L'arbre sacré abattu par un activiste

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Kiidk'yaas était un arbre unique au monde, en Colombie-Britannique. Cet épicéa de Sitka était atteint d'une anomalie génétique qui donnait à ses aiguilles une couleur dorée. Considéré comme sacré par le peuple Haida, il fut abattu en 1997 par un activiste voulant dénoncer l'exploitation de la forêt.

Grant Hadwin, l'activiste, voulut aller en kayak à son procès mais disparut et ne fut jamais retrouvé.


Tous les commentaires (57)

a écrit : C'est quand même intéressant de voir le flot de critiques que déchaine son acte (couper un seul arbre) par rapport a l'indifférence générale envers tous les autres arbres coupés chaque jour, pour des motifs bien moins avouables.
A posteriori, cela valide bien la motivation de son geste (que l'on approuve ou non).
Peut être que les gens qui s’indignent ici s’indignent aussi pour le reste mais ici le sujet est cet homme et son acte :/

a écrit : C’est intéressant de voir comment la même histoire, racontée sous deux prismes légèrement différent, avait suscité des commentaires sensiblement différent !

Est-ce les mœurs qui ont évolué ou le style rédactionnel qui nous pousse dans un sens plutôt qu’un autre ?
Certainement un peu des deux.
Mais vraisemblablement la communauté prefere mettre en top 1 un commentaire prônant insulte et mécontentement plutôt que d'échange constructif comme pourrait le faire un Epoxy ou Tybs.

Le non du livre est "l'arbre qui cache la forêt" il me semble

a écrit : J'avais vu un reportage sur cette activiste. En fait c'était un amoureux de la forêt qui ressentait une véritable communion avec les arbres.
Par cet acte, il a voulu dénoncer l'hypocrisie des organisations prêtes à tout pour protéger cet arbre la, sans se soucier de l'énorme déforestation qui
avait lieu à quelques kilomètres de la. Ca ne rend pas forcément son acte légitime, mais ça l'explique en partie. Afficher tout
L'arbre qui cache la forêt

J'ai bien lu l'histoire d'Haldwin, les sources, les posts de ce forum, et c'est assez difficile de se faire une idée précise sur son acte... Il y a vraiment matière à disserter.
La thèse, c'est qu'on a affaire à un demeuré exalté. "Je tue un arbre unique et vénéré parce que j'aime trop les arbres" ; dis comme ça c'est vrai qu'il ne paraît pas y avoir beaucoup de discussion possible :)
L'anti-thèse, c'est que, sans l'excuser, on trouve des explications à ce geste. Un "message" que l'auteur de l'acte veut faire passer, et qui a dû lui coûter beaucoup ! En peine, en émotion... Le message est d'ailleurs passé, puisqu'on en parle encore presque 30 ans après. A-t-il eu du "poids" ? A-t-il servi ? C'est une autre question et je n'ai pas la réponse.
La synthèse, chacun aura la sienne ; pour ma part, je mettrais en évidence les risques, les dangers, d'une passion exacerbée... Quel que soit le thème de la passion : dans le sport, la haine de l'autre et la violence parfois... Dans la religion : idem... Dans la politique aussi... On peut trouver moult exemples de passions "folles", avec lesquelles aucun débat n'est possible, qui deviennent des "way of live" uniques, et qui peuvent mener à des actes parfois déments.
Pour conclure : les "passionnés" (les vrais j'entends) m'emmerdent ! :) Ils ont conditionné leurs vies, ne parlent que de ça, ne vivent que pour ça...

a écrit : Peut être que les gens qui s’indignent ici s’indignent aussi pour le reste mais ici le sujet est cet homme et son acte :/ Le sujet est aussi sa motivation.

a écrit : Ce genre d’analyse et de raccourcis éclatés au sol, sérieusement…

Lire les sources et l’histoire de cet homme permet de comprendre ses motivations qui sont au final bien plus sensées qu’il n’y paraît.
Défendre un seul arbre car il est différent des autres (et donc potentiellement -je dis bien potenti
ellement- « malade » et remplissant moins bien son rôle de filtre à CO2 que ceux alentours) en laissant le reste de la forêt qui l’entoure être détruite, ça pose quand même question.
Si seul cet arbre tombe, la forêt continue son rôle de filtre et de poumon géant alors que si toute la forêt tombe et qu’à la fin, seul subsiste cet arbre au seul motif qu’il est sacré, la situation s’avèrerait plus que critique dans un monde où les arbres et forêts sont déjà clairement trop peu nombreux.

D’ailleurs, je suis quasi-sûr qu’il y avait déjà une anecdote à ce sujet, bien plus complète que celle-ci que je trouve vraiment légère.
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Ses motivations sont sensées oui. Il veut attirer l'attention sur la déforestation. Mais ses méthodes sont mauvaises.
Déjà il y a le fait que lui personnellement considère sa cause comme tellement importante qu'elle peut piétiner les croyances et traditions d'un peuple, alors même que les deux ne s'opposent fondamentalement pas et qu'on peut trouver un million d'autres manières de soutenir sa cause.
De plus il y a le fait que l'arbre en question était un objet spirituel et culturel plutôt qu'un objet fonctionnel écologique. L'attention qui lui était portée n'était pas d'ordre écologique mais d'ordre culturel. Mais les deux ne s'opposent encore une fois pas. Pourquoi se faire s'affronter cet arbre et la forêt ?
Egalement, pourquoi vouloir mettre une cause écologique en opposition avec les rites et traditions des sociétés ? Encore plus quand il s'agit de traditions animiste. C'est quand même vachement compatible une tradition animiste et l'écologie.
C'est pour ça que je dis que le monsieur était tellement obnubilé par son engagement qu'il a manqué de discernement en pensant que la fin justifiait les moyens. Et je pense que cet acte est également contre productif.
Et je comprend que certains voit en lui un héros romantique défendant une cause envers et contre tout. Mais il faut pas confondre la cause et l'action commise pour la défendre. Je pourrai citer plein de "héros romantique" défendant a coup de destruction, comme lui, une cause ou une idéologie très différente et je suis certains que bien peu les défendront car la cause leur parle moins.
Parce que quelqu'un est dans le "camp des gentils" ne veut pas dire qu'il faut le défendre envers et contre tout.

En fait, si cet arbre n'avait été protégé que par des occidentaux doucement écologistes mais conciliants avec les abattages massifs, je pense que son acte n'aurait pas suscité une telle controverse.
Ce qui me gêne le plus, c'est que l'arbre "appartenait" à la culture d'un peuple autochtone en tant qu'être à part entière. Que ce peuple n'avait aucun lien ni responsabilité avec la déforestation dénoncée par ailleurs, au contraire.
Ainsi les Haidas ont subi une double peine, Grant les condamnant pour un crime dont ils étaient pourtant les victimes...
Finalement, je pense que seuls les Haidas auraient mérité de juger Grant.

Etrange, cette anecdote est probablement celle qui déclenche le plus de questionnements en moi

a écrit : J'ai bien lu l'histoire d'Haldwin, les sources, les posts de ce forum, et c'est assez difficile de se faire une idée précise sur son acte... Il y a vraiment matière à disserter.
La thèse, c'est qu'on a affaire à un demeuré exalté. "Je tue un arbre unique et vénéré parce que j�
39;aime trop les arbres" ; dis comme ça c'est vrai qu'il ne paraît pas y avoir beaucoup de discussion possible :)
L'anti-thèse, c'est que, sans l'excuser, on trouve des explications à ce geste. Un "message" que l'auteur de l'acte veut faire passer, et qui a dû lui coûter beaucoup ! En peine, en émotion... Le message est d'ailleurs passé, puisqu'on en parle encore presque 30 ans après. A-t-il eu du "poids" ? A-t-il servi ? C'est une autre question et je n'ai pas la réponse.
La synthèse, chacun aura la sienne ; pour ma part, je mettrais en évidence les risques, les dangers, d'une passion exacerbée... Quel que soit le thème de la passion : dans le sport, la haine de l'autre et la violence parfois... Dans la religion : idem... Dans la politique aussi... On peut trouver moult exemples de passions "folles", avec lesquelles aucun débat n'est possible, qui deviennent des "way of live" uniques, et qui peuvent mener à des actes parfois déments.
Pour conclure : les "passionnés" (les vrais j'entends) m'emmerdent ! :) Ils ont conditionné leurs vies, ne parlent que de ça, ne vivent que pour ça...
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J'ai fait la même chose car je n'avais pas tellement d'avis et je te rejoins sur ton opinion.
Je nuancerais un peu sur le côté passion. Oui certains passionnés vont trop loin (je ne sais pas pourquoi j'ai l'image des pères de famille sur le bord du terrain de foot où jouent leurs gamins et qui ne pensent qu'à la victoire).
Par contre ici on parle d'engagement écologique. Et en travaillant sur le sujet, en se renseignant sur tout ce qui se passe, il y a réellement de quoi devenir fou car on n'est plus dans l'engagement passionné mais dans la survie (certes à moyen et long terme) mais cela reste des actes désespérés pour survivre car nos connaissances nous ont permis de voir qu'on allait dans le mur.

Le "passionné" d'écologie ne peut QUE devenir fou devant l'inaction générale et le suicide collectif qui se trame. On se retrouve ensuite avec des actions "coup de poing" sans trop de sens comme "bloquer une autoroute" / "abattre un arbre" / "infilter une centrale nucléaire" .... Il faut imaginer l'écologiste convaincu comme un chat apeuré dans un couloir qui voit la fourrière et la mort arriver. Maintenant la vraie question qui reste, c'est : au vu des constatations faites scientifiquement, ne devrions nous tous pas être des chats apeurés ?

Cela me rappelle les répliques de Rorschach dans The Watchmen.
www.youtube.com/watch?v=ScpP9HmAIrg&ab_channel=Ma%C3%AEtreBra%27tacdeChulak

a écrit : J'ai fait la même chose car je n'avais pas tellement d'avis et je te rejoins sur ton opinion.
Je nuancerais un peu sur le côté passion. Oui certains passionnés vont trop loin (je ne sais pas pourquoi j'ai l'image des pères de famille sur le bord du terrain de foot où jouent leurs gamins
et qui ne pensent qu'à la victoire).
Par contre ici on parle d'engagement écologique. Et en travaillant sur le sujet, en se renseignant sur tout ce qui se passe, il y a réellement de quoi devenir fou car on n'est plus dans l'engagement passionné mais dans la survie (certes à moyen et long terme) mais cela reste des actes désespérés pour survivre car nos connaissances nous ont permis de voir qu'on allait dans le mur.

Le "passionné" d'écologie ne peut QUE devenir fou devant l'inaction générale et le suicide collectif qui se trame. On se retrouve ensuite avec des actions "coup de poing" sans trop de sens comme "bloquer une autoroute" / "abattre un arbre" / "infilter une centrale nucléaire" .... Il faut imaginer l'écologiste convaincu comme un chat apeuré dans un couloir qui voit la fourrière et la mort arriver. Maintenant la vraie question qui reste, c'est : au vu des constatations faites scientifiquement, ne devrions nous tous pas être des chats apeurés ?

Cela me rappelle les répliques de Rorschach dans The Watchmen.
www.youtube.com/watch?v=ScpP9HmAIrg&ab_channel=Ma%C3%AEtreBra%27tacdeChulak
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Je vais surement paraître complotiste, mais regardons les choses en face. Le suicide ne sera pas aussi collectif que ça. Certain(e)s ont de quoi se mettre à l'abri grâce à ce qui nous conduit dans le mur (surconsommation, énergies fossiles, exploitation à outrance des matières premières, etc ...). Et ces personnes sont celles qui ont le pouvoir de faire, mais ne font pas parce que c'est moins rentable à court terme.
Certes, ils ne nous survivront pas bien longtemps, mais c'est une maigre consolation.

a écrit : Certainement un peu des deux.
Mais vraisemblablement la communauté prefere mettre en top 1 un commentaire prônant insulte et mécontentement plutôt que d'échange constructif comme pourrait le faire un Epoxy ou Tybs.
Merci, sincèrement merci.

La pire activiste du monde… C’est comme aller violer des enfants pour protester contre la pedophilie. Comme disait Einstein, il n’y a que deux choses infinies. La bêtise humaine et l’univers. Même s’il tempère en disant qu’il n’a pas de certitude pour l’univers.

a écrit : J'ai effectivement dit "se croit la sainteté incarné". J'aurai dû rajouter "ou croit sa cause supérieure à tout". Au temps pour moi.
J'ai rencontré beaucoup de personne qui entre dans cette définition, c'est quelque chose qui est assez commun.

Ce que j'
;ai dit sur l'île de Bréhat est une invention illustrant ce genre de position. J'ai choisit d'inventer un exemple assez général et extrême pour justement éviter de politiser la chose en mettant en avant telle ou telle idéologie.

Je n'ai jamais entendu parler d'une supposée propagande lgbt à l'école perso.
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Moi non plus, mais c'est pourtant ce que dénonces Z.

a écrit : De mon point de vue, il est auto-centré sur la méthode de défense de sa cause, pas sur la cause elle-même. C'est un peu comme si je décidais de battre à mort un enfant albinos pour soutenir la cause des enfants battus... WTF !!!
Le pire, c'est que je pense que ça aurait autant d'effets que son acte
sur la déforestation ...
Désolé, ça me file le blues, ce genre de choses...
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Il est pourtant beaucoup moins auto-centré que ceux qui coupent tous les jours beaucoup plus d'arbres pour leur cause à eux (leur profit). Mais bizarrement, on ne voit pas de critiques aussi violentes.

a écrit : Certes, mais il faut parfois un sacrifice individuel pour mobiliser une action collective.
L'histoire est remplie de cas de ce genre.
Mourrir pour des idées, l'idée est excellente ! Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eu...

a écrit : 7n activiste qui coupe des arbres il a tout compris lui.... Parfois pour dénoncer une chose il faut frapper avec un coup symbolique.
Mais pour le comprendre il faut déjà avoir été activiste dans sa vie.