Le coeur réfléchit à sa manière

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Le cœur possèderait lui aussi une sorte de petit cerveau. L'organe est en effet entouré d'un système nerveux intracardiaque (SNI), un réseau de neurones et de fibres nerveuses qui régulerait certaines fonctions cardiaques de manière autonome, sans intervention du cerveau.

Ceci permettrait notamment de réagir promptement à de brusques variations, puisque les informations et les "ordres" sont récoltés et envoyés localement.


Commentaires préférés (3)

Le SNI ne constitue qu’une partie du Système Nerveux Autonome (SNA) - ou Système nerveux végétatif - qui comme son nom l’indique assure de façon autonome le fonctionnement de l’ensemble du corps

Il n’y a pas que le fonctionnement du cœur, la respiration ou la digestion qui sont concernés :

Un (petit) exemple : quand le médecin donne un petit coup de marteau réflexe au-dessous de la rotule, il teste la réaction neurologique appelée « réflexe myotatique » où le cerveau n’intervient pas, même si on sent le coup porté.

Autre exemple : les érections nocturnes chez l’homme et les lubrifications vaginales nocturnes chez la femme sont gérées par le SNA et non par une excitation psychogène au niveau du cerveau (Pas de lien avec un supposé rêve érotique).

La mort cérébrale concerne tout le système nerveux y compris le système nerveux autonome (SNA).

fr.wikipedia.org/wiki/Mort_c%C3%A9r%C3%A9brale

Chouette une anecdote sur le coeur. Je suis obligé d'y mettre mon grain de sel.

Le cœur dispose effectivement d’un système nerveux intracardiaque (SNI) capable d’assurer une régulation autonome de certaines fonctions cardiaques de base. Cependant la majorité des réponses physiologiques du cœur dépendent du système nerveux central.
Pour vous donner une idée, lors d’un choc émotionnel intense, cette régulation centrale peut s’emballer et submerger les mécanismes locaux du SNI. C’est ce que l’on observe dans le takotsubo, ou syndrome du cœur brisé. Sous l’effet d’un stress psychique extrême, une décharge de catécholamines perturbe profondément la contraction du ventricule gauche, qui se dilate et perd temporairement son rôle de pompe.
Autrement dit, lors du décès d'un proche, d'une rupture difficile, certaines personnes sans problème cardiaque se retrouvent en unité de soins intensifs cardiologiques, pour insuffisance cardiaque aiguë.

Ce phénomène illustre à quel point le cœur, bien qu’en partie autonome, demeure étroitement soumis aux états émotionnels et au contrôle du cerveau.


Tous les commentaires (14)

Ah bon ! Je croyais qu'il était indispensable de contrôler le cœur pour qu'il batte. Je vais pouvoir me reposer

Parfois on parle de patients en état de mort cérébrale, mais si je ne m'abuse le reste du système fonctionne correctement ? Ou alors c'est maintenu artificiellement.

Le SNI ne constitue qu’une partie du Système Nerveux Autonome (SNA) - ou Système nerveux végétatif - qui comme son nom l’indique assure de façon autonome le fonctionnement de l’ensemble du corps

Il n’y a pas que le fonctionnement du cœur, la respiration ou la digestion qui sont concernés :

Un (petit) exemple : quand le médecin donne un petit coup de marteau réflexe au-dessous de la rotule, il teste la réaction neurologique appelée « réflexe myotatique » où le cerveau n’intervient pas, même si on sent le coup porté.

Autre exemple : les érections nocturnes chez l’homme et les lubrifications vaginales nocturnes chez la femme sont gérées par le SNA et non par une excitation psychogène au niveau du cerveau (Pas de lien avec un supposé rêve érotique).

