinion politique mais il me semble qu'Arnaud Montebourg en avait émis l'idée.
Si on met une taxe de 400% sur le miel importé chinois. Quand j'irais au supermarché, il y a de forte chance que le miel d'apiculteur français soit finalement moins cher que le miel chinois (qui ne sera même plus en vente d'ailleurs au bout d'un moment). C'est d'autant plus efficace que les contrôles sur les produits français sont "plus faciles" à réaliser que les contrôles sur produits importés.
Si vous ne voulez pas vous faire avoir : n'achetez que du miel de France, car le miel de Chine n'est jamais sous la mention Made in China. En effet ils jouent sur le règlement pour dire qu'il vient d'ailleurs. Cette magouille n'est pas possible en UE mais si vous prenez du miel Français vous soutenez nos producteurs… et c'est déjà beaucoup.
C'était l'instant pub pour la production française.
Aujourd'hui on préfère surproduire de la nourriture à bas prix et faire vivre l'agriculture à coup de subventions plutôt que de payer directement le prix que la nourriture devrait valoir en considérant un travail de qualité.
Ce sont des choix d'orientation de société, c'est malheureux, mais l'inertie va rendre ca quasiment impossible à changer à moyen terme.
Etant moi même apiculteur amateur, je trouve curieux que le nourrissage "ordinaire" Soit constitutif d une fraude.
En effet si on n aide pas ses colonies dans des periodes comme aujourd'hui, avec un printemps tardif et où les températures exterieures ne sont pas suffisantes pour que les abeilles puissent sortir butiner, elles vont mourir de faim. De même, pour les aider à passer l hiver on leur met des pains de candi .
Quant au fait de partager le miel avec les abeilles, a ma connaissance tout le monde fait ça en France. On a le corps de la ruche dans lequel on laisse aux abeilles leurs reserves et on pose des hausses par dessus, et on ne recolte le miel que dans ces hausses
Comment tu gères les répercussions chinoises sur les produits français comme le porc ?
L'idée est super mais pas évident surtout que tu dois convaincre l'UE de suivre et que sans l'UE la France ne pèse pas lourd face à la Chine.
Si tu as des éléments pour étayer ceci je suis tout ouïe :)
Sinon ça serait terrible pour les apiculteurs de ne pas pouvoir aider leurs abeilles quand la météo est vache :)
En faisant ça, on viol le droit international, on s'abaisse à leur niveau et on enclenche une dynamique conflictuelle à l'échelle internationale qui ne peut mener a rien de bon a long terme.
Non il faut agir subtilement et sous couvert d'une bonne raison. Comme avec le RGPD justement.
Le RGPD édicte des règles pour le traitement des données personnelles et fixe un standard pour ces données : ce n'est pas un bien commercialisable mais une extension d'un individu comme une main, ou un oeil. Mais ce n'est pas tout, il impose les normes européennes au reste du monde, mettant sur un pied d'égalité entreprises européennes et étrangères. C'est du protectionnisme déguisé, et parce que c'est déguisé personne ne peut rien dire !
De l'eau sucrée de temps en temps ne me choque pas, par contre, le miel artificiel, vous pouvez le faire vous-même, un peu d'eau dans du sucre et trois gouttes de colorant...
Et oui je suis aussi partisan de surtaxer la sous-merde importée, y'a pas de raisons de ne pas le faire, et si les chinois bloquent leurs importations de porc français, ben on a qu(à se servir des taxes pour soutenir nos éleveurs.
Du protectionnisme, exact, tout le monde le fait, mais au bout d'un moment, y'en a marre de se faire entuber.
N'importe quel pays (ou groupe de pays) peut imposer les droits de douanes qu'ils souhaitent sur les marchandises locales qu'ils veut protéger. Alors bien entendu, c'est un peu plus compliqué en France car on fait partie de l'union douanière européenne mais on pourrait proposer à l'UE toute entière de taxer fortement les produits ayant de grandes chances d'être frauduleux selon les critères de qualité européen. L'étude de l'anecdote est justement faite à l'échelle européenne.
L'exemple typique souvent repris est le panneaux photovoltaïque. L'Europe et particulièrement la France était il y a quelques années les pionniers en matière de photovoltaïque. On en produisait en France avec une qualité certaine. Puis on s'est retrouvé inondé par des panneaux PV chinois bon marché, avec un rendement médiocre et une durée de vie faible. Si on avait taxé à l'époque ces produits chinois ne répondant pas (au départ en tout cas) aux normes CE. On aurait pu protéger tout un pan de notre industrie française et européenne sur le sujet. reporterre.net/Photovoltaique-le-gachis-francais
Les Russes, les Etats-uniens, les Japonais pratiquent le protectionnisme fiscal à des taux élevés et il n'y a vraiment que les "gentils" européens pour se laisser faire comme des bisounours sur le marché mondial. D'ailleurs, il y a encore plus efficace que le protectionnisme fiscale, ce sont les accords de marché de réciprocité mais c'est encore plus difficile à mettre en place. Alors bien entendu, c'est une politique à double-tranchant qui parfois ne porte pas ces fruits quand elle est mise en place trop tard (typiquement le cas américain où le protectionnisme de Donald Trump a finalement creusé le déficit). L'effet d'une augmentation des droits de douane n'est donc pas toujours bénéfique surtout quand il est appliqué sur des marchés déjà en place.
Toutefois, je crois sincèrement que sur certains marchés de pointe technologique et certains marchés agroalimentaire locaux où l'Europe peut se positionner et possède des compétences/ressources, il serait vraiment intéressant d'envisager une politique fiscale européenne un peu plus agressive.