La mort cérébrale concerne tout le système nerveux y compris le système nerveux autonome (SNA).

fr.wikipedia.org/wiki/Mort_c%C3%A9r%C3%A9brale

Je me souviens avoir entendu des études scolaires qui mettaient en exergue le fait que le rythme cardiaque réagissait avant même l'apparition d'une image "chocante". Comme si le cœur anticipait ce qui allait se produire (6eme sens ? Intuition ?). Et - d'après ce qui me reste de mes cours de neurosciences universitaires - il y avait des neurones dans les deux sens : cœur <-> cerveau . Ceci soutient l'hypothèse que le cœur n'est pas "simplement" un muscle

a écrit : Je me souviens avoir entendu des études scolaires qui mettaient en exergue le fait que le rythme cardiaque réagissait avant même l'apparition d'une image "chocante". Comme si le cœur anticipait ce qui allait se produire (6eme sens ? Intuition ?). Et - d'après ce qui me reste de mes cours de neurosciences universitaires - il y avait des neurones dans les deux sens : cœur <-> cerveau . Ceci soutient l'hypothèse que le cœur n'est pas "simplement" un muscle Afficher tout Comme tous les muscles, le cœur est innervé avec toutes les conséquences liées.
La transmission de l’information va effectivement dans les deux sens.
En plus, manifestement, on sait que l’innervation ne se réduit pas à un réseau de neurones et qu’il y a encore beaucoup de choses à découvrir et à comprendre avec les neurosciences.
Mais, le coup de l’anticipation d’une vision par le cœur ou les doigts de pied, j’ai du mal à y croire.
Nota, même si ça m’intéresse, mes connaissances en neurosciences sont voisines de zéro !
Juste un truc curieux au passage : en médecine traditionnelle chinoise, il y a un lien entre cœur et intestin et je viens de lire que le microbiote de l’intestin est impliqué dans la crise cardiaque : www.santelog.com/actualites/le-microbiote-implique-dans-la-crise-cardiaque

Chouette une anecdote sur le coeur. Je suis obligé d'y mettre mon grain de sel.

Le cœur dispose effectivement d’un système nerveux intracardiaque (SNI) capable d’assurer une régulation autonome de certaines fonctions cardiaques de base. Cependant la majorité des réponses physiologiques du cœur dépendent du système nerveux central.
Pour vous donner une idée, lors d’un choc émotionnel intense, cette régulation centrale peut s’emballer et submerger les mécanismes locaux du SNI. C’est ce que l’on observe dans le takotsubo, ou syndrome du cœur brisé. Sous l’effet d’un stress psychique extrême, une décharge de catécholamines perturbe profondément la contraction du ventricule gauche, qui se dilate et perd temporairement son rôle de pompe.
Autrement dit, lors du décès d'un proche, d'une rupture difficile, certaines personnes sans problème cardiaque se retrouvent en unité de soins intensifs cardiologiques, pour insuffisance cardiaque aiguë.

Ce phénomène illustre à quel point le cœur, bien qu’en partie autonome, demeure étroitement soumis aux états émotionnels et au contrôle du cerveau.

a écrit : Chouette une anecdote sur le coeur. Je suis obligé d'y mettre mon grain de sel.

Le cœur dispose effectivement d’un système nerveux intracardiaque (SNI) capable d’assurer une régulation autonome de certaines fonctions cardiaques de base. Cependant la majorité des réponses physiologiques du cœur dépend
ent du système nerveux central.
Pour vous donner une idée, lors d’un choc émotionnel intense, cette régulation centrale peut s’emballer et submerger les mécanismes locaux du SNI. C’est ce que l’on observe dans le takotsubo, ou syndrome du cœur brisé. Sous l’effet d’un stress psychique extrême, une décharge de catécholamines perturbe profondément la contraction du ventricule gauche, qui se dilate et perd temporairement son rôle de pompe.
Autrement dit, lors du décès d'un proche, d'une rupture difficile, certaines personnes sans problème cardiaque se retrouvent en unité de soins intensifs cardiologiques, pour insuffisance cardiaque aiguë.

Ce phénomène illustre à quel point le cœur, bien qu’en partie autonome, demeure étroitement soumis aux états émotionnels et au contrôle du cerveau.
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Superbe explication!

De ce fait j'ai une question, est ce le mème processus pour les personnes réalisants un arrêt cardiaque suite à un bruit trop fort ou soudain?

Est ce la peur? Ou l'onde sonore qui désactivé une fonction cardiaque?
Vous savez... souvent suite aux accidents de feux d'artifice en direction de la foule (sans se prendre la fusée mais juste au bruit) on retrouver un nombre de personnes décédées d'un arrêt cardiaque.
Cest du à quel phéomène ?

a écrit : Superbe explication!

De ce fait j'ai une question, est ce le mème processus pour les personnes réalisants un arrêt cardiaque suite à un bruit trop fort ou soudain?

Est ce la peur? Ou l'onde sonore qui désactivé une fonction cardiaque?
Vous savez... souvent suite aux accidents d
e feux d'artifice en direction de la foule (sans se prendre la fusée mais juste au bruit) on retrouver un nombre de personnes décédées d'un arrêt cardiaque.
Cest du à quel phéomène ?
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Ça reste bien une interaction cerveau cœur mais c'est un petit peu different. C'est plutôt lié à une réaction vaguale dans ce contexte. Le nerf vague est hyperactivé et ça ralentis violement le cœur, parfois jusqu'à l'arrêt. C'est une syncope qui tourne mal. (Inhibition)

Chez d'autres c'est l'inverse, ils reçoivent une grosse décharge d'adrénaline qui provoque une arythmie, qui peut être fatale. (Anarchie électrique)

a écrit : Chouette une anecdote sur le coeur. Je suis obligé d'y mettre mon grain de sel.

Le cœur dispose effectivement d’un système nerveux intracardiaque (SNI) capable d’assurer une régulation autonome de certaines fonctions cardiaques de base. Cependant la majorité des réponses physiologiques du cœur dépend
ent du système nerveux central.
Pour vous donner une idée, lors d’un choc émotionnel intense, cette régulation centrale peut s’emballer et submerger les mécanismes locaux du SNI. C’est ce que l’on observe dans le takotsubo, ou syndrome du cœur brisé. Sous l’effet d’un stress psychique extrême, une décharge de catécholamines perturbe profondément la contraction du ventricule gauche, qui se dilate et perd temporairement son rôle de pompe.
Autrement dit, lors du décès d'un proche, d'une rupture difficile, certaines personnes sans problème cardiaque se retrouvent en unité de soins intensifs cardiologiques, pour insuffisance cardiaque aiguë.

Ce phénomène illustre à quel point le cœur, bien qu’en partie autonome, demeure étroitement soumis aux états émotionnels et au contrôle du cerveau.
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Tu travailles autour du coeur j'imagine ?

a écrit : Tu travailles autour du coeur j'imagine ? Effectivement, je fais de la recherche et le coeur et ses vaisseaux sont au centre de mon travail.

Nous avons des neurones disséminés un peu partout dans le corps.
ils ont des fonctions spécifiques de manière à prendre des décisions avant que l'information monte au cerveau car cette information ne voyage pas si vite que ça.
Concernant la lenteur, en général la sensation de brûlure arrive toujours un peu tard...
En revanche, quand on se pique le doigt les neurones situés dans le bras sans leur job, actionnent les muscles et on retire sa main avant même que l'information arrive au cerveau.

C’est un peu plus complexe que ça :

Il faut distinguer les « capteurs » et les voies de transmission des informations.

Pour les voies de la douleur, ascendantes et descendantes, c’est en grande partie une question de fibres nerveuses dont certaines sont rapides et d’autres lentes. L’information monte au cerveau qui réagit mais il y a aussi au niveau de la moelle épinière un système de contrôle (le « control gate  », mécanisme utilisé en « nursing touch », technique de massage pour calmer la douleur notamment en soins palliatifs et dans des situations très douloureuses).
C’est très bien expliqué sur le site lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_03/i_03_cl/i_03_cl_dou/i_03_cl_dou.html

Pour les différences de sensation entre le bras et le bout des doigts, c’est lié au type de mécanorécepteur (Cf. fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9canor%C3%A9cepteur). L’expérience classique consiste à piquer alternativement un doigt et un bras en utilisant 2 cure-dents (ou épingles). On pique le sujet qui ferme les yeux avec une ou deux et on lui demande s’il a senti une ou deux piqûres. On constate qu’au bout des doigts, on distingue deux piqûres très rapprochées qui ne sont plus distinctes sur le bras en dessous d’une certaine distance.
Ce toucher très fin est appelé « épicritique » (il permet la lecture en braille) par opposition au toucher « protopathique » qui est grossier.

Il y a un jeu d’enfants qui exploite ce phénomène : on trace un chiffre avec un doigt dans le dos d’un enfant et on lui demande de deviner lequel. On constate qu’en dessous d’une certaine taille du chiffre, on ne peut identifier le chiffre tracé